L'Hibou et le Sans-famille (TS bokuaka)

L'Hibou

Une nouvelle fois mon instinct ne m'avait pas trahi, de la même façon qu'il m'avait donné la boule au ventre lorsque ma mère nous avait abandonné à nos 10 ans ma sœur et moi.

J'avais eu un mauvais présentiment toute la journée mais même si j'étais sur mes gardes, les chasseurs étaient préparés à me capturer, c'était moi qu'ils voulaient...

Ils avaient préparé en mon honneur des pièges qui avaient immobilisé mes ailes et mes jambes et... et tout mon corps enfaite.

Je savais très bien ce que je devais faire, je devais mettre fin à mes jours, comme notre mère nous l'avait tant de fois rabâché. Il fallait le faire pour ne pas souffrir de la captivité, pour ne pas vivre le restant de mes jours dans une cage sale, des chaines au cou, aux poignets et aux chevilles. Si je ne voulais pas vivre une vie de chien, je devais me suicider. Mais je ne voulais pas ça! Rien ne me disait que je ne pourrais pas m'enfuir!! J'y croirais et je vivrais jusqu'au moins 130 ans!!!

Ma cage fut placée dans la place d'un petit village, ça changeait de la forêt, je ne croyais pas que je reverrais un sanglier de si tôt.

Des dizaines de gens se bousculaient devant moi, je n'étais pas à l'aise, j'avais peur ... je voulais retourner chez moi...

Le pain qu'Ils ne me donnaient qu'une fois par jour était soit dur comme du bois, soit tout mou et plein d'eau... Mes chaines lourdes me démangeaient... et puis... parfois Ils me tapaient sans raisons, j'avais des taches bleues sur tout le corps.

Mais ,un jour qui semblait pourtant normal fut illuminé par un morceau de pain posé dans ma cage. Je le pris entre mes mains, tout, la senteur qui en provenait , le son qui sortit lorsque mes dents croquèrent dedans , le fondant de la mie et son goût, tout était parfait. Si parfait que je savais que cela ne pouvait pas venir de Ils, je décidais donc de garder ça secret.

Cependant, chaque matin, un nouveau morceau venait se poser dans ma cage miteuse (ça veux bien dire pauvre genre sal et tout???) , dommage d'ailleurs que de la si bonne nourriture doive attendre sur un sol aussi crade avant que je ne puisse le manger. J'aurais aimé rester éveillé pour remercier mon ange gardien mais ma captivité était trop épuisante et je m'effondrais chaque soir de fatigue... De tout manière je ne dormais pas bien les nuits, aurevoir sommeil réparateur...

Cependant, un jour Ils m'avaient frappé avec un truc long et flexible; ça avait fait un bruit super bruyant, du genre "CLAC!!! " et m'avait coupé sous l'aile gauche, de la base de mon cou jusqu'à mon aisselle.

Donc, ce jour là, la douleur de ma blessure m'empêcha de dormir. J'étais en boule, dos à l'emplacement du publique, recroquevillé sur moi-même, l'aile droite posée sur moi comme une couverture.

Mes sens sont plus aiguisées que ceux des humains, mes yeux voient dans le noir, mes oreilles sont plus précises et mon odorat est capable de faire la différence entre plusieurs humains à 100 mètres .

Bref, cette nuit-là, j'ai entendu et senti un humain male. Il s'approcha doucement de mon dos, il tendit sa main vers mon aile; je fus trop terrorisé pour pouvoir bouger. Mais quand sa main rentra en contact avec mes plumes je dus retenir un saut en avant; sa main commença à faire des allers-retours sur mon aile et chuchota d'une voix calme et douce :

" Mon pauvre, tu dois tellement souffrir ici, enchainé, affamé et battu... Mais ne t'en fais pas je te promets que même si je ne sais ni quand ni comment, je te sortirai de là!"

Mon cœur s'est serré de bonheur lorsqu'il a prononcé ses mots et la sensation de sa main sur mon aile était si rassurante... je voudrais qu'il reste là pour toujours. Mais il ne tarda pas à arrêter, il posa quelque chose et partit en courant et pendant qu'il s'en alla, je fis tous les efforts du monde pour graver dans ma mémoire l'odeur de ce garçon...