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Je travaille ici depuis un petit moment. Je ne peux me payer des études correctes pour le moment, je préfère travailler ici, dans ce café-restaurant dans une petite rue pas très touristique de Rome. 

Je le voyais tout les jours, lui. Grand, brun, des yeux noisettes, un grand nez qui fait son charme, mais surtout, ses tatouages. 
Il venait tout les matins avec une fille, une jolie blonde, Victoria, si j'en crois leur page Wikipédia. 
Ils étaient connus, lui et son groupe, ils ont récemment gagné l'Eurovision, mais dans certains endroits de Rome ils n'étaient pas vu comme tel. Les commerçants les plus anciens les connaissent depuis de longues années, ils venaient jouer dans la rue avant leur succès. A chaque fois que je les vois je ne peux imaginer leur bonheur, face à leurs progrès, face à leur ancienne vie. 

Il est venu au comptoir, comme chaque matin, me demandant toujours la même chose, ces deux cafés. Je ne pouvais m'empêcher de le contempler lorsqu'il me parlait, c'était une belle personne. D'accord il est beau, mais il a cette étincelle en plus, cette beauté qui met tout le monde d'accord. A force de passer toujours la même commande, je peux me concentrer sur les traits de son visage et être moins attentive à sa petite habitude : deux cafés allongés
Je lui apporta ses boissons, il était déjà retourné à sa place. Bien évidemment, je l'ai encaissé, mais avec une énergie bienveillante et un sourire, comme pour tout les clients. 

C'était ma routine, il faisait parti de ma routine matinale, sans même que nous nous connaissions. 

Un soir du mois d'octobre, le début de la saison des pluies, de l'automne, j'ai du m'occuper du service du soir, j'étais entrain de tout ranger mais un orage immense faisait rage dehors. Il était là, devant la porte, en essayant d'abriter ses cheveux sous un magazine. Il me vit le regarder et se mit à rire. J'étais seule dans le café, je me dirigea vers la porte et l'ouvra.

"- Je pense que je ne peux pas refuser l'hospitalité à un de nos plus fidèle client ? dis-je nerveusement en rigolant. 

- J'avoue que sur le plan marketing ça ne vous serait pas bénéfique de me laisser dehors. me répondit-il avec un grand sourire." 

Je redescendit deux chaises posées sur une table et l'invita à s'asseoir. 

"- Je sais que vous êtes fermés mais pourrais-je vous demandez une faveur ?"

Il me regarda en souriant, je fis de même, toujours faire bonne impression pour les clients. Même si ce dernier était plutôt charmant, sa réputation d'attrape cœur et de mauvais garçon le rendait très charismatique.  

"Laissez moi deviner ? je fis une pause. Un café allongé pour monsieur ?"

Un Café Allongé // Damiano MANESKINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant