Chapitre 1

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Je me lève à 6h15, avec un quart d'heure de retard comme à mon habitude. J'ai juste le temps de m'habiller, de passer très rapidement à la salle de bain me nettoyer et remplir mon sac. Tout était prévu pour que ça soit une journée ordinaire. Tout jusqu'à midi...

11h55, la sonnerie du lycée sonne afin d'annoncer le début des cours. Comme tous les jours, avec mon amie Clémentine, nous rentrons les premières en salle de classe. Nous pensons passer deux heures de gestion et de numérique paisible derrière nos écrans jusqu'au moment où une fumée rouge envahit la pièce et nous fait tous tomber dans un sommeil profond.

Je me réveille dans un gymnase, celui de mon lycée, avec des énormes maux de tête. En regardant autour de moi je m'aperçois que je reconnais très peu de personnes, juste certains de mes professeurs et trois ou quatre élèves de ma classe. Il n'y a pas seulement des lycéens et le personnel du lycée, il y a aussi des enfants et des personnes âgées. La plupart sont à moitié réveillés dans le même état que moi, d'autres sont encore endormis, et les derniers, déjà relevés essayent de comprendre ce qui nous est arrivés. Encore sous l'effet de cette fumée rouge je ne prends pas conscience de la gravité de la situation.

Des pleurs d'enfant me ramène à la réalité. Je m'empresse d'aller voir cette petite fille qui a une vilaine plaie au niveau de la jambe droite. En l'examinant rapidement je comprends qu'elle fait une hémorragie. J'arrache une manche de mon pull afin de lui faire un garrot et arrêter l'écoulement du sang. Je connais cette technique grâce à mon passe-temps de sapeur-pompier volontaire. Et sans comprendre comment c'était possible, les yeux de tout le monde étaient fixés sur plusieurs écrans dispersés dans le gymnase, où figurait dessus le président de notre pays, Valras, qui nous donna toutes les indications nécessaires à notre survie.

« Bonjour à tous ! Comme vous le voyez, nous vous avons tous réunis ici pour mener une expérience sociale. Vous êtes 4 clans de 50 personnes dispersés sur un rayon de 25km. Vous êtes le clan sud. Vous vous demandez peut-être à quoi ça sert et pourquoi vous ? Certains membres du conseil présidentiel parient que la nature de l'homme est cruelle et que l'homme abandonne dès l'apparition d'une petite difficulté. Chacun de vous peut apporter quelque chose d'essentielle et unique pour assurer votre survie. Comment ? C'est simple ! Vous avez chacun un établissement comme QG. Vous disposez de cinq litres d'eau, c'est tout. Pas de nourritures, pas d'électricités, pas d'habits, rien. Vous devrez par vos propres moyens vous construire un endroit viable, pour votre nouvelle vie. Ah et j'oubliais... Vos ennemis premiers ne sont pas des êtres vivants. Je vous souhaite le succès. »

Un long silence se fait entendre puis un brouhaha fait saigner mes oreilles. Je décide de me faufiler dans ce troupeau de personnes pour aller parler et connaître les attentions de mes professeurs que j'avais aperçu.
Un jeune homme très grand, très musclé, yeux bleus, élancé, monte sur un tapis de gymnastique pour pouvoir avoir l'attention de tout le monde. Une fois les murmures tus, ce beau garçon commence à énoncer un discours de rébellion et il amène petit à petit la population à la panique. Je sens une tension palpable dans l'atmosphère qui commence à monter à une vitesse fulgurante. Afin d'éviter toute catastrophe, je décide de prendre sa place sans trop savoir ce que je vais leur dire ni comment m'y prendre.

Mesurant 1m57 pour 52 kilos je me sens comme une fourmi qui essaye de combattre le vent.

- Silence ! dis-je en gonflant mes poumons et en pensant crier.

Ma voix n'a provoquée aucun changement, des bagarres commencent même à éclater entre différents partis. Ceux qui veulent partir de cet endroit et retourner chez eux, contre ceux qui veulent écouter le président et essayer de survivre. Voyant cette souffrance se créer, je me retrouve impuissante et déboussolée. Je me retourne dos au public, décidant de descendre du tapis jusqu'au moment où je sens quelqu'un me prendre la main et me ramener vers elle. En l'espace d'un instant, je me retrouve nez à nez face à une jeune femme d'une vingtaine d'année, grande, cheveux noirs, yeux verts avec de jolies formes et un beau sourire.

- Je n'allais pas te laisser galérer comme ça. me dit-elle avec un sourire rassurant.

- Merci beaucoup, mais je ne pense pas qu'on puisse obtenir leur attention avec tout ce vacarme. Personne ne comprend ce qui se passe mais une chose est sûre, on doit les calmer et coopérer tous ensemble si nous voulons avoir une chance de survivre.

- SILENCE ! Taisez-vous un peu ! Écoutez là ! ordonne la femme avec une voix imposante.

En une fraction de seconde, tous les regards étaient braqués sur nous deux et le silence se mit à régner. Pétrifiée par l'attente qu'ils ont, je commence à trembler et j'ai qu'une envie, m'enfoncer sous terre. Heureusement, cette personne debout à côté de moi, pose sa main sur mon épaule ce qui me donne étonnamment du courage et je me lance :

- Ça ne sert à rien de paniquer et de s'énerver... bafouillais-je. Je prends une longue respiration puis continue. Vous voulez vraiment partir au risque de votre vie ? Nous ne pouvons pas donner raison au gouvernement, ça serait trop facile. Nous devons nous battre ensemble main dans la main et leur prouver que nous pouvons tous cohabiter et nous rebâtir une vie et non mourir comme ils le voudraient. Oui je vous l'accorde ça sera dur, éprouvant mais nous y arriverons !

Un homme d'une quarantaine d'année s'avance et me dit :

- Et comment prévois-tu les prochains jours gamine ? Nous n'aurons plus d'eau, plus de nourriture. Sans oublier que nous pouvons nous faire tuer par les autres clans à tout moment voir même nous entretuer. Autant nous enfuir !

- Pour l'eau, il existe des moyens que nous pouvons mettre en place comme un système qui pourrait nous permettre de récupérer la pluie. Pour la nourriture, comment faisaient les gens dans le temps ? Ils chassaient donc nous chasserons, créerons un potager pour avoir des légumes. Et si vous avez bien écouté ce que le président Valras a dit, notre ennemi premier n'est pas les autres clans. Par conséquent c'est un élément naturel car ce n'est pas un être vivant. Contentons-nous de nous protéger face à cette menace ensuite nous nous défendrons contre les autres clans.

Quelques visages se rallument petit à petit jusqu'au moment où une voix se fait entendre. Je n'arrive pas à distinguer le son qui sort de sa bouche mais d'autres personnes répètent en cœur mon prénom « Hannah ! Hannah ! ». Je sens en moi une émotion de fierté, de joie qui se renforce lorsque la main posée sur mon épaule exerce une pression en signe de reconnaissance et de gratitude. Je comprends à cet instant précis que la survie de toute cette petite population se trouve entre mes mains et que je n'ai pas le droit à l'erreur.

La brume fataleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant