Première lettre

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Comment finir quelque chose qui n'a jamais commencé, c'est très simple. Vous prenez deux personnes, un beau garçon, si possible allemand et footeux, et une fille banale française. Vous les faites se rencontrer, puis garder une relation à distance pendant onze mois. Vous plantez une flèche de Cupidon dans le coeur de la jeune fille, elle tombe éperduemment amoureuse de lui... Mais pas lui bien sûr, sinon il y aurai rien de "drôle" à finir quelque chose qui n'a jamais commencé. Ensuite, vous créez une dispute entre les deux, des longues semaines de coups de gueule. Puis finalement, vous réglez la situation. Elle décide de plus lui envoyer de messages tant qu'il ne lui en aura pas envoyer un. Vous les laisser de leurs côtés pendant six jours, ni plus ni moins, et finalement, il coupe tout les liens. Voilà le remède. Couper les liens.

Un coeur brisé, voilà ce que j'ai ressenti. Vous savez quand vous voyez que vous parlez dans le vide quand celui que vous aimez vous a subitement et sans aucune explication, bloqué ? Et bien c'est ça, excatement ce qui se passe.

Revenons au début. Nous nous sommes rencontré, lui et moi, un jeudi soir, vers dix-huit heures quinze, le douze juin deux milles quatorze. Un allemand chez moi... Vous vous rendez compte ? Je n'aurais jamais pensé que ça arriverait un jour. Vous avez tous dans la tête, le même préjugé sur les Allemands que moi je l'avais à ce moment. J'avais encore des difficultés à apprécier les Allemands. J'étais dans ma dernière année de collège, à une ou deux semaines de l'examen. Et vous avez comme moi, appris les deux Guerres Mondiales. J'avais peur, qu'ils ne soient pas sympatique, qu'on ne se comprenne pas. Mais quand je l'ai vu arriver... Grand, baraqué, brun, yeux marrons, teint légèrement bronzé, un magnifique sourire qui ne montre jamais ses dents, et son charme surnaturel. Je suis resté quelques secondes à me demander s'il était vraiment Allemand. Lui, et un pote ainsi que la famille de son pote, sont rentré dans la maison. J'étais la dernière présenté, on ne change pas les bonnes habitudes, car comme on dit, le meilleur pour la fin. Et ils se présentaient chacun leurs tours, me serrant la main. Mais lui, c'était spécial... Il m'a sérré la main, m'a souri toujours sans montrer ses dents, s'est présenté, et m'a fait un magnifique clin d'oeil, que je n'ai pas été la seule à remarqué.

Notre première rencontre. C'était assez intimidant quand même. Il faut dire que je ne suis pas celle qui a une dizaine de garçon à ses pieds. Une question que je suis sûr que vous vous posez... Qu'est ce que des Allemands viennent faire chez moi ? Bonne question.

J'habite un trou pommé, et la ville dans laquelle mon frère est inscrit au club de foot, est jumelé avec Bischberg, comme vous pouvez le comprendre, c'est une ville allemandes. La sienne. Bref, le comité de jumelage, a decidé, je ne sais pas comment ni quand, de faire venir l'équipe de foot de Bischberg, 1.FC Bischberg, pour faire un match contre celle de mon frère, C OCM Football. Et les familles des joueurs devaient héberger les familles allemandes.

Autre question que vous devez vous posez, qui est mon frère ? Nous allons donc l'appeller K. Mon frère a deux ans de moins que moi, il joue au football, mais il passe la plupart de son temps sur son ordinateur. Il n'était pas très grand l'année dernière... Je dis bien l'année dernière, car il me dépasse de dix centimètres aujourd'hui. Mon frère n'était également pas très convaicu à l'idée d'acceuillir des Allemands à la maison. Il était comme moi, passionné des cours d'histoire.

