Love letter

Des confessions. Des lettres d'amour. Des chocolats joliment emballés dans un sachet transparent noué avec un ruban rose. Des mises en couple et des déceptions.

Chaque 14 février, le schéma se répétait. Et Akaashi n'aimait pas cela. Être obligé chaque année de recevoir des dizaines de lettres qu'il devait lire avant de rejeter ces filles qui les avaient écrites, l'épuisait. Il n'était même pas intéressé par l'idée de sortir avec l'une d'elles. Ses centres d'intérêts se limitaient aux études, au volley-ball et à son capitaine. Ces trois choses occupaient suffisamment son temps pour qu'il n'ait pas à en rajouter avec des déclarations d'amour qui n'aboutissent jamais. Alors cette année encore, ce fut avec un long soupir qu'il ouvrit son casier à chaussures avant que des dizaines de lettres et de sachets de douceurs ne s'écrasent à ses pieds devant le regard médusé de certains lycéens venus pour leurs activités de club. Malgré ses airs froid et dénué d'expression, Keiji était considéré comme un beau garçon et courtisé par de nombreuses filles de Fukurodani. Ce fut avec lassitude qu'il s'agenouilla pour ramasser lettres et paquets qui lui étaient adressés avant de les ranger soigneusement dans un sac en papier prévu pour cela.

«- Eh bien, on plaît beaucoup à ce que je vois ?

- Ah, Konoha-san. Ce sont simplement des histoires futiles. Fit Akaashi en se tournant vers l'attaquant ailier de l'équipe de volley-ball qui se tenait à sa gauche.

- Tu reçois un sac entier de déclaration et ton visage exprime une indifférence totale. Tu me désoles cher kohai.

- Je ne suis pas intéressé par l'idée de sortir avec l'une d'entre elles.

- Elles ? Tu sembles persuadé qu'il n'y a que des déclarations de la part de filles.

- C'est comme ça chaque année, alors je ne vois pas pourquoi cette année serait différente des précédentes. Et puis, je ne serai toujours pas intéressé.

- Bien évidemment. Tu préfères faire du volley et t'occuper de notre cher capitaine, n'est ce pas ? Répondit Konoha en lui adressant un sourire en coin alors qu'ils se dirigeaient à présent jusqu'au gymnase pour leur entraînement matinal.

- Bokuto-san est épuisant. Je n'ai pas le temps de m'occuper d'une quelconque petite amie. Ou même d'un petit-ami.

- Mmh... Je pense que tu devrais prendre ces lettres plus au sérieux cette année. Qui c'est, peut-être que ton problème pourrait être réglé.

- Je n'ai pas envie d'être en couple Konoha-san.

- Oui, oui, aller. »

Les deux lycéens entrèrent finalement dans le gymnase accueilli par le bruit des ballons frappant violemment le sol et les crissements des chaussures.

«- Bonjour tout le monde ! S'écria le troisième année portant toute l'attention sur son cadet et lui.

- Akaashi ! Tu es là ! Hurla le capitaine de l'équipe, courant vers son passeur, les bras tendus.

- Eh, je suis là moi aussi.

- Akaashi !

- Bonjour Bokuto-san. Comment vas-tu ?

- Mieux maintenant que tu es là ! Joyeuse Saint-Valentin ! Fit Kotaro en prenant énergiquement Keiji dans ses bras.

- À toi aussi.

- On ne vous dérange pas trop ? Lança Konoha alors que le capitaine et son passeur se souriaient. Tu m'as menti en fait Akaashi. Tu es totalement intéressé par ça.

- Intéressé par quoi ? Demanda Bokuto en relâchant Akaashi.

- Par le fait d'être en couple avec quelqu'un.

- C'est vrai Akaashi ?

- Non. Je ne suis pas intéressé. Je suis parfaitement bien comme je suis.

- Avec le volley et le capitaine ?

- Tout à fait.

- Oh Akaashi ! S'écria le décoloré en prenant à nouveau le brun dans ses bras. Tu es d'accord alors ? C'est vrai ?

- D'accord avec quoi ?

- Cap'taine, il ne l'a pas encore lu.

- Lu quoi ? Questionna à nouveau Akaashi sans pour autant recevoir de réponses.

- Oh... Je... D'accord. Je n'ai rien dit.

- Bokuto-san ? Qu'est-ce que je dois lire ?

- R-rien Akaashi ! Voyons !

- Bokuto-san. Fit Akaashi, légèrement furieux d'être mis de côté par son capitaine et Konoha qui avaient l'air de partager un secret. Qu'est-ce que je dois savoir ?

- Akaashi...

- Bokuto-san. Je ne rigole pas. Si tu n'avoue pas, je ne te ferai plus de passes jusqu'à la fin de l'année.

- Ouh là... Je vais vous laisser c'est mieux. Déclara Konoha partant pour retrouver le reste de l'équipe.

- Alors ?

- Une lettre...

- Oui et ?

- Je... Je t'ai écris une lettre... Pour la Saint-Valentin...

- C'est vrai ?

- Oui... »

Keiji observait son capitaine. Il se massait la nuque, anxieux et mal à l'aise. Le passeur se mit à fouiller dans le sac qui contenait les lettres à la recherche de celle qui pourrait correspondre au décoloré. Une enveloppe bleue, fermée par un stickers en forme de hibou, ça ne pouvait être que lui. Akaashi la saisit avant de la tendre à son aîné.

«- Lis la moi.

- Quoi ? Mais... Akaashi...

- Bokuto-san, lis la moi. Je veux que tu me dises en face ce qu'elle contient.

- C'est évident, non... ?

- Oui, mais je veux l'entendre de ta bouche.

- Très bien... Capitula le capitaine avant de violemment rougir. Je t'aime Akaashi et... J'aimerais que tu sois ma chouette...

- C'est d'accord.

- Pour ?

- Être ta chouette. Enfin, plutôt ton petit-ami ou quelque chose comme ça.

- Mais je croyais que tu n'étais pas intéressé par ça...

- Oui, mais je suis intéressé par toi. C'est pourquoi j'accepte.

- Akaashi ! »

Le capitaine de Fukurodani vint saisir le visage du brun entre ses mains avant de déposer maladroitement ses lèvres sur la lèvre inférieure du passeur.

Finalement, Akaashi aimait cela. Il aimait le 14 février. Il aimait la Saint-Valentin.

Il aimait Bokuto.

« Cher Akaashi Keiji,

Konoha m'a forcé pour que je t'écrive cette lettre car il dit qu'avec les autres membres de l'équipe, ils en ont assez de me voir déprimé. Enfin je crois.

Alors je t'écris.

Je t'aime. Attention ! Pas comme un ami ! Mais comme... Un amoureux ! Donc.

Je t'aime, voudrais-tu devenir ma chouette s'il te plaît ?

Signé Bokuto Kotaro, ton hibou si tu acceptes.

PS: J'aimerais que tu acceptes. »