Glory Hole

Novembre commençait tout juste et Severus était fier d'avoir réussi à résister deux mois, mais il sentait à présent qu'il n'en pouvait plus et était au bord de l'explosion. Il traversait les couloirs avec une excitation croissante, entre la culpabilité d'y aller et le soulagement de savoir que ça serait bientôt terminé. Le couvre-feu pour les six premières années avait commencé il y a plus d'une demi-heure, cela fait donc trente minutes que les septièmes années profitaient d'une heure de libre dans le château. Et Severus espérait au fond de lui que quelques-uns se trouveraient dans les toilettes des garçons.

Les toilettes des filles étaient certes complètement désertées à n'importe quelle heure de la journée à cause du fantôme de Mimi Geignarde, mais celui des garçons avait également sa propre particularité. Seulement, cette particularité ne pouvait se voir qu'après 21h, la rumeur disait que c'était un élève de septième année qui avait tout installé avec son petit-ami de l'époque, il y a plus de quatre cents ans de cela. Severus lui-même avait entendu cette rumeur quand Lucius Malfoy lui en avait parlé, arguant que vous n'étiez pas un vrai mâle tant que vous n'y aviez pas été au moins une fois. À l'époque, Severus ne s'était pas rendu compte qu'il était déplacé pour un élève de septième année de dire ça à un élève de première, il avait juste retenu l'information et n'avait compris que bien trop tard que Malfoy n'était pas quelqu'un que vous deviez considérer comme un ami.

Severus vérifia qu'il n'y avait personne dans le couloir, puis il se dirigea d'un pas vif et discret jusqu'aux toilettes. Quand il entra, toutes les bougies étaient éteintes et il savait qu'elles ne se rallumeraient pas avant demain matin, c'était ce qui garantissait l'anonymat et donc, ce qu'il appréciait surtout en tant que Professeur et Adjoint du Directeur. Il connaissait les toilettes par cœur et n'avait plus besoin des petites marques vertes fluo lui indiquant le chemin jusqu'aux deux rangées de cabines. La journée, ce n'était que huit cabines de toilette tout ce qu'il y avait de plus normal, mais à 21h, les lumières s'éteignaient et des indicateurs verts fluo apparaissaient. Au sol et sur les murs, pour savoir où l'on allait sans se cogner. Les portes de droites étaient numérotées d'un à quatre, et celles de gauches de cinq à huit. Malgré la légère lumière que cela renvoyait, on ne discernait rien d'autre dans la pièce, Severus suspectait que cela était dû à un sortilège et bien qu'il avait fait de nombreuses recherches tout le long de sa vie pour assouvir sa curiosité, il n'avait jamais réussi à trouver les sortilèges utilisés. Peut-être était-ce pour cette même raison qu'après des centaines d'années, tout était encore là ! Une étoile juste à côté indiquait que la cabine était prise. Ce soir, trois l'étaient et une était vide, ce qui signifiait que le garçon dans la troisième cabine attendait impatiemment que la dernière cabine soit prise. Ce que Severus se faisait un plaisir de faire.

Tout au long de sa vie, il avait eu le temps de se renseigner sur tout ce système qui avait peut-être l'air simple mais ne l'était pas. La journée, rien ne se voyait, tout n'apparaissait qu'à une heure bien précise et rien que ce fait était incroyable. De plus, les cabines étaient bien plus magiques qu'on pût le penser, car seulement quelqu'un voulant entrer dans la cabine pouvait le faire et si par malheurs ce n'était qu'une personne voulant réellement utiliser les toilettes ou encore un élève mineur, alors le reste ne se dévoilerait pas à ses yeux.

Mais Severus voyait tout ça, quand il avait refermé la porte, il avait vu les écritures aux murs s'afficher, les différents sortilèges de protections sexuels mais également ceux pour l'intimité. Il en avait appris quelques-uns sur les murs mêmes de ces cabines. Il se lança rapidement les sortilèges de protection tout en regardant les cases que le jeune homme de l'autre côté avait activé « sucer », « être sucé » et « habitué débutant ». Severus savait qu'il allait s'amuser ce soir et enfin évacuer sa frustration sexuelle. Sa résolution de ne plus venir ici n'avait pas tenu bien longtemps, mais le Glory Hole de Poudlard était le meilleur qu'il avait connu et le plus proche. De sa baguette, il cocha lui-même les cases « sucer », « être sucé » et « habitué ». D'autres cases pouvaient être cochées, mais pour commencer la soirée, c'était déjà un bon début. Sachant qu'il était arrivé le dernier, il savait que l'honneur d'être sucé en premier revenait à l'autre homme, il enleva donc tranquillement sa robe pour l'accrocher au crochet sur la porte. Puis, il déboutonna quelques boutons de sa chemise pour être à l'aise et alors qu'il déboutonnait son pantalon, une queue apparaissait en même temps que le trou caché dans la paroi séparant les deux cabines.