LAURA-MARIA

1-Shanne

Je me réveille lentement, les yeux mi-clos. La lumière du soleil filtre à travers les rideaux et je peux sentir la chaleur sur mon visage. J'ai raté une semaine de cours depuis la rentrée, je voulais d'abord me familiariser avec la ville. Je soupire de frustration en me remémorant les morceaux de ma vie gâchés par nulle autre personne que moi. Je n'avais pas de poster dans ma chambre ; je suis quelqu'un de simple. Les murs étaient d'un blanc lait qui camouflait la présence des rebords de la fenêtre, celle-ci était juste au-dessus de mon bureau qui regroupait des cahiers et des livres qui n'ont rien à voir avec les cours. Mon dressing prenait le plus de place dans ma chambre. Il est placé à côté de mon lit, que je surnomme « zone de confort ».

Je me lève, le corps endolori accompagné d'une délicieuse paresse, et regarde l'heure sur mon horloge de nuit.

« 5 min de retard, la police ne retrouvera jamais mon cadavre grâce à ma mère. » Pensais-je en bâillant ;ce qui montre clairement que je n'en avais rien à foutre.

Je descends les escaliers, vêtue juste d'un pyjama transparent dont on pouvait facilement voir mes seins. Ma mère ne m'a jamais posé de limites lorsque je suis à la maison, donc je m'en bats les ovaires. Elle courait dans tous les sens, sûrement à la recherche de sa clé et des affaires qu'elle a failli oublier.

Mon frère, par contre, était à table à swiper sur TikTok, déjà prêt pour l'école.

J'avale mon toast d'une traite et vide mon thé, laissant les arômes danser sur ma langue, puis monte pour me laver avant que je ne rate mon bus.

Je m'assieds un moment sur la chaise anglaise avec le couvercle fermé et me déshabille.

En retirant mon pyjama, je touchais mes seins et les malaxais doucement, caressant les tétons avec sensualité et précision. Je conduis mon doigt jusqu'à la culotte et l'enlève. Après cela, je frotte mes doigts délicatement sur mes lèvres en faisant des va-et-vient de la fente au clitoris. Je n'ai pas attendu d'orgasme puisque ma patience a des limites, et aussi, car je n'éprouve aucune excitation. Après cette mini-masturbation, je prends une bonne douche froide et porte l'uniforme scolaire qui était assez... Scolaire, je suppose.

Bien que nous soyons immensément riches, ma mère a décidé que nous irions au lycée avec le bus scolaire. Ce n'était pas si mal comme idée pour moi qui m'en fous de l'argent, mais pour mon frère, par contre, c'est l'enfer.

Athéna était l'un des lycées les plus chics du pays et seules les gosses de riches peuvent se le permettre. Il a toujours de très bons résultats et une très bonne réputation. Les élèves qui intègrent ce lycée avec une bourse sont censés être en haut du classement, mais avec les adolescents de notre génération, c'est mort d'avance, la richesse avant l'intelligence.

Je m'assieds tout au fond afin d'être tranquille et loin des abrutis finis qui se mêlent toujours de ce qui ne les regarde pas. Je mets mes écouteurs et matte le dernier épisode de mon animé favori.

Je n'eus remarqué que le bus se remplissait que lorsque j'entendis des filles crier.

J'ôte mes écouteurs et regarde la scène de deux filles qui s'enlacent comme si c'était la première fois qu'elles se voyaient depuis plus de cinquante-six ans.

Les filles avaient une beauté dont je ne saurais décrire avec précision, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un petit fétiche de toujours noter la beauté des filles sans aucune raison.

L'une d'elles s'approche de moi, sentant l'odeur des embrouilles à des kilomètres, juste sous ses litres de parfum qu'elle s'est versée dessus. Elle me regarde avec dégoût et fait une énorme boule avec le chewing-gum qu'elle mâchait telle une chèvre. Elle avait vraiment le style des bad bitches avec son maquillage trop coloré et ses cheveux blonds bouclés. Je déchiffre un rictus provocateur qui s'était formé au coin de ses lèvres et je devine quel était son putain de problème.