"Tu dois m'en vouloir d'être parti comme ça et je comprends. Mais sache que tu ne risquais rien, ils en avaient après moi, pas après toi. Et puis, tu leur fais bien trop peur pour qu'ils essayent de te faire du mal.
Bref, si je suis parti, c'est pour ton propre bien. Je suis un danger pour toi, je m'en suis rendu compte ce soir. Mais tu n'as plus de soucis à te faire, je sors de ta vie. On ne se reverra plus.
Prends soin de toi,
Joseph"
Cinq mois.
Ça fait cinq long mois que j'ai découvert ce petit mot posé sur le rebord de ma fenêtre chez Mémé.
Ça fait cinq mois que Joseph m'a laissé toute seule au milieu des loups garous en furie.
Et avant tout, ça fait cinq mois que je n'ai pas eu d'autres nouvelles de ce lâche.
Assise sur mon lit, je relis une nouvelle fois le mot déjà bien abimé. J'ai tellement pleuré en le lisant les premiers jours. Je me sentais trahi et en même temps, j'étais triste de me dire qu'il m'avait laissé tomber et que je n'allais plus le voir. J'arrivais pas à me faire à cette idée, alors je l'ai chercher. J'en devenais folle. Après tout, j'ai promis à son père de rester à ses côtés et voilà que j'échoue en peu de temps...
La tristesse a fini par laisser place à une immense colère contre Joseph. De rage, j'ai froissé le papier et je l'ai balancé à la poubelle, en me jurant de ne plus jamais le relire et d'oublier cet idiot. Sauf que je m'en suis voulu et j'ai pleuré à nouveau.
Je crois que le pire avec ce bout de papier, c'est quand il m'a donné la vision du libraire en train de rédiger son message. Il était dans un mauvais état, encore blessé par son combat. Il semblait bouleversé et énervé. Il se doutait pas que j'allais finir dans le même état ! Quoi que maintenant je suis bien pire... Mais qu'est ce qui a pu lui passer par la tête bon sang ?! Un danger pour moi ? Il n'arrête pas de me sauver la vie... S'il n'en pouvait plus de moi, autant le dire !
-Tu ne sors pas ce soir ?
La tête de Papa apparaît dans l'entre bâillement de la porte en me prenant de court. Je m'empresse de cacher le papier sous ma cuisse, en priant pour qu'il n'ait rien vu.
-Non, je suis crevée et Anna et Julie ont cours demain matin.
-D'accord !
Ça fait quatre mois et demi que l'on est revenu en ville. Après tout ce qu'il s'est passé, Papa et moi avons été banni du village. Les loups garous ne voulaient plus d'un chasseur et d'une sorcière à problème sur leur terre. Mémé a essayé de se battre pour nos droits, mais lui et moi étions d'accord avec les loups, partir était la meilleur chose à faire. Alors on est retournés dans l'ancien appartement de Maman et moi. Au début ça a été difficile de vivre avec son souvenir, mais maintenant, j'ai fini par m'y faire.
En grimaçant, Papa fait demi-tour et rentre à nouveau dans la chambre.
-Tu sais, je pensais que reprendre ta vie d'avant te ferait oublier Joseph.
-Quoi ?
Je fronce les sourcils en penchant la tête sur le côté. Avec un sourire compatissant, Papa s'approche de mon lit.
-Je sais que tu relis sans cesse son message.
-Je ne ...
-Ça te fait souffrir plus qu'autre chose Solea.
Je secoue vivement la tête.
-Non, ça attise ma colère.
-Et ça te fait souffrir.
-Il m'a laissé tomber Papa ! Je tenais à lui ! C'était devenu l'un de mes meilleurs amis et il s'est barré sans avoir le courage de me dire au revoir en face.
Mon ton est amer et je sers les poings. Joseph reste un sujet très difficile à aborder pour moi.
-Je croyais que tes nombreuses rencontres durant tes soirées avec les filles t'avaient fait oublier tes sentiments pour lui.
-Je n'avais pas de sentiments pour lui ! Et c'est très étrange de parler de "mes rencontres" avec toi.
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Sortiarius ~ Tome 3 ~ [Publié chez Nisha Et Caetera]
Paranormal~Retrouvez Solea dans la suite et fin de ses aventures~ Le départ d'un être cher peut vous briser. Un semblant de tranquillité retrouvé peut facilement voler en éclats. L'adversité peut vous faire grandir. « J'ai appris que le courage n'es...