Je suis là, seule. Assise sur un banc à regarder les gens passer. Ces gens qui ne me remarquent même pas, dont la plupart ignorent totalement que j'existe, mais comment leur en vouloir. Moi aussi, avant de les voir passer dans cette rue j'ignorais complètement qu'ils existaient. Ils passent sans faire attention à ce qui les entourent, c'est à peine s'ils remarquent les voitures qui roulent autour d'eux et qui risquent à chaque instant de les écraser. Allez savoir ce qui leur passent par la tête. Peut-être pensent-ils à la réunion qui va avoit lieu dans 5 min et à laquelle ils seront sûrement en retard, ou encore à leur enfants ou à leur dettes, à ce qu'ils vont devoir acheter pour les courses, à la grand-mère qui est à l'hôpital et qu'il va falloir aller chercher ou au rendez-vous galant de ce soir. Ils pensent, ils regardent mais ne font pas attention à ce qui les entourent, ils ne voient pas la petite fleur qui luttent pour pousser au milieu de tout ce béton, ce petit oiseau qui, sous l'oeil attentif et protecteur de ses parents, prend pour la toute première fois son envol, ou bien cet enfant qui réussi sans presque rien à s'inventer un monde à chaque chose qu'il voit un caillou, une plume, une feuille et tant d'autres choses si infimes pour nous et qui pourtant sont si grandes et merveilleuses pour lui. Non, ils passent sans y faire attention. Mais moi pour la première fois depuis bien longtemps j'y fais attention et je me rends compte que toutes ces petites choses auxquelles ont fait de moins en moins attention en grandissant, sont en fait les petites choses qui nous permettaient d'apprécier la vie à sa juste valeur lorsque nous étions plus jeunes. Je me rends compte que lorsqu'on dit qu'un enfant ne comprend pas ce qu'est vraiment la vie, nous nous trompons totalement. Les enfants voient la vie telle qu'elle est vraiment, ils voient ce qu'avec le temps nous avons abandonné, pour nous focaliser sur les points les plus ennuyeux de la vie: le travail, les impôts, les crédits, les courses, la mort aussi et tellement d'autres chosesque j'ai sûrement oublié de citer.
Attention, je dis pas qu'il ne faut pas s'en soucier, seulement que des fois on accorde trop de place à ces choses, en sacrifiant les autres. De ce fait, nous,avons oublié combien il était bon de vivre tout simplement, de rigoler, de prendre du bon temps avec sa famille pour profiter de chaque instant passer avec eux, de vieillir et de voir ses enfants devenir parents à leur tour et tout simplement d'avoir le sentiment d'avoir vécu sa vie comme on le voulait.
