Du plus loin que je m'en souvienne, les flammes dansantes et rougeoyantes d'un magnifique feu ardent ont toujours fait partie de mes songes, que ce soit au sens propre ou au sens figuré.
Ses jolies nuances de rouge et de orange me fascinaient déjà quand je n'étais encore qu'un petit garçon. Je pouvais passer des heures à les observer prendre des formes plus époustouflantes les unes que les autres dans la cheminée. Mais cela ne me rapportait que les sermons de ma grand-mère qui ne cessait de se plaindre que j'allais abîmer mes yeux.Nous avions beaucoup de différends tout les deux. Je me souviens qu'elle n'arrêtait pas de dire: "Ce petit bonhomme contient beaucoup trop de colère en lui, jamais il ne réussira dans la vie si il ne se calme pas tout de suite..."
Et peut-être qu'elle n'avait pas tord au fond... J'ai toujours eu cette rage en moi que je n'arrivais jamais à apaiser. Ce feu que je me plaisais à regarder était en fait dans mon corps. Chaque membres de celui-ci brûlaient sous ma fureur.
Elle avait sûrement raison de dire que ce n'était pas bon pour moi, mais je n'ai jamais réussi à éteindre cet incendi qui m'embrasait un peu plus chaque jour.Parfois ma colère n'avait aucune raison, c'était juste le trop-plein de celle-ci qui me faisait exploser.
Rien qu'à l'école primaire, ce monde m'énervait déjà. Toutes ces mentalités ridicules me faisaient bouillonner. J'avais cette maturité plus développée que celle des autres qui faisait que j'avais beaucoup de désaccords avec eux. Je n'essaie pas en disant ça de me vanter, mais je constate simplement les faits.
C'est dans cette période que j'ai commencé les paris. Avec les autres élèves, on se lançait des défis. Je ne saurais véritablement l'expliquer, mais cela me permettait de me sentir bien et de canaliser ma rage. Peut-être que c'était malsain pour un enfant de mon âge de faire ce genre de choses, mais cela m'importait peu... J'étais déjà à l'époque un enfant traumatisé par la vie.
Pour ma part, j'avais toujours les plus "compliqués" à réaliser. Les autres avaient compris que j'étais prêt à n'importe quoi pour les réussir. Alors ils avaient rapidement essayé de tester mes limites en me donnant des défis plus durs à chaques fois et en regardant si je les faisaient. Et ils ont fini par comprendre que des limites, je n'en avais pas...Et à chaque fois que l'on appelait mes parents pour venir me chercher parce que j'étais devenu "incontrôlable", ma mère me disait: " Tu vas trop loin Hyunjin, tu joues avec le feu là! Et tu sais ce qui arrive quand on joue trop avec lui? On finit par s'y brûler!"
Mais elle n'avait pas remarqué que cette expression me plaisait beaucoup, sinon elle aurait arrêté de l'utiliser.
Le feu était quelque je chose que j'adorais et je me plaisais à être comparé à lui.Mais tout ça avait fini par me donner des idées...
J'avais commencé à créer des petits feux à l'école. J'avais volé un briquet et je m'amusais à faire brûler des petites feuilles. Ce n'était pas grand chose effectivement, mais ne dit-on pas que les plus grands psychopathes ont commencé par simplement retirer les ailes des mouches en prenant plaisir à les regarder souffrir...
Les flammes dansaient dans mes yeux autant qu'elles le faisaient sur le sol. À chaque fois, un fin sourire se dessinait sur mes lèvres, ce qui donnait l'impression à mes camarades que j'étais un fou. Mais j'aimais ça, parce que j'étais moi-même un énorme brasier fumant...Au collège, mon cas ne s'est pas arrangé. C'est même bien le contraire qui s'est produit...
J'arrivais parfois à me faire peur moi-même tant cette rage et cette fureur en moi étaient immenses.
J'avais perdu tout le contrôle de ma vie. J'étais devenu une sorte de monstre aux yeux de mes parents et je leur en ai voulu. J'aurai tellement aimé qu'ils me comprennent, mais ils avaient peur de moi autant que moi-même. J'ai tant de fois souhaité qu'ils voient la véritable personne que j'étais... J'avais juste peur de tout au fond, et je me réfugiait dans la colère, cette émotion qui était quasiment la seule que je connaissais. Les conflits dans cette maison étaient devenus omniprésents mais je ne pouvais rien faire face à ça et je me cachais dans cette fureur permanente, ce qui aggravait encore plus la chose. C'était devenu un cercle sans fin.
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Play with fire - Seungjin
FanfictionMa mère ne cessait de me répéter qu'à force de jouer avec le feu on finissait par s'y brûler. Elle n'avait peut-être pas tord dans le fond... Mais mon addiction était déjà beaucoup trop avancée pour que je ne daigne l'écouter. On aurait pu qualifier...