Partie 2/2

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Je me réveille doucement et dès mon entrée dans la conscience, mon coeur au repos fait un bond : ses prunelles bleutées m'accueillent ainsi que son splendide sourire. J'ai le drap rabattu sur moi, sûrement grâce à lui.

—Tu m'as couverte ? demandè-je.

—Je sais que tu as froid quand tu dors nue.

—Tu as remarqué...?

—C'est la troisième fois qu'on dort ensemble, et je suis plutôt observateur, me répond-t-il avec un clin d'oeil malicieux.

Je souris et amène ma main droite jusqu'à son visage. Délicatement, je replace une mèche de ses cheveux châtains derrière son oreille. Ils sont incroyablement doux. J'ai eu envie de les toucher la première fois que je les ai vu, même s'ils étaient crades et désordonnés.

—Tu aimes jouer avec mes cheveux, hein ? rit-il alors que mes doigts papillonnent encore.

—Tu es plutôt observateur en effet.

—Et...

Il s'arrête soudain, comme gêné. Je m'étonne de cette réaction. Merde, j'ai fait une connerie ? Mon cerveau récemment reconnecté tente de faire le point sur ce que j'ai pu faire ou dire pour qu'il... oh putain, je me souviens.

—...et c'est tout ce que tu aimes ?

Il insiste sur le dernier mot. Mon cœur menace d'imploser quand je réalise qu'il a parfaitement conscience de mes précédentes paroles, prononcées au moment du plaisir orgasmique qui m'a étreinte quelques heures auparavant. Je prends peur. Comment va-t-il réagir ? Comment suis-je censée réagir ? C'est la première fois que je suis dans cette position... l'appréhension me vrille l'estomac.

—Laisse tomber, assène-t-il subitement à voix basse. Dors, tu n'as fermé l'oeil que quelques heures.

Sa déception est presque palpable. C'est l'intonation de sa voix et ses yeux désormais baissés qui me font le plus mal. Mais qu'est-ce que je fous ? Il fait mine de se retourner mais je grimpe soudain sur lui et le toise. Il est surpris de mon geste, autant que je suis surprise d'avoir réussi à le chevaucher aussi vite et aussi facilement. Je mets cette subite force sur le compte de l'adrénaline qui coule dans mes veines. Je ne veux plus JAMAIS voir cette expression peinée sur ses traits, encore moins à cause de moi !

—Leon, je t'aime ! m'exclamè-je. Je t'aime depuis le début, depuis que tu as croisé mon chemin au boulot, depuis que tu m'as proposé d'aller boire un verre, depuis que tu as passé cette soirée à regarder des émissions débiles à la télé avec moi, depuis que tu m'as embrassé alors que je m'énervais contre un de mes collègues...

Je manque de souffle face à cette déclaration enflammée. J'ai parlé d'une traite, au point où ma gorge me lance. Je tousse avec une main devant ma bouche. Il se redresse et entoure mes joues de ses grandes mains. Il attend que ma toux se calme et pose ses lèvres sur les miennes. Un baiser particulier. Doux. Ardent. Passionnel. J'en reste pantoise et sur un petit nuage. Puis il se dégage de quelques centimètres et sourit avant de me redonner un bisou tendre sur le bout du nez. Je frissonne. Il reprend mes lèvres comme s'il ne voulait pas interrompre ses baisers et je me laisse faire de bonne grâce.

Je ne sais pas combien de temps nous passons à nous embrasser comme ça. Je m'en contrefiche d'ailleurs, j'aimerais que ce moment ne s'arrête jamais. Et voilà que je deviens romantique et cul-cul la praline... Leon, qu'est ce que tu me fais ?

—Tu me l'as enfin dit... murmure mon flic après m'avoir embrassé pour la millième fois.

—Tu... l'attendais ?

Le prestige de l'uniformeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant