Chapitre 4: Ma vie est la tienne.

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Le temps n'est qu'un fleuve dont notre passé est la source.

*

« Ne me dis pas que tu n'as pas dormi ? »

Mey souleva lentement là tête de son livre, ses yeux étaient bien cernés et avec son masque, on aurait dit qu'elle venait de survivre à une apocalypse.

« ... »

Son fiancé fit une petite moue triste en s'approchant d'elle, il déposa un petit sachet à côté d'elle, une délicieuse odeur de viennoiserie s'en échappait.

« ... »

« C'est un beignet à la crème, ton préféré. »

Il déposa un petit bisou sur son front et s'assit à ses côtés.

« Désolé pour ce qui s'est passé hier... Mais je suis inquiet pour toi et j'ai l'impression, que tu prends cette histoire un peu trop à la légère, tu aurais pu mourir. »

« ... »

Il la serra tout contre lui et elle fit tomber son livre, toute sa fatigue enfin libérée.

« Je n'ai pas pleurée. »

« Quoi ? »

« Je n'ai pas pleurée à l'enterrement. Je n'y arrive toujours pas, pourtant, j'étais morte de peur quand cet homme à voulu me tuer, c'est moi qu'il voulait, c'est moi qui aurais dû mourir... C'est ma faute. »

« Mey... »

« Je suis désolé d'avoir perdu la bague. »

« Je... Non, c'est juste que j'y tenais, parce qu'elle était dans ma famille depuis longtemps, mais elle n'est pas plus importante que toi ! »

Alors qu'il la serrait plus fort, Mey sentit que quelque chose n'allait pas, quelque chose qu'il avait dit... Mais elle se sentait bien mieux dans ses bras, ce n'était pas important.

« ... Tu veux qu'on aille prendre un bain ensemble ? Ensuite, on va passer la journée au lit avant la soirée de ce soir et on fera tout ce qui te fais du bien d'accord ? »

« ... Je ne te mérite pas. »

Il soupira.

« Arrête de dire ça... »

« Mais... Non rien. »

« Je vais faire couler ton bain, je t'appelle quand c'est prêt. »

Il déposa un baiser dans son cou et s'éloigna.

... Des amis, une famille aimante, un foyer... C'est tout ce qu'on peut espérer, alors pourquoi cette tristesse ne voulait-elle pas s'en aller ? C'est vrai être directrice, avoir une bonne place dans la société ne pouvait pas être mal, il y a des personnes qui n'arrivent même pas à trouver du travail. Alors... Pourquoi je me plains ?

Elle soupira et mis ses mains sur ses yeux, elle décida de fermer le livre qu'elle étudiait. Elle avait fouillé les vieux cartons, dans lequel elle avait pu récupérer les affaires de sa mère, avant que son père ne s'en débarrasse. Dans son journal intime, elle écrivait avec un langage complètement inconnu, les docteurs ont toujours dit que c'était un autre aspect de sa folie, se croire dans un monde imaginaire.

Mey n'avait pas touché aux affaires de sa mère, depuis ce fameux jour ou elle s'était énervée devant sa tombe. En réalité, quand elle était petite, elle avait toujours cru aux histoires que sa mère lui racontait, elle croyait en tout, en la magie et aux merveilleuses choses qu'on pouvait accomplir si on décidait d'y croire. Cependant, cette naïveté n'a fait que lui apporter que des ennuis en grandissant, comme faire confiance aux mauvaises personnes et surtout... Se blesser.

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