En selle !

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Kuzan se réveilla le matin du tournoi avec un petit mal de crâne. L'alcool de la veille sans doute. Il n'aurait pas dû boire autant. Encore heureux, il ne participait pas aux joutes. Son père et son frère ne l'auraient pas toléré de toute façon, surtout son frère ainé, Sakazuki. Tellement à cheval sur les principes. Kuzan eut un petit rire en imaginant la tête qu'il avait dû faire en apprenant que sa femme avait eu un enfant d'un autre. Pour cela qu'il ne s'était pas marié. La liberté lui allait bien mieux. Oh, il en avait connu pourtant des femmes et même très bien pour certaines, très très bien.

« Il faut que j'y aille. Le prince m'a convié aujourd'hui. »

Ses deux frères y avaient eu le droit et maintenant, c'était son tour. Il n'en était pas mécontent car le prince Ace était quelqu'un qu'il appréciait particulièrement. Le fils de Roger était une bonne personne, avec son caractère et ses manières mais quelqu'un en qui on pouvait se fier, ce qui commençait à manquer singulièrement sur Oren. Même au sein de sa propre famille, il y avait des personnes en qui Kuzan n'avait aucune confiance. De plus, le prince Ace partageait une grande similitude avec lui mais qui devait rester secrète.

« Et si mon frère avait été Ace mais non Sakazuki ou Borsalino ? »

La question revint alors qu'il se lavait, à l'eau glacée comme à son habitude. Il savait pourtant qu'elle était inutile. La vie lui avait offert deux frères et non pas un avec lequel il se serait entendu à merveille. Bien sûr, il ne détestait pas ses vrais frères. On pouvait même dire qu'il s'entendait bien avec Borsalino, sans toutefois que ce soit la grande amitié. Des rapports cordiaux, ni plus, ni moins. Avec Sakazuki, c'était plus compliqué. Les deux bruns semblaient aussi différents sur leurs idéaux et leur façon de vivre qu'on pouvait l'être, comme l'ombre et la lumière. Malgré cela, Kuzan vouait une grande admiration pour son ainé. Le prince des Sylves Dorées avait su réussir sa vie et il restait fidèle à ses idées, quoi qu'il puisse se passer. Au fond de lui, le cadet était même fier de l'avoir pour grand frère.

« Et toi, Sakazuki, tu ne seras jamais fier de ton petit-frère »

C'était une triste réalité mais même Kuzan l'approuvait. Où trouver de la fierté dans un prince aussi libertin que lui ? Pas marié, mais ayant de nombreuses relations, aimant boire, toujours à droite ou à gauche mais jamais dans son royaume, voilà ce qu'on pouvait dire du dernier fils de Sengoku. Encore pire, il avait eu des enfants illégitimes, même si personne d'autre que lui et les mères ne connaissaient leurs identités précises. Sans égaler le roi Doflamingo qui n'était pas du genre à cacher cet "exploit", il en avait eu deux. Des enfants dont il ne pourrait jamais s'occuper, qu'ils n'avaient jamais pu tenir dans ses bras quand ils étaient bébés et qui maintenant avaient grandi. Son cœur se serra quand quelqu'un toqua à la porte. Juste au moment où il finissait de s'habiller, parfait.

« - Entrez, ordonna-t-il, de sa voix de prince qu'il ne prenait que rarement.

- Messire, déclara une jeune femme qui ne lui était pas inconnue en entrant. J'ai été chargée de vous conduire auprès du prince Ace si vous êtes prêt. Je crois que vous devez passer toute la matinée en sa compagnie, peut-être un peu plus de temps même.

- Non, c'est seulement la matinée, corrigea-t-il. Je te remercie, Robin.

- Vous connaissez mon nom ? fit-elle, sans réelle surprise.

- Tu es bien la fille de l'historienne Olivia, non ?

- En effet. Ma mère est donc connue, même par des princes d'autres royaumes.

- Ne joue pas à ce jeu avec moi, elle te l'a forcément dit. Ce que je suis pour toi.

- Oui, souffla-t-elle. Vous êtes mon père.

Puisqu'il faut vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant