Attention, ce court texte décrit des actes de violence sur mineur susceptibles d'heurter certains lecteurs.
_________________________________________
Il empoigna le pauvre môme par la chemise et se mit à l'injurier. On voyait à son apparence qu'il passait ses nuits à errer, là, sous les arbres, les pieds dans la boue et les poings serrés. L'enfant, à qui on donnait cinq années à peine, poussa un hurlement effroyable qui résonna dans le lugubre bois. Et comme pour rendre cette scène plus terrorisante qu'elle ne l'était, le vent fit danser l'ombre des arbres sous les yeux de la Lune, complice de cet acte.
C'est dans ce décor ci que l'assaillant fracassa la tête de la frêle créature qu'il tenait quelques secondes auparavant par le col. Les hurlements cessèrent, les sanglots aussi. Il n'y avait plus que ce monstre dans le corps d'un Homme (si toutefois l'Homme n'est pas un monstre) et la Lune, toujours spectatrice. L'air se fit pesant, apportant à l'étrange forêt une atmosphère bien plus morbide qu'avant, aussi bien dans son décor que dans son odeur ou ses bruits. Le sang qui se répandait sur le sol faisait bruisser les feuilles mortes et se heurtait aux chaussures de l'homme, venant souiller leur cuir avec l'âme d'un défunt dont il avait le sang sur les mains. Le liquide poisseux s'enfonçait peu à peu dans la terre gluante tandis que le bougre restait figé.
Pourquoi avait-il fait ça ? Il n'en savait rien. La seule chose dont il était sûr fut qu'il n'éprouvait aucune pitié pour ce gosse dont la cadavre pourrissait à vue d'œil. Il avait même apprécié voir la vie quittée ses yeux innocents encore ouverts.
Lucy
