Chapitre 17 - Réchauffe mon cœur

1.6K 119 9
                                    


Je m'éveille péniblement, un poids pesant sur mon cœur. Emmitouflé sous la couette, les rayons du soleil s'amusent avec mes iris, tentant de les tirer de ce sommeil engourdi. Oui, j'ai mal dormi. Une nuit agitée, mon esprit n'arrivant pas à faire la part des choses entre ces derniers évènements et le fait que Dray fasse comme si de rien était, comme si je ne lui avais rien dit. Cela m'exaspère au plus haut point. Comment laisser passer une telle déclaration sur le compte du néant ? ça me blesse... mais... je préfère qu'il réagisse de la sorte plutôt que de me repousser violemment. Je tire finalement les draps. Je sais que si je ne le fais pas d'un coup sec et que je ne sors pas mes fesses de là rapidement, je vais encore traîner un temps infini et Draco va encore gueuler... Ouais, je sais, ces temps-ci, je suis toujours à la bourre aux séances d'entraînements mais... est-ce ma faute si la nuit je n'arrive pas à dormir parce que je rêve de lui?

Une semaine que je me suis expliqué avec mon parrain, et donc une semaine que Dray fait comme si de rien était. Une semaine que je ne sais plus comment réagir, une semaine que je bégaye en lui adressant la parole et autant de temps à ne pratiquement plus lui adresser la parole. Je ne sais plus que faire... Je le sens s'éloigner de moi petit à petit, comme si cela n'était qu'une fatalité. Nos dialogues me manquent, il me manque.

Mes pieds se posent à regret sur le parquet froid, puis ne rechignent pas tandis que je me lève au ralenti. Je ne prends pas la peine de passer un quelconque pantalon mais enfile tout de même un tee-shirt trop large pour moi... j me dirige d'un pas lent vers la cuisine. Je tente de retenir un nouveau bâillement, mais sans succès.

Il est déjà là, comme tous les matins depuis que nous nous sommes installés ici. Il boit son café, son nez caché par la tasse. Je lui murmure un simple bonjour timide auquel il me répond. La discussion s'arrête là alors je prends place, face à lui. Notre elfe de maison vient m'apporter mon petit déjeuner que j'entame avec négligence, n'étant pas vraiment concentré sur ma tartine... Non, ses yeux sont là, en face de moi, à quelques centimètres, et je n'arrive même pas à attirer leur attention plus d'une minute. Ca me rappelle... cette fois, où je l'ai trouvé allongé dans sa baignoire, dans cette eau glacée et avec ses yeux si... Je frissonne lentement en imaginant quelle aurait été ma vie si je ne l'avais pas trouvé à temps. En fait, c'est assez simple : je serai mort en même temps que lui.

Le silence est pesant tandis que je reste sur sa tentative de suicide, cette dernière ne voulant pas  me laisser en paix. Je décide finalement de faire abstraction du manque de communication qui a touché notre relation et ose tout de même engendrer une conversation.

''Dray... pourquoi tu as voulu te noyer?''

Je le vois sursauter en m'entendant lui adresser la parole. J'ai beau avoir récupéré ma voix, je ne comprends pas pourquoi il réagit de façon si extrême. Il relève alors ses yeux de son café et fronce les sourcils.

'' Me noyer?

- Oui, le jour où je t'ai trouvé dans ta salle de bain...

- Ca ne te... regarde pas.''

Il redirige son attention sur son café et le termine d'un trait, repose rapidement sa tasse sur la table et commence à s'enfuir, comme à chaque fois que je tente d'avoir une discussion avec lui; depuis ce soir-là... Mais là, je ne compte pas le laisser filer, car cette réponse, je tiens à l'avoir!

Je me relève vivement et  j'arrive à accrocher son avant-bras d'une poigne ferme. Il se retourne , ancre son regard de glace dans mes iris pour descendre ensuite jusqu'à mon poigne sur son bras.

''Lâche-moi Potter.''

Je lui réponds à la négative d'un signe de tête qu'il ne peut pas voir, son regard étant irrémédiablement figé sur mes doigts resserrés autour de sa peau pâle. Autour de ma prise, un halo rouge commence à prendre place. Je sais que je commence à lui faire mal, que mes doigts le serrent beaucoup trop fort mais... Pour une fois que j'arrive à le retenir, qu'il ne s'enfuit pas...

Protect-meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant