La nuit est seul moment où je me sens bien.
Il n'y a plus de cri. Plus d'ennemis.
Il n'y a plus de pleurs. Plus de douleurs.Je fuis le jour et sa lumière sanglante pour me réfugier dans la douce pénombre de la nuit. Et là, assis sous un arbre, je contemple la Lune parcourir le ciel jusqu'à ce qu'elle disparaisse.
Ces instants m'apaisent.
La nuit durant, je laisse mes souvenirs et mes pensées resurgir dans mon esprit. Un torrent d'émotions et de sentiments déferle alors. Tout ce que je garde et refoule au plus profond de moi, ce soir je décide de les laisser sortir. C'est la pleine lune.
Regarde mon fils... Admire la magnificence de la Lune et souvient toi que tu ne seras jamais seul. Lorsque règne le Chaos dans ton âme, adresse une prière à la Lune et tu seras exaucé.
Mon fils... N'oublie jamais d'où tu viens.Les paroles de ma mère refirent surface. Depuis combien de temps n'avais je pas pensé à elle ? Trop longtemps sûrement... Ce monde me fait perdre toute notion du temps et de ma propre existence.
Je baisse la tête. Suis-je digne de regarder ce disque blanc qui éclaire la nuit ? Des flashs sanglants me reviennent, des images de mort et de destruction s'enchaînent... Je me lève, jette un dernier regard à la Lune et pars.
Le tatami est dur. L'obscurité danse avec la lumière dans un jeu de fumée. L'odeur de sueur se mélange avec celle de l'alcool frelaté. Mon esprit est embrumé, enivré...je n'arrive plus à penser.
J'ai besoin de ça. J'aime ça.
Je saisis la pipe posée sur la table basse à côté de moi. Elle est déjà pleine, je l'allume et je tire une bouffée. Et j'observe les voluptes grisâtres faire et défaire des dessins imaginaires. La porte s'ouvre, une des filles rentre et dépose sur la table une cruche de saké ainsi que deux verres. Elle s'assoit et nous sert. Je la laisse faire. Elle s'approche, un sourire malicieux au bord des lèvres.
- Monseigneur a t-il soif ? J'ai remonté pour vous le meilleur saké de la cave.
Elle me tend le verre, saisi le sien et se place devant moi, très près de moi, emprisonnant ma jambe par les siennes.
- Je sais que Monseigneur est un grand buveur, mais qu'il ne boit que des grand crus. J'espère que celui-ci sera à la hauteur de vos attentes... ajoute t-elle en se trémoussant.
Je ne dis rien, je la laisse faire. Je vide mon verre. Mes pensées sont flous, mon regard absent et mon corps vide. J'ai besoin de le remplir. Elle se rapproche encore. De sa main gauche elle repousse mon genoux levé ; de sa main droite, elle me caresse la joue. Nos lèvres sont si proche à présent, elles s'effleurent, se cherchent. Je la regarde et je la laisse faire. Je ne sais plus de quoi j'ai envie alors pourquoi pas de ça ?
Sa bouche saisi la mienne. Je sens toute sa passion déferler dans ses veines. Son corps se presse contre mien, son cœur bat, là contre ma poitrine. Je me redresse en pressant ma main derrière sa tête ; elle est surprise, ne s'attendant pas à une telle réaction de ma part. Ses bras se glissent le long de ma nuque, je la fait basculer.
A présent les rôles sont inversés. Pourtant son sourire ne c'est pas effacé.
- Je vois que Monseigneur est d'humeur joueuse ce soir... me susurre t-elle à l'oreille.
Ses mains passe sous mes vêtements, je sens la chaleur de ses paumes contre ma peau. Ses caresses se font de plus en plus insistantes. Je sens son souffle me chatouiller la nuque tandis qu'elle m'attire tout contre elle. Ses mains parcourent mon dos, et commencent à descendre... Je me redresse brusquement en lui attrapant le bras.
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La légende du kitsune bleu
RandomComment le Kitsune est-il devenu blanc ? Laissez Tsukiko vous raconter une histoire. Celle de ses parents, celle de la création des yokais.