chapitre 2

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- Attrape moi si tu peux !

- Attends deux secondes tu vas voir !

-Allez pas trop vite ! Vous êtes plus grandes !

-De 9 et 18 mois seulement, allez !

Trois petites filles courent à toute allure dans le Palais de Aala. Elles se trouvent à Aelfa, la capitale du monde, à 3km de la grande tour Materne, où elles sont nées. Ces trois filles sont l'espoir de l'humanité, et portent un poids énorme sur leurs frêles épaules.

Lu, comme LUCA, le dernier ancêtre commun universel, la plus âgée.

Eve, comme la première femme, la cadette.

Maeda, comme Madre, la mère en Espagnol, la benjamine.

Elles sont toutes 9 mois de différence les unes par rapport aux autres, et la même mère, Mama.

Lors de la naissance de Lu, le monde s'est émerveillé. Une fille ! 

Lors de la naissance d'Eve, le monde s'est surpris. Une deuxième fille ! Inespéré.

Lors de la naissance de Maeda, la monde s'est rassuré. L'avenir de l'humanité était assuré.

*mention de viol, non détaillé*

Cela fait 16 ans qu'elles sont nées, et les hommes ont commencé a se reproduire avec elles dès qu'elles sont devenues en mesure de le faire. Lu comprend. Elle dit que c'est son devoir, de donner naissance à de nouvelles filles pour que le monde remarche. Eve et Maeda... n'ont pas le choix. Eve hait cela. Elle trouve cette pratique barbare et horrible. Maeda n'aime pas, mais ne dit rien, de nature silencieuse, contrairement à Eve, qui se rebelle dès qu'elle en a l'occasion.

Qu'elles le veuillent ou non, elle doivent se reproduire, et ce même si elles ne le désirent pas. Les gens ne considèrent plus le viol, considéré comme une façon de survivre contre la déshumanisation. Maeda, qui lit beaucoup, a retrouvé des livres datant d'il y a des années, où ce qu'elles subissent était puni par la loi. Mais elle n'en a parlé à personne. Elle ne veut pas se faire remarquer, Maeda. Alors elle subit, en silence. Elle voit tous ces hommes la regarder avec désir, s'inscrire sur des listes pour donner des descendants à l'humanité, qu'elle le veuille ou non. Elle subit la vie enfermée au palais d'Aala, trop précieuse pour risquer sa vie au dehors des murs de cette véritable forteresse qu'est le palais. Aala est un château énorme, de plus de 400 mètres de haut, et de 500m de large. Dans l'énorme cour intérieure, nos trois amies jouent à trappe-trappe. Comme quoi, les traditions perdurent...

Maeda court à en perdre haleine après Eve et Lu, qui font des tours pour l'empêcher de les attraper. 

- A-attendez moi ! pouce ! j-j'arrête de jouer j'en ai marre ! dit Maeda, essouflée

- Mauviette ! 

Quand soudain une voix stridente retentit.

- LU EVE ET MAEDA !

Les filles se figent. Carl. L'homme qui les emmène à chaque séance.

Eve fait semblant de refaire son lacet pour gagner du temps, Lu se range sagement et Maeda la suit timidement, tremblante de savoir qui va la toucher.

Carl les emmène lentement vers la salle. Il ouvre la porte lentement et on découvre trois hommes, entre 20 et 25 ans. Soit 5 à 10 ans de plus qu'elles. Le plus jeune des hommes se plante face à Maeda et pose la main sur son épaule. Un frisson parcourt le corps de la jeune fille, se remémorant toutes les fois où elle a souffert de cette condition. Soudain, 3 mots s'imposent dans son esprit, alors qu'elle sent la crise de panique s'emparer d'elle.

Elle attrape Eve, qui se trouvait à côté d'elle par la main, et court de toutes ses forces, bousculant Carl au passage. Sous le choc, il ne bouge pas 3 secondes durant, puis court après les jeunes filles.

- EVE ! MAEDA ! ICI TOUT DE SUITE !

Les filles courent, courent comme si leur vie en dépendait, ce qui est presque le cas. 

- Hff.. pff.. M-Maeda, t-tu..h.. tu as enfin compris que ç..ça ne pouvait p-plus continuer ? huff..  dit Eve

- T-tais toi et... cours..

Elles tournent au coin d'un des couloirs dans le dédale du palais, courent dans l'énorme cour interieure du palais et se cachent dans une petite grotte dont elles seules connaissent l'existence, ayant jugé Lu capable de les dénoncer. 

Les deux jeunes filles reprennent leur souffle et parlent à voix basse.

- Qu'est ce qui t'as pris ? J'veux dire, ça m'plait mais... c'est pas ton genre

- Je sais pas, j'ai toutes les images qui me sont venues en tête et je me suis dit "plus jamais ça". Ce que je vais te dire, je vais te demander de ne le répéter à personne Eve. ok ?

- Je... oui.

- J'ai trouvé des livres. Des vieux livres. Des livres interdits.

Maeda triture nerveusement la mèche de cheveux roux qui tombe sur son épaule.

- Il disaient que ce qu'on vit, c'est un crime. Ce qu'on vit Eve ! On doit partir, et convaincre Lu de partir avec nous ! Je t'en pris

- Je.... Je sais Mae. Je sais. 

Un long silence s'ensuivit. Les filles se regardèrent droit dans les yeux et, lentement, dissimulant leurs rétines et oubliant un instant le malheur de leurs vies, Maeda arrêtant d'enrouler ses doigts autour de ses cheveux pour prendre la main d'Eve, elles se penchèrent et se donnèrent le baiser le plus innocent et pur que l'on puisse jamais offrir.

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895 mots

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7charliebear pour toi patate

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Les premières femmes(depuis longtemps)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant