Et si, elle n'avait pas existé. Et si, ils avaient décidés de cesser leurs gestes d'amour cette nuit-là. Et si, ils s'étaient tout simplement abstenus. Sa joie aurait-elle été plus grande. Je ne serai dire.
Appelons la, Clara.
C'est simple. Beau. Neutre. Et féminin.Appelons le, Père.
Il ne mérite pas de nom distinctif. Ce personnage n'est pas un de mes favoris.Clara est née de Père et de Mère. Insouciante, innocente, inconsolable.
Elle était laide. Les dents croches. Les cheveux ternes, sans vie. Les yeux bruns, durs. Le nez trop fin, peuplé de tâches brunâtres.
Bref, elle n'allait pas être sur tout nos magazines.Clara était différente. Tout le monde l'est, évidement. Mais, cette Clara avait été à la seconde près de quitter le monde, au moment où elle y est venue.
Le médecin (incompétent) et les infirmières (incompétentes) essayèrent de la maintenir en vie. Et ils réussirent, au grand désespoir de Père et Mère.Elle a criée. Insouciante. Incomprise de ce monde l'entourant de haine.
La maladie.
Oui.
Elle était malade.Rongés par la culpabilité. Père et Mère ne savaient quoi faire de Clara. En plus d'être une enfant peu avantagée par la vie. Elle était malade comme un chien. Tout les virus qui passaient, elle les attrapaient au passage.
L'hiver, sa toux était causé par la grippe, la pneumonie.
Le printemps, les fleurs sortaient en même temps que les mouchoirs des allergies de Clara.
L'été, elle restait à l'intérieur, le soleil lui brûlaient la peau qui malgré les précautions était couleur homard.
L'automne, elle se préparait au retour du froid.Elle ne jouissait pas des joies des autres enfants qui faisait des roulades, qui sautaient, qui riait, qui grimpaient, qui vivaient.
Elle, elle était fragile. Son activité de dehors consistait à être sur une balançoire, mais elle ne pouvait aller plus haut que deux mètres de hauteur. C'était Mère qui lui avait dit. Père, lui, il voulait la voir sauter en bas de sa balançoire au bord d'un précipice.
Violence, elle subissait.
Insultes, elle recevait.
Tristesse, elle éprouvait.
Clara se demandait si sa jeune vie avait un sens dans tout cela.
La douleur qu'elle ressentait chaque jour écrasait sa courte respiration, respiration qu'elle ne voulu plus.
L'enfant non voulu aurait espérer arriver à ses fins en empruntant un raccourci.
Cependant.
La jeune fille avait de la misère à quitter ce monde qu'elle appréciait malgré le noir qui l'abritait.
Les fleurs, la neige, le soleil, la pluie, les oiseaux, les poissons, les écureuils, le vent, la lumière, les enfants, les chiens, l'herbe, les odeurs, les bruits, la musique, les vêtements, les langages, la ville.
C'était beau.
C'était un ensemble qui lui faisait ressentir des émotions, qui lui affichait un sourire sur les lèvres, qui faisait briller ses yeux. Bref, elle vivait grâce à ce qui l'entourait.
VOUS LISEZ
Les survivants seront heureux
Short StoryElle aurait voulu être aimé. Elle ne l'était pas. C'est tout.