🗡️ 𝓒𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 𝔲𝔫 🗡️

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L'être humain était mauvais

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L'être humain était mauvais.

Les mains serrées contre mon ventre, je me répétais ça comme un mantra. En boucle, à vrai dire. Bordel, c'était impossible d'être aussi mauvais ! Même un animal acculé ne pouvait faire preuve d'autant de méchanceté.

On s'arguait d'être évolués, d'être les plus grands prédateurs de cette foutue planète, mais la seule chose que j'ai vu le jour où notre monde s'est effondré, c'est que bien des monstres se cachaient dans l'ombre et attendaient de se dévoiler.

L'être humain était mauvais, mais les cavaliers étaient les pires de tous.

Même si la bande de dégénérés qui me retenait dans ce trou à rats les talonnait de près. Trop près. Beaucoup trop près, ce qui expliquait sûrement que j'étais coincée dans une chambre si exiguë que je ne pouvais faire trois pas sans heurter le lit.

L'être humain était mauvais.

Cela dit, à un autre instant, je me serais sûrement traitée d'hypocrite, ou de sale gosse pourrie gâtée ; avoir un toit au-dessus de la tête et manger tous les soirs était un luxe que je n'aurais jamais pensé envier avant que tout implose. J'avais rampé dans les bas-fonds avant de trouver cette colonie mais, avec le recul, j'aurais mieux fait de me tirer une balle.

Ç'aurait été mieux que de finir enfermée dans une chambre, une robe d'un blanc éclatant qui m'avait narguée une éternité, posée sur les draps intacts avant que je ne craque et l'enfile. J'étais un foutu sacrifice, une vie qui ne méritait même pas d'être préservée.

Et dire que j'avais vu en ces hommes organisés des sauveurs ! J'étais vraiment la reine des connes !

À la seconde où ils avaient su qui j'étais, ce que j'étais, ces enfoirés avaient scellé mon destin, sans y réfléchir à deux fois.

À leurs yeux, je n'étais plus la Lenore, le médecin du camp. Non, j'étais simplement devenue la femme du monstre qui avait fauché leurs familles. Totalement contre mon gré, soit dit au passage.

La femme de Guerre.

Ou plutôt de la femme de l'homme dont le corps avait été volé par un cavalier de l'apocalypse. Si Hunter existait encore, quelque part, il devait hurler de toute son âme.

Un ricanement nasal m'échappa. Impossible qu'il soit encore là. Mon mari avait été l'archétype du soldat, un homme si droit dans ses bottes qu'il aurait pu être un exemple pour tout ce foutu pays.

Enfin, pour notre pays. Le monde avait sombré alors qu'on voyageait en Europe. Un jour, nous dansions en Italie, le lendemain la moitié de la population mondiale mourrait. Lui y compris.

En moins d'un mois, une nature sauvage qu'aucun de nous n'avait jamais connue avait pris possession de chaque parcelle de civilisation. À comprendre qu'on avait été foutu dehors par des plantes grimpantes plutôt agressives.

𝐋𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐯𝐚𝐥𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐥'𝐚𝐩𝐨𝐜𝐚𝐥𝐲𝐩𝐬𝐞  | 𝚝𝚎𝚛𝚖𝚒𝚗𝚎́.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant