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cette nuit là, le fleuve scintillait d'une façon irréelle.

comme si à sa surface flânaient

des fragments de pierres précieuses par milliers.

les larmes de l'astre lunaire constellaient gracieusement

l'eau bleue cobalt de la nuit.

ta peine aussi s'y épanchait, et de fines encyclies dévoraient ton reflet solitaire.

le visage englouti par l'ombre d'une pensée,

l'écho d'une question laissée en suspend.

un sourire fantôme sur les lèvres,

tu admirais l'infinité de la voûte céleste flotter à quelques mètres de toi.

chacune de tes expressions,

chacun de tes regards composait la mélodie la plus sincère que j'avais entendu.

peut être que si tu m'avais vu alors

ta vérité se serait envolée,

glissant entre mes doigts jusqu'à s'engouffrer dans l'obscurité.

comme si elle n'avait jamais existée,

comme si la peine n'avait jamais dévoré ton cœur jusqu'à n'en laisser que ce vide déchirant.

je les entendais pour la première fois.

tes espoirs abîmés, tes idées bleues,

ces regrets qui s'agrippaient désespérément à ta peau.

mais alors que le dos de ta main épousait l'eau fraîche,

ta silhouette fluette disparu.

ce sont eux qui t'ont emportés ?

la flamme d'un souvenir douloureux vacille puis s'éteint,

soufflée par la brise tiède de la nuit.

pourquoi n'ai je jamais eu le temps

de te voir tomber ?

ta voix résonne encore dans mon cœur, où une volée de mots viennent s'y réfugier.

tu sais, ceux que tu avais l'habitude de me dire quand tout faisait mal.

~

tissé à même l'aurore,

un cauchemars sans fin rougeoie.

un nouveau jour, encore un.

j'aimerais faire un dernier vœux.

peut être qu'un jour je pourrais les recontrer de nouveau,

tes sourires ensoleillés.

.fragments d'âmes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant