03. The Box

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Le lendemain. Ewing. New Jersey. 18 heures 45.

T'as pensé à vendre les photos de tes pieds sur Etsy ?

Bof.

Elle haussa les épaules et se reconcentrait sur ses ongles qu'elle couvrait d'un vernis lavande.

Réfléchissant à un véritable moyen pour moi de remplir mon compte en banque qui allait bientôt passer à découvert.

Dans trois jours. Plus exactement.

Mais ce n'était pas aussi angoissant que le mail que j'avais reçu de la part de ma fac, me prévenant que si je ne payais pas les frais de réinscriptions et le premier semestre à temps, je ne serais tout simplement pas accepté.

Et bien sûr, mon enfoiré de père a décidé de faire le mort, comme s'il ne l'est déjà pas assez.

T'as reçu des réponses au moins ?

Aux annonces ? Non, rien du tout, soufflai-je en me laissant tomber sur mon canapé vert, je vais devoir demander de l'argent à ma mère.

Je grimaçai déjà à cette idée.

Je détestais lui demander de l'argent, pour la simple raison qu'elle me le rappellerait aussi longtemps qu'elle le pourrait.

Tout en mentionnant que mon père, lui, n'avait rien fait pour moi.

Un véritable plaisir.

« Donc je te nourris, je te loge, je t'habille et maintenant je dois payer pour tes études ? Ton père est riche, mais c'est moi qui prends tout en charge ! »

Encore...et toujours, mon père.

Evan Simones.

Ma mère disait la vérité, mon père était riche. Je ne savais pas à quel point, mais je savais qu'il l'était.

Mais, il ne l'avait pas toujours été.

Il avait connu ma mère à l'hôpital, il avait fait un accident et elle s'était occupée de lui.

Mon père vivait les premières années de sa carrière dans l'entrepreneuriat, tandis que ma mère commençait tout juste le métier d'infirmière.

Quel hasard.

Mon père aimait les femmes, et ma mère, l'attention des hommes.

Deux personnes vouées à tromper leur partenaire.

Apparemment, ils s'étaient aimés. Enfin...je ne connaissais pas vraiment la définition de l'amour dans ce cas.

J'avais grandi avec eux, et pendant les huit premières années de ma vie à leur côté, tout ce que je voyais c'était les hurlements de ma mère, les rabaissements de mon père, leurs infidélités et leurs mensonges.

C'était ça l'amour peut-être.

Mon père était assoiffé d'argent, et devenait de plus en plus absent. Ma mère ne lui faisait pas confiance, et parce qu'elle pensait qu'il la trompait alors...elle le trompait de son côté.

C'était open-bar chez les Simones.

Mes parents n'étaient pas faits pour être « parents », mais bien sûr qu'ils n'allaient jamais l'avouer.

Pour eux, ils étaient parfaits.

Alors qu'ils m'avaient tous les deux détruit.

J'étais une fille à papa, j'aimais l'attention de mon père, et je me rappelais l'avoir préféré à ma mère pendant les premières années de mon existence.

LAKESTONE (Sous contrat d'édition chez BMR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant