HYDRA'S PHOENIX

Chapitre 9

DIX MOIS PLUS TARD

Je les entends avant de les voir. Je me lève alors que la panique me gagne. Il est hors de question qu'ils me voient au sol. Le visage fermé, les jambes écartées et les poings levés, voilà comment ils me trouvent quand ils pénètrent dans ma cellule.

"Tu crois pouvoir nous résister ?" me demande Peterson en refermant la porte de ma cellule.

Je ne dis rien, les drogues qu'ils m'injectent à des périodes régulières m'empêchent de me défendre correctement. Je suis incapable d'utiliser mes pouvoirs. Je ne peux pas contrôler de feu ici, je ne peux même pas faire augmenter la température, même ma voix m'est inutile… Toutes mes capacités sont bloquées par leurs foutues drogues…
J'observe les quatre hommes de Peterson se poster derrière lui. J'en connais déjà deux : Damien et Érik. J'envoie le premier au tapis d'un violent coup de pied puis j'abats mes deux poings fermés sur la tempe du deuxième. Je ne suis plus la petite femme faible que j'étais l'année dernière. Hydra a fait de moi une nouvelle sorte d'arme.
Malheureusement, je n'ai pas le temps de causer plus de dégâts : les deux autres hommes, Marc et Laurent, se jettent sur moi, m'attrapent par les bras et les jambes. Je me débats aussi violemment que je le peux jusqu'à recevoir une décharge dans le ventre me faisant hurler de douleur. Alors que je tente de reprendre difficilement mon souffle, ils me conduisent dans leur salle d'interrogatoire favorite.
Ils me jettent sur la chaise avant de m'y enchaîner, bloquant mes paumes loin l'une de l'autre en direction du plafond. Peterson s'assoit en face de moi tandis que ses gorilles se placent aux quatre coins de la pièce. Cette scène est familière désormais. Ça fait trois mois que je la subis chaque jour.

"Toujours aussi sauvage…" dit Peterson. "Il me semble que ton père t'a mieux élevée que ça…"

Je l'ignore royalement. Depuis ma dernière tentative d'évasion, j'ai découvert qu'il vaut mieux que je garde le silence plutôt que de le provoquer.

"Comment as-tu tué Greyback ?"

Je refuse de lui répondre, fixant un point imaginaire derrière lui, me préparant à encaisser la douleur qui ne tardera à venir.

"Érik, ses cheveux, Damien, sers-toi de tes poings."

Les deux brutes s'approchent de moi. Érik saisit mes cheveux à ma nuque et les tire violemment en arrière, faisant basculer ma tête douloureusement. Je serre les dents, refusant de leur donner la satisfaction de m'entendre crier une nouvelle fois.

"N'abîme pas son visage. " ordonne Peterson.

Le premier coup fait exploser la douleur dans mon ventre, ensuite ce sont mes côtes qui reçoivent les coups. Le souffle coupé, mes hurlements meurent dans ma gorge.
Alors que la douleur explose encore et encore dans mon corps, je maudis ces foutus scientifiques en Grèce qui ont modifié le sérum avant de me l'injecter. Pas de super force, pas de guérison rapide, pas de super vitesse. Non. Ils ont juste amplifié mon don de guérison et m'ont fait découvrir un truc ou deux sur les pouvoirs des Phœnix.
Damien me frappe sans relâche alors que Peterson continue à me poser la même question en boucle.

"Réponds, catin !" crie Peterson. "Comment l'as-tu tué ?"

"Ramène-moi dans ma cellule. Je ne dirais rien."

"Tu l'auras voulu. Vous savez quoi faire."

Peterson quitte la pièce sans se retourner. Les deux autres hommes de main de Peterson se joignent à Érik et Damien. Ils me détachent, j'ai déjà du mal à tenir debout, et me frappent tous les quatre à tour de rôle. Cette fois, je ne peux étouffer des cris d'agonie.

Quand ils me jettent dans ma cellule, je suis couverte de sueur, de sang et de larmes. Je rampe jusqu'à ma couchette, haletante, et me hisse dessus comme je peux.
Allongée dans le noir, je pense à James. Ça fait presque un an que je ne l'ai pas vu. Je dois le retrouver, le prévenir. Hydra veut à nouveau se servir de lui. Je sais qu'il préférerait mourir plutôt que redevenir leur petite marionnette mortelle.
Mon retour de Grèce me revient soudain en mémoire.