Harry s'était débattu. Il avait bien dit qu'il ne voulait pas se mettre en maillot de bain comme les autres champions. Ce n'était pas parce qu'ils étaient assez fous pour se déshabiller par ce mois de février qu'il devait faire de même. Ils étaient déjà assez chanceux qu'il ne neige pas, alors hors de question de se mettre à moitié à poil.
« Potter ! » s'exclama finalement Karkaroff. « Pourriez-vous arrêter de faire votre intéressant. Et vous placer sur la ligne de départ. »
Harry rougit en réalisant que tous les regards étaient posés sur lui et Maugrey. Finalement, ce dernier le tira jusqu'à sa place tout en continuant d'argumenter.
« Les vêtements vont ralentir vos mouvements. Ils peuvent aussi s'accrocher quelque part et vous empêcher de remonter à la surface ou permettre à vos adversaires de s'agripper à vous. Alors enlevez ce pull ! »
Face au regard effronté du garçon, l'œil magique de l'ex Auror tourna follement dans son orbite, signe de son irritation. Finalement, il sembla arriver à une conclusion puisque que l'étrange artéfact magique cessa de se mouver pendant quelques secondes. C'était suffisamment étrange pour pouvoir être souligné. Il pointa sa baguette sur le pull de Harry et en une seule formule, il disparut. Laissant ainsi le garçon en short de bain à la vue de tous.
Harry voulut soudainement disparaître aussi profondément sous terre qu'il lui serait possible. Peut-être que les gnomes du jardin des Weasley accepteraient de l'accueillir chez eux. Oui, il aurait très certainement un bel avenir en leur compagnie, du moment qu'il pouvait disparaître.
Le problème n'était pas ses formes. Bien que petit pour son âge et très fin pour un homme, il avait gagné des muscles grâce aux Quidditch et à son entraînement en duel avec Hermione. Depuis qu'il avait été inscrit de force dans le tournoi, ils se réunissaient trois fois par semaine dans une salle de classe abandonnée pour s'entraîner à la DCFM et aux duels. Ron les avaient rejoint depuis qu'il ne boudait plus Harry.
Non, le problème n'était définitivement pas sa silhouette. Le problème était son dos et ventre. Plus précisément la peau de ses derniers. Bien sûr quelques-uns étaient déjà au courant comme son capitaine de l'équipe de Quidditch, pour lui permettre de prendre ses douches à part, ou encore Mrs Pomfresh pour l'avoir vu tant de fois dans son infirmerie. Mais elle avait été muselée par Dumbledore. Elle n'avait rien pu faire pour l'aider.
Il lui semblait également que les jumeaux étaient au courant pour l'avoir dérangé une fois pendant qu'il se changeait, mais il n'en avait jamais parlé. Ils lui avaient simplement dit que s'il voulait parler, porter plainte ou quelque chose de semblable, ils seraient là. Harry avait failli pleurer de joie ce jour-là. Il n'était plus seul.
A ce souvenir, une rage s'empara de lui. Les jumeaux avaient raison, il n'avait rien fait lui, alors il n'allait certainement pas se laisser dévisager ainsi. Il n'était pas une bête de foire et depuis le temps, Harry savait parfaitement comment éviter les regards de pitié ou le harcèlement. S'il montrait que cela ne l'atteignait pas, alors les sorciers se lasseraient vite de ce nouveau scoop.
Dans des gestes calmes, il se positionna à côté de Cédric qui le dévisageait d'un air mal à l'aise. Il lui sourit et cela sembla détendre le Poufsouffle. Il lui rendit son sourire. Harry se détendit aussi.
Finalement en place, il fut surpris de ne pas entendre le signal de départ. Il dut alors affronter pour la première fois le regard de la foule qui les entourait. Tous avaient des expressions entre la gêne ou la pitié. Des expressions qu'ils haïssaient du plus profond de son cœur.
Finalement, il croisa le regard de Dumbledore. Il ne pétillait pas. C'était la première fois qu'il voyait ses yeux bleus emplis de culpabilité et non de leur amusement habituel. Dumbledore savait depuis longtemps, Harry lui l'avait dit. Il n'avait pas parlé des coups mais il savait que Dumbledore devait se douter de tout et cette expression sur son visage ne faisait que confirmer ses doutes.
Son directeur savait à propos de tout depuis le début et pourtant, il insistait chaque été pour qu'il retourne dans cette maison qui incarnait à elle seule ses pires cauchemars. Il lança un dernier regard incisif au vieil homme avant de se détourner de la foule et d'avaler la plante visqueuse que lui avait donné Dobby. De la Branchiflore s'il se souvenait bien du nom.
Quelques secondes plus tard, le signal de départ retentissait et les quatre champions se jetaient à l'eau. Les spectateurs observèrent ce garçon qu'ils pensaient tous connaître disparaître au fond de l'eau sombre du lac.
Ils avaient pensé que l'enfant était chéri par sa famille, pourri gâté par ses proches, traité comme un roi par tous. Mais petit à petit, leurs convictions s'effritaient. Ils n'étaient plus sûrs de rien.
Les camarades de dortoirs de Harry repensaient à toutes les fois où Harry se changeait derrière ses rideaux ou s'enfermait dans la salle de bain. Les membres de l'équipe de Quidditch réalisèrent soudainement que le garçon n'était jamais présent dans les vestiaires en même temps qu'eux. Ses amis comprenaient enfin pourquoi il semblait toujours aussi pâle à chaque retour de vacances. Les professeurs connaissaient enfin la raison pour laquelle le garçon refusait de rentrer chez lui à Noël contrairement à tous les autres enfants. Les Serpentards imaginaient que c'était parce qu'ils haïssaient sa famille qu'il devenait aussi amorphe envers leurs insultes à l'approche de l'été. McGonagall savait enfin pourquoi après chaque vacances, Potter devait passer quelques soirées à l'infirmerie.
Et malgré tous ses signes, personne n'avait imaginé cela. Il s'était vu conter des centaines de fois l'histoire du grand et valeureux Survivant. Mais jamais ils ne pensèrent qu'il ne s'agissait que d'un mensonge. Jamais il n'avait ne serait-ce qu'imaginer cela.
Harry Potter était recouvert de fines cicatrices. Harry Potter avait été brûlé à plusieurs endroits. Harry Potter arborait de nombreuses ecchymoses mal soignées qui avait laissé des traces sur sa peau pale. Harry Potter portait même sur son dos les traces de ce qui devaient être des coups de ceintures.
Harry Potter était un enfant battu.
Fin.
Encore un OS ^^
Bon je dois avouer que je ne suis pas entièrement satisfaite de cet OS, surtout la fin. Mais je poste quand même. Je ne vois pas comment l'arranger pour qu'elle me plaise, malgré mes nombreuses tentatives.
N'hésitez pas à me laisser une petit review si vous en sentez l'envie :)
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L'enfance révélée du Sauveur
FanfictionHarry Potter était vu comme un enfant choyé, pourri gâté, chouchouté et tout autres synonymes du mot bichonné. Mais un jour, le monde sorcier aura la preuve sous leurs yeux que peut-être, ils avaient tout faux depuis le départ. Peut-être que le Surv...