𝐋'𝐚𝐮𝐫𝐨𝐫𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐌𝐞𝐫𝐜𝐮𝐫𝐞

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C'est comme une évidence, il n'y a toujours eu que Mercure, ses températures extrêmes, ses couleurs vives, ses lacs d'argent. Tristement, Ophélia n'a connu que Mercure, jamais elle n'a tenté de s'aventurer ailleurs. Il y a pourtant tant de braves explorateurs qui vont vers d'autres cieux et elle les envie parfois en les voyant si haut. Si son cœur avait été plus brave et sa résignation moins grande, elle aurait voyagé bien loin.

— À quoi tu penses, Ophélia ?

Avec la subtilité d'une panthère des neiges elle se tourna gracieusement vers son adorable interlocuteur.

D'une voix si douce que tout le monde retiens son souffle quand elle prend la parole, c'est alors qu'elle déclare:

— J'aimerai aller de l'autre côté du ciel, voir l'aurore vu d'en haut. Ça doit être si beau, si chatoyant.

Son regard trahis une tristesse à peine perceptible, quelque chose de beau et léger et pur mais qui tend vers la paix.

C'est uniquement par réflexe que Nayuta regarda le ciel, ignorant à cet instant précis que son amie s'y rendrais bientôt malgré elle.

Couverte de la tête aux pieds pour supporter les températures très rudes des cratères polaires, avec ses bottes de fourrure qui montent mis genou, son pantalon duveteux et sa veste qui lui couvre la moitié du visage, elle se remet en marche vers la mine de saphirs du coin. C'est celle qu'elle a l'habitude d'exploiter, en toute illégalité mais avec assiduité et persévérance, pour pouvoir faire des échanges avec les marchands ambulants qui parcourent le pays.

Vite interrompue dans sa course par le lever du soleil, elle resta fascinée par cet astre si splendide mais si proche de Mercure et qui risque de la brûler vive si elle reste dans les parages. Aussi émerveillée qu'effrayée par la lumière chatoyante elle se mit à courir vers une crevasse pour s'y réfugier le temps que l'astre divin soit bien haut dans le ciel et qu'elle puisse voir clairement les zones à éviter.

— Il suffisait d'attendre. dit Nayuta qui l'observait depuis la crevasse tout ce temps et s'amusait de la voir revenir si précipitamment.

La jeune fille aux cheveux noirs pestait en se frottant les mains.

— J'en ai assez d'avoir si froid ! Et si j'y allais, juste quelques secondes, le soleil ne s'est pas encore levé, je veux voir l'aurore et me réchauffer.

— Si tu souhaite mourir c'est ton problème mais fais le loin de moi. répondit Nayuta avec désinvolture sans bouger de sa position initiale.

Dans l'ombre de leur petit abris de fortune, Ophelia tendait la main vers le ciel avec l'infime espoir de recevoir quelques rayons. Mais au lieu de lui chatouiller le bout des doigts ces derniers lui auraient tranchés si elle s'était approchée de quelques centimètres plus près.

L'espace d'un instant, elle s'imagina ailleurs, là où l'air est doux et où il fait bon vivre sans se soucier du froid.

— Excusez moi..

Une voix égarée retentit au loin.
Celle ci, les deux jeunes gens ne la connaissaient pas et le danger était bien trop imminent pour l'ignorer.

— Par ici ! s'époumonna Ophelia.

Elle regarda Nayuta mais ce dernier faisait non de la tête pour lui signifier de ne pas se lancer dans des entreprises trop périlleuses.

La raison ne la quittait pas de nature alors elle attendit sagement en priant les lacs d'argent de Mercure de guider la voix inconnue vers un lieu sûr.

La petite voix qui s'approcha révèla une silhouette de fillette, Ophelia soupira de soulagement en voyant qu'elle a pu se mettre à l'abris.
La petite a les cheveux très courts, bruns avec des reflets bleutés, un corps maigre mais grand et seul son visage poupin trahis son âge. Elle n'hésita pas une seconde à se réfugier dans la crevasse, son unique refuge.

𝐋𝐞 𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐬𝐭𝐫𝐞𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant