Cette jeune fille qui souffrait,
Que tout le monde rejetait,
Mais que personne ne savait,
Ce secret qu'elle cachait.
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J'ai 6 ans et demie. Je n'ai aucun ami, sûrement dû à ma différence. Cette différence qui me pose beaucoup de problème. Cette différence qui en effraie. Cette différence qui change tout. Même moi.
Mon corps en est témoin.
Laissez moi vous raconter mon histoire.
Ce secret tant dissimulé, mon corps qui en est le témoin, ces bleus qui en sont la preuve, mon père qui en est le coupable.
Vous aurez beau dire que vous comprenez la souffrance que j'ai, mais vous ne comprendrez jamais d'ou je viens, vous aurez beau lire, vous aurez beau essayer de comprendre vous n'y arriverez jamais suffisamment. Vous n'êtes pas réellement ici. Vous ne voudrez peut-être même pas vous souvenir de mon histoire une fois que vous l'aurez lu. Vous n'aurez d'ailleurs pas vu ce que je vois, pas entendu ce que j'entends, pas subi ce qu'il me fait.
Tous ces regards à l'école, indescriptibles, mais que moi seule comprend, de la pitié, de la peur, mais aucune aide.
Pourtant, j'ai souvent essayé d'avoir des amis, pour jouer à la marelle, faire de la corde à sauter, ou bien même jouer au loup. Ce jeu que je déteste, je déteste courir, mais que pourtant j'aurai été prête à faire, pour avoir des amis. Mais ces bleus, sur mon corps, doivent être trop apparants je pense.
Seule la maîtresse est gentille avec moi. Je pense qu'elle l'a compris depuis longtemps ce "secret" mais pourtant elle ne m'a jamais aidé. Elle n'éprouve pour moi que de la pitié.
Ma maman vient me chercher, son regard triste qui me fait pâlir encore plus que je le suis mais que moi seule comprend, ce sentiment de regret. Mais je ne lui en veux pas, elle aussi se fait frapper par mon papa quand il est en colère.
Pour rentrer, nous marchons. Elle me demande comment s'est passée ma journée, je lui mens comme toujours et invente tout ce que je lui raconte. Je ne sais pas si cela marche et qu'elle me croit mais au moins elle ne me pose aucune autre question. Tant mieux. En entrant dans ma maison je peux sentir cette odeur d'alcool, c'est mon père. 6 bouteilles vides à l'entrée. Je lis "Vodka" en gros sur chacune d'entre elles. Ma mère me refait ce regard triste, désolé. Quand je suis née, mon papa était gentil avec moi, je le considérais comme un papa exemplaire, les voisins et notre entourage le complimentaient sûrement, mais les années passent et il a changé, en pire. Il est passé de super à affreux. La première fois qu'il a levé la main sur moi il était complètement saoul, il répétait toujours que le monde paierait pour l'avoir détruit, mais au final c'est lui qui nous détruit, c'est lui qui me détruis. Depuis, il n'a même plus besoin de boire pour me frapper, il le fait par plaisir, maman souffre elle aussi énormément mais ne fait rien, je ne sais pas pourquoi. A l'école j'ai entendu dire que les parents sont amoureux l'un de l'autre, ça doit être ça ils sont amoureux. J'entends des pas lourds nous rejoindre, c'est lui. Il me fait peur, quel sentiment affreux la peur, la peur de son papa.
Oh non, il attrape ma maman par les cheveux et la fait aller à l'étage, je ne sais pas ce qu'il lui fait, mais je sais qu'elle souffre. Des cris proviennent de là-haut, c'est elle je le sais. Mais quand va être mon tour ? Sûrement tout de suite, j'entends ces mêmes pas lourds qui descendent les escaliers. Je dois me cacher.

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Je veux vivre
Historia CortaElle avait le teint pâle, les mains moites et un secret bien dissimulé. Elle vivait le pire et personne ne le savait. Ce secret tant dissimulé, ce corps qui en est le témoin, ces bleus qui en sont la preuve, ce père qui en est le coupable. Vous aure...