Nous allons passer quelques minutes, voir quelques heures pendant son séjour. C'est le dimanche, que j'ai le plus de souvenir restant. Nous avions organisé avec d'autres familles, un petit pique nique au Mont Dol. Mon frère étant absent, car il avait un spectacle de Hip-Hop. Oui, mon frère est danseur. Revenons à notre magnifique journée ensoleillé sur le Mont Dol, avec une magnifique vu sur le Mont St-Michel. Nous venions d'arriver, apprès un trajet en voiture. Nous étions tous descendu, moi chergé d'un plaid, et de six baguettes de pain dans les bras. Lui, de son sac qu'il portait sur le dos où il avait rangé, deviné quoi ? Un ballon de foot, vous vous en doutiez n'est ce pas ? Il fallait ensuite monter une côte, piste rouge si la neige était présente. Arrivé en haut, tout le monde était en extase devans la vue... Sauf moi, évidemment. Je n'aime pas le vide, et j'étais en haut d'une falaise, sympa non ? C'est seulement quand je me suis retourné, que j'ai vu qu'il était derrière moi. Il m'a souris de son sourire habituel, celui qui ne montre pas ses dents, et m'a pris des mains, toutes les baguettes de pain, puis il est reparti. Je suis resté sur place sur le coup. J'avais plus rien dans les mains, execpté le plaid. Geste d'un véritable gentleman. Je ne me souviens plus de la suite, jusqu'au moment où je suis rentré dans une espèce de chapelle minuscule. Et où il m'a suivit. Je ne l'avais pas encore vu, moi j'étais penché au dessus des bougies allumées. "Tu fais quoi ?" Avec un français presque parfait, et un accent à faire éteindre les bougies, ces trois mots sont sorti de sa bouche, me faisant sursauter. Puis, je reviens sur une grand noir, où je me demande si je ne suis pas amnésique. Je termine cette journée, avec un dernier passage. Je voulais ranger mon plaid que j'avais étalé sur l'herbe. Je discutais avec ma mère et les parents allemands et secouais en même temps le plaid pour enlever l'herbe. L'autre bout a été retenu par ses mains, et nous avons plier la couverture. Oui, c'est peut-être bête, mais il faisait un match avec ses potes, et il est venu m'aider juste pour plier une couverture.

Vous me demandez maintenant pourquoi je vous raconte tous ça ? Et bien parce que c'est le peu de souvenir qui me reste de lui... Appart son boxer qu'il a oublié, mais ce n'est pas quelque chose avec laquelle je vais dormir, vous voyez ? Je veux en venir à ce que je veux vous raconter depuis le début de cette lettre.

Après onze mois à s'envoyer des messages régulièrement, à se daire des blagues, à se donner des surnoms, il est allé jusqu'à m'appeller "my love", il a soudainement complètement changer. Du jour au lendemain. Plus d'émoticones, plus de mot complet, plus de ponctuation. Il était froid. Et j'ai pris la décision d'avoir une discution. Et vous vous en doutez, il m'a crié dessus, comme quoi il fallait que je lui dise qu'elle était mon problème. Je lui ai expliqué, ce que je voulais qu'il m'explique. Pourquoi et comment nous sommes passé de "my love" à... ça. Il m'a vaguement parlé de problème en Allemagne. Je n'ai pas insisté, sachant très bien qu'il s'énerverait. Et il me l'a dit. Cette chose à laquelle je ne m'attendais pas, You are important I promise.

Une promesse, est une chose qu'on ne brise pas, nous sommes d'accord ? Une promesse est censé être quelque chose de fort. Une stricte vérité.

Nous pouvons donc revenir à aujourd'hui, vingt-et- une heure cinq... Je vous parlais d'un coeur brisé. Le miens en fait, est une ficelle, dont lui et moi avons tous les deux un bout de chaque côté. Elle peut se tendre, se détendre, s'abîmé, mais en premier temps elle sert à relier. Relier quoi ? Et bien lui et moi, si nous pouvons le dire comme ça. Ma ficelle était très tendu, et très fine depuis quelques semaines. J'ai cherché à la consolider, chose que je croyais avoir réussite. Aujourd'hui, vingt-et-une heure cinq, je regarde mon portable, et vais voir comme les autres jours précédents, s'il serait connecter. La ficelle a rompu. Bloqué. Il m'a complètement bloqué. Allez savoir pourquoi, je n'en sais rien.

La ficelle a cédé, et mon coeur est resté pendu. Il est mort sur le coup. L'autre bout de ficelle est tombé dans le fond de mon coeur. Je l'ai senti, ça m'a fait mal. Et j'ai compris. J'ai compris à quel point l'amour fait souffrir. A quel point une personne amoureuse peut être naïve. J'étais naïve. Et je le suis toujours d'ailleurs. Mais vous savez, c'est tellement humain de pleurer. De ressentir cette douleur. De pleurer pour cette douleur. J'ai pleuré pour un garçon. J'ai pleuré jusqu'à n'en plus pouvoir. J'ai compris pourquoi certaine personne se suicide. Cette douleur est tellement intense, difficile à supporter.

Je m'encourage, et encouragez moi et encouragez vous aussi, à tourner la page. Je n'en ai pas fini avec lui, je le revois le vendredi dix juillet, dix-huit heure.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 27, 2015 ⏰

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