𝐈 | 05

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« Altaïr, mon fils, n'oublie jamais d'où tu viens et qui tu es. » ── Les lueurs de l'aube commençaient à poindre à l'horizon.
Il savait qu'il était presque arrivé, il le sentait.
Alors, Altaïr retira délicatement son petit chapeau bien abîmé au fil de la course abrupte.
Le bouquet, un peu fatigué par le voyage, était toujours là, dans sa main.
Le jeune garçon semblait avancer difficilement au cœur des ces chemins étroits ; contraste étrange avec le chant constant et serein des cigales contre les larges branches des pins.

Soudain, le temps sembla freiné, et les pas du jeune garçon suspendus.
Il était arrivé, il en était bien certain.
Il redoutait ce moment et l'espérait à la fois.
Mais lorsque l'on est enfant, on pense que l'espoir ressuscite, qu'il est une sorte de formule magique qui va au-delà du raisonnement humain, qu'il est l'étendard d'une liberté inconditionnelle, éclatante. Alors, il continuait d'espérer. C'était insensé ; il en était bien conscient.

Pourtant, on ne cessait de lui répéter :

«- Elle n'est plus là, elle est partie bien loin. »

Oui, il voulait savoir.

«- Elle est tout en haut de la montagne, lui avait dit un jour sa grand-mère. »

Alors, contournant un bosquet de cyprès, il vit.

𝐀𝐋𝐓𝐀𝐈𝐑 ; âme tourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant