CHAPITRE 1

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Lucas

— ... n'avons malheureusement pas de place pour vous. Bonne journée.

— Bonne journée. je marmonne.

C'est la neuvième entreprise que j'appelle et toujours la même réponse. "Nous sommes déjà complets, désolés. Nous espérons que vos recherches seront concluantes. Bonne continuation Monsieur Owens. Au revoir." C'est plutôt frustrant au bout d'un moment. Je jette mon téléphone sur le canapé et attrape le premier roman qui me tombe sous la main. C'est 'Le Magicien d'Oz' écrit par a. Je l'ai probablement lu des centaines de fois déjà, son état peut d'ailleurs en attester, mais je ne peux m'empêcher de le relire maintes et maintes fois.

***

Je croyais dur comme fer à la magie de Noël, et je ne pus m'abstenir d'être déçu. Les fêtes de fin d'année approchent à grands pas mais je n'ai toujours pas eu de réponse positive à mes demandes d'emplois. J'espère pour le moins pouvoir travailler très prochainement, ma situation ne me permettant pas de pouvoir rester au chômage encore bien longtemps.

— Papa? Papa? Est-ce qu'on peut aller à la piscine s'il te plaît? me demande ma fille de cinq ans.

— Il fait un peu froid ma puce. Mais promis, on ira quand il fera un peu plus chaud. Tu es déjà bien enrhumée. Si tu veux à la place bientôt on ira à la patinoire. Tu en penses quoi? je lui demande, la prenant sur mes genoux.

— Oh oui! s'exclame-t-elle, un sourire rayonnant sur les lèvres.

Cette enfant est réellement mon soleil personnel. Elle m'apporte toujours une part de lumière, et surtout lorsque je me contente de tout voir en noir. Je crois sincèrement qu'elle dispose d'une force en elle, que seules de rares personnes ont. Elle fait toute ma fierté. Et j'aime présumer que cette force qu'elle a ne disparaîtra jamais, et qu'au contraire, ne fera qu'accroître au fur et à mesure des années. Elle lui permettra de faire face à toutes sortes de problèmes. Ce sera plus simple pour elle. Ou du moins je l'espère. Tellement fort. Parce que la société dans laquelle elle grandit et va continuer de grandir est moche. Vraiment très moche.

Le téléphone sonne, me coupant dans mon instant de complicité avec ma fille. Je décroche sans regarder le correspondant.

— Allô?

— Bonsoir, Monsieur Owens. Brisson's Editions à l'appareil. Nous avons bien pris connaissance de votre curriculum vitæ. Nous souhaitons vous proposer un entretien jeudi à onze heures quarante-cinq. Êtes-vous disponible? m'annonce la secrétaire, je suppose.

— Je suis libre oui. Où cela se passera-t-il? je demande.

— Cela se déroulera dans nos immeubles. Vous aurez juste à vous présenter à l'accueil du bâtiment A et ils vous guideront. Est-ce que c'est bon pour vous? m'interroge-t-elle.

— Très bien, j'y serais. Merci à vous. Bonne soirée.

— Vous de même. Au revoir.

La secrétaire raccroche et je pose mon téléphone sur la table basse située devant moi. Je m'affale un peu plus dans mon canapé, prends ma fille dans mes bras et la serre fort.

— Papa, gémit-elle, je ne peux plus respirer. rit-elle en s'agitant dans tous les sens pour m'échapper.

Je desserre mon étreinte et elle en profite pour me glisser entre les bras et courir dans tout l'appartement en riant à gorge déployée. C'est dans ces moments-là, que je ne peux m'empêcher de me dire que j'aime ma fille plus que tout au monde et que quiconque lui fera du mal en paiera le prix. Car son sourire, son rire, valent tout l'or du monde. Elle s'arrête devant le lecteur CD et appuie sur on. Rapidement, des chants de Noël retentissent dans l'habitation et nous nous mettons à chanter à tue-tête emplissant l'espace de nos voix enjouées mais affreusement ridicules en dansant de manière totalement désordonnée.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 02, 2023 ⏰

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