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Cher Journal,

La pluie tombe à l'extérieur, comme mes larmes sur tes pages tandis que je m'exprime de nouveau à travers toi. Mon conte de fée vient de se briser en mille morceaux comme mon coeur en divers éclats.

Je me sens mal, j'ai envie d'hurler et de casser tout ce qu'il est possible de casser dans ma chambre, et même dans la maison toute entière. Je ne pensais pas qu'il était possible de souffrir autant sans même une seule attaque physique, une douleur sentimentale horrible qui donne envie de s'arracher le coeur. Si je le pouvais je pense que je le ferais. J'ai l'impression que des milliers de lames me perforent mon organe vital. Et ça fait mal, ça fait vraiment très mal.

Aujourd'hui est certainement la pire journée de toute ma vie. Je lui accorde la médaille d'or de la journée la plus horrible. Tu veux forcément savoir ce qui s'est passé n'est ce pas ? Tu ne comprends rien ? Comment ai-je pu passer de pétillante de joie et de vie à morose et détruite ? C'est simple et en même temps complètement con.

J'ai été si stupide, si aveugle, je n'ai strictement rien vu, rien compris aux évènements. C'était pourtant clair et évident. Comment ai-je pu être aussi aveugle à ce point ? C'était pourtant une journée belle. Le soleil brillait, peut être même un peu trop et le ciel resplendissait de pureté. Une journée qui s'annonçait magnifique, mais dont la fin était dramatique. J'avais même obtenu de superbes notes à mes devoir !

Seulement voilà, à la fin de la journée, tout s'est écroulé.

Alors que je sortais de la salle d'arts plastiques, je décidai de passer par le couloir des casiers pour prendre quelques affaires avant de rejoindre Emilie à l'extérieur. On avais prévu de passer la journée entre filles. Sauf que lorsque je suis arrivé près des casiers, tout sourire, je me suis figée net. L'image en face de moi m'a fait l'effet d'une douche froide, que dis-je, glacée. Mon esprit s'est complètement vidé tandis que la réalité me montait progressivement au cerveau.

Devant moi et sans pudeur, sans retenu, Duncan et Emilie s'embrassait de manière sensuelle, comme s'ils étaient seuls au monde, dans leur bulle. J'ai regardé ça un long moment et sans m'en rendre compte, mon sac a quitté mon épaule pour aller s'écraser au sol. Ils ont sursautés et se sont tournés vers moi. Nous nous sommes regardés longtemps droit dans les yeux. Ceux d'Emilie étaient remplis de culpabilité tandis que ceux de Duncan étaient...vides, remplis d'indifférence. Comme s'il se foutait complètement de la situation.

Les larmes ont envahi mes yeux et j'ai récupéré mon sac, avant de m'enfuir en courant. Emilie a tenté de me retenir, mais je ne l'ai pas écouté et j'ai continué ma route. Je crois même que j'ai couru tout le long du chemin. Au dessus de ma tête, un orage a éclaté en même temps que mes larmes ont commencées à couler.

Je me sentais mal, je me sentais trahie et j'avais envie d'oter cette image de mon esprit, de mon cerveau et de mon coeur. Des nausées m'ont prises et je me suis appuyée contre la façade d'une maison, le souffle court, la colère dans le coeur et les larmes aux yeux, trempée de la tête aux pieds.

Et me voici, à t'écrire, complètement bouleversée et avec des envies de crever. J'ai mal au coeur. Si mal. Je n'ai jamais ressenti ça. Jamais. Je n'ai jamais aimé comme je l'aime lui. Je n'ai jamais été trahie comme elle m'a trahie. Et surtout. Je n'ai jamais eu le coeur brisé comme il vient de me le briser.

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Cher Journal Où les histoires vivent. Découvrez maintenant