LOÏC

Chapitre 3

Une fille.

Évidemment, c'était une fille.

Évidemment, elle était de toute beauté.

Elle était belle non seulement de visage mais aussi d'âme. Elle possédait une personnalité si angélique, si pure, si sincère... Le genre de spécimen dont tout le charme se cache dans le regard. Elle était un ange, oui.

Contradictoire, n'est-ce pas ? Comment un cœur doté d'autant de candeur pouvait-il s'éprendre d'un être aussi dénué d'émotions, froid, insensible, désinvolte ?

Le plus dur à consevoir était que  « l'être dénué d'émotions  » n'en était pas si dénué que ça au final, car lui aussi, contre toute attente, venait d'être frappé d'une des flèches de Cupidon. C'était la Bête qui tombait amoureux de la Belle.

Cependant, l'histoire du froid Loïc et de la douce Mila, bien qu'en apparence digne du plus beau conte de fée, était pris dans un bien triste cercle vicieux. Les deux s'aimaient, sans pour autant oser se l'avouer. Car chacun devait faire face à ses propres insécurités. Il craignait d'être vulnérable et elle craignait d'être rejetée. Loïc et Mila, au fond, étaient déchirés par les mêmes blessures, victimes des mêmes peurs, hantés par les mêmes doutes. C'est peut-être d'ailleurs ce qui avait comme qui dirait  « lié  » ces deux âmes égarées.

Ils étaient si opposés et pourtant si pareils.

Loïc, l'impassible Loïc, était affolé au dedans de lui. Il était amoureux, quoi ! Lui !

Pour une fois de sa vie, il vivait pour une personne autre que lui-même, il aurait été même prêt à lui décrocher la lune et ne se lassait pas de voir ce sourire sur son visage d'ange; il était amoureux, quoi...

Et bien sûr, ça le faisait peur. Il avait peur. Peur de revivre une nouvelle fois cette blessure d'abandon, toujours autant gravée en lui. Mais par dessus tout, il avait peur d'être l'idiot, le lâche, qui lui aurait brisé le cœur.

Ce cœur pour lequel il n'était plus qu'une question de temps avant de s'éteindre à jamais....

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