Chapitre 5

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Enfin samedi soir ! Ça fait plus d'une semaine que Neal tient sa parole et son silence me met sur les nerfs. C'est encore pire

que ce que je pensais, la tension entre nous est tellement palpable que l'atmosphère s'électrise dès que nous nous retrouvons dans la même pièce. Les rares fois où il m'a frôlée, un frisson d'excitation s'est épanoui sur ma peau.

Je l'ai encore plus détesté pour ça !

Il faut que je recouvre mon calme intérieur. Seulement, courir presque chaque matin ne me suffit plus, j'ai besoin d'extérioriser autrement.

Devant le miroir, j'enduis mes lèvres d'un rouge sombre. Je recule et m'inspecte de haut en bas. Affublée d'une robe courte qui épouse mes formes et de chaussures plates, je me trouve sexy et prête pour m'éclater sur une piste.

On frappe à ma porte.

– Entrez !

Alice apparaît, les joues en feu.

– Oh, Lilou, t'es superbe !

– Merci, lui réponds-je, tout sourire. T'es pas mal non plus !

Elle pouffe. Sa robe est carrément indécente et sa longue chevelure de feu met en valeur ses yeux verts. Elle est canon !

– T'es prête ? On nous attend.

– On peut y aller.

– Il y a toute la bande de copains de ton frère dans le salon. – Je sais, on les entend à des kilomètres.

– Ils sont en forme ! Tu vas pouvoir le constater par toi-même, rigole-t-elle.

– Génial ! me lamenté-je en sortant dans le couloir.

– Tu t'es enfin décidée à t'amuser, me déclare mon frère en levant sa bière à mon attention.

– J'ai surtout besoin de me défouler.

– Si tu as besoin de te défouler, ma belle, je suis ton homme, intervient Brad d'un regard salace.

– Sans façon, grimacé-je. Bon on y va. À la prochaine les gars ! Matt se lève et s'approche de moi pour me chuchoter à l'oreille. – Tu as de quoi te protéger ?

Sauf que la discrétion n'a jamais été son fort. Tout le monde l'a parfaitement entendu et se fout de sa gueule. Il reste imperturbable, et je perçois son inquiétude qui me touche autant qu'elle m'exaspère. Je décide de jouer la carte de l'humour pour le rassurer.

– Oui, mais pas grâce à toi. J'ai voulu t'en piquer, mais la taille small n'est pas vraiment à mon goût. J'en ai trouvé des plus convenables dans la table de nuit de Neal.

Ses potes éclatent de rire dont mon autre coloc. Une douce chaleur m'envahit que je refoule bien vite. Bon, OK, j'ai été plutôt cool avec lui sur ce coup-là, mais ma boutade n'aurait pas marché sinon. Matt se joint à eux avant d'ajouter :

– Amuse-toi bien.

– J'y compte bien.

– On va au Loxis, au cas , intervient Alice.

Je lui jette une œillade incrédule. Elle est sérieuse ?!

– Oublie ce qu'elle vient de dire !

Matt est trop occupé à la reluquer pour me répondre. Il balaye d'un regard paresseux le corps de mon amie qui réplique par un clin d'œil aguicheur. Manifestement, il se trame un truc entre eux.

Quand nous arrivons au Loxis, un bar branché, à vingt minutes de l'université, j'en veux encore à Alice de sa proposition. C'est ma première sortie et j'ai envie de m'amuser sans avoir mon frère dans les pattes, et encore moins Neal ! Elle a préféré rire de mon mécontentement, comme si j'en faisais tout un plat pour rien. Ce qui m'a moyennement plu.

Coloc Malgré Moi (Sous contrat d'édition chez Shingfoo et Ito Editions)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant