Et je dansais, là toute seule dans ce théâtre vide. Ce lac des signes dont la musique me saignait les oreilles. Debout sur mes pointes, je tournais et tournais encore jusqu'à en avoir mal à la tête. Eux, ils hurlaient :
- Pitié, qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?
- J'ai deux filles et un fils s'il vous plait....on fera tout ce que vous voulez !
Attachés sur des chaises, chevilles et mains ligotées ils pleuraient. Mais moi aussi je pleurais. Ne serait-ce pas une belle ironie? Puis je dansais, toujours avec plus de rage, toujours avec plus d'envie.
Mais dans leur maison tout devint calme. Plus de pleurs, plus de bruits, plus aucun souffle se faisait entendre. Rienque du vide. Le mêmeque j'ai ressenti lorsqu'on me l'a enlevé. Un vide assourdissant.
Alors dans le théâtre la musique s'était finie. Je reprenais mon souffle, encore sonnée de mes émotions, quand je vis John marcher vers moi. Je m'empressa d'effacer cette expression de haine qui me rend si folle. Il se posta devant la scène et m'annonça :
- Le travail est accomplis...madame...
- Merci, John. Vous pouvez rentrer chez vous. Lui répondit-je en remettant ma veste.
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Le Corbeau dansant
Mystery / ThrillerQuelque soit les mots que vous dîtes ils définissent vos habitudes, vos valeurs, votre personnalité et donc votre destiné. On ne parle pas n'importe comment et ceux qui le savent sont ceux qui importent. Lyon, 1991, la lune bleue brille à nouveau et...