𝙰𝚌𝚌𝚘𝚛𝚍𝚎́𝚜 𝚊̀ 𝚕'𝚒𝚖𝚙𝚊𝚛𝚏𝚊𝚒𝚝 {2min}

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Traînant dans les couloirs, Seungmin ne pouvait que fixer ses pieds avec fatigue.
De nombreux élèves le bousculaient en gromelant des injures à son égard, lui demandant implicitement de se presser.
Malgré ça, il restait focalisé sur le rythme de ses pas qui contrastait totalement avec la vitesse à laquelle les pensée fusaient dans son cerveau.

Ce vendredi matin lui évoquait étrangement un lundi.
Vous savez, ce genre de lundi ou on a passé le week-end à rien faire et on a dû tout bâcler le dimanche soir, a finir par se coucher à 00h30 alors qu'on doit se lever le lendemain à 6h.
Ce genre de vendredi fatiguant dont chaque pas semble éreintant et la fin de semaine se fait ressentir. Quand on a passé la soirée de la veille à réviser un cours inintéressant avec son prétendu petit-ami à qui on ne veut plus adresser la parole.
Que ces 2 heures passée en sa compagnie on suffit à bouleverser l'image impeccable qu'il s'était forgé dans votre esprit mais qu'il vous semblait toujours irrésistiblement attirant.

Minho, allongé sur son lit tiré à quatre épingles pendant qu'il restait assit face à son bureau soigneusement organisé, lui expliquant ce que signifiait la phrase "le rideau était bleu" en balançant ses jambes dans le vide.
Ce que Seungmin avait conclu, c'est que le personnage principal aurait mieux fait d'installer un store blanc, ça lui aurait évité un beau mal de crâne.

Et pendant qu'il se torturait le cerveau à chercher en quoi avoir un rideau bleu dans sa chambre était une métaphore, Minho touchait à tout ce qu'il trouvait, regardait chaque titre des livres dans sa bibliothèque et avait essayé ses lunettes une bonne dizaine de fois avant de les garder jusqu'à la fin de la soirée, quand Seungmin l'avait renvoyé chez lui sans ménagement.

Pendant ces deux heures, il avait découvert de nouvelles choses sur son aîné toute plus ou moins personnelle et avait gardé cette étrange impression de s'introduire dans sa vie privée. Il avait entendu tous les appels de Minho visant à obtenir des réponses ou fiche méthode faites par d'autre camarade en échange d'autres chose.

Seungmin l'avait vite compris, Minho faisait partit de ces personnes qui utilisait leurs relations sociales pour obtenir ce qu'il voulait. Le genre à se faire pistonner assez facilement et à n'y voir aucun problème, quitte à être mal vu. Il travaillait a sa façon, en se faisant un réseau de connaissance et l'entretenant avec soin. Plus ou moins souvent, avec un degré d'attention différent, certes, mais chaque personne en faisant partit se voyait souvent aborder par Minho pour demander des nouvelles ou lancer une conversation quelconque.
Il ne le cachait pas, ne sortait pas "tu m'as trop manqué mon ptit chou" hypocrite qui donnait envie de vomir pour ensuite insulter "son chou" quand il n'était pas là.
Il y allait de front, expliquant clairement ce qu'il voulait et ce qu'il donnait en échange. Ça passe ou ça casse.

Alors Seungmin en était bel et bien conscient.
Il savait qu'il n'était qu'un pion dans le réseau. Un pion un peu particulier, certes, mais un pion quand même.
Qu'il était facilement remplaçable et n'avait que peu de valeur aux yeux de son aîné.

" peu importe la personne choisie, elle attendra forcement plein de chose dans la relation, qu'elle soit fausse ou non" avait dit Minho la première fois qu'il lui avait exposé son projet.

Sauf toi

Avait t'il semblé dire à travers cette phrase.

Et Seungmin voulait rester indéfiniment ce "toi". Il ne voulait pas que d'autre personne entende cette phrase qui lui était désormais si chère. Il ne voulait pas qu'un nouveau pion arrive dans le système.
Ce système immense et puissant dont Minho était le seul maître. Dont lui seul connaissait la puissance et l'étendu.

Alors il se taira
Indéfiniment, il se taira.
Même quand la fin approchera.
Même quand Minho le jetera comme une vieille chaussette alors que lui sera tombé fou amoureux.
Même quand il le verra embrasser Yejin.
Il restera dans son rôle et ne dira rien.
Il l'avait décidé depuis plusieurs jour déjà, quand il avait compris qu'il n'était rien et le resterait.