Chapitre 1 : Ils étaient plusieurs.

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- C'est fini, vous pouvez y aller.
Je reste assise à ma place bien que les cours soient terminés. J'attends que tout le monde sorte. J'observe le ciel depuis la fenêtre. J'ai vraiment la chance d'être tombée sur cette classe. Elle offre la meilleurr vue de tout l'établissement à part le toit. Le toit est un endroit secret, personne ne sait comment y accéder mis à part moi.
Je profite de ce moment de calme, toute seule dans la salle. J'aime beaucoup observer ce qui se passe dehors. L'année dernière, nous étions au rez-de-chaussée et il faisait presque tout le temps sombre dans la salle de classe. Heureusement, cette année, on a changé du tout au tout. J'espère vraiment que l'année prochaine aussi nous resterons là.
En tout cas, je savoure ce moment de paix, personne ne me dérange. Il n'y a que moi, mon livre et mes écouteurs. Bien sûr, à un moment, ça a fini par se savoir que je restais toute seule en classe à la fin des cours, la plupart du temps quand je finis tôt. Mais personne ne m'embête. Les professeurs aussi me laissent faire. Je leur en suis reconnaissante. Peu importe comment ils sont avec moi, je les remercie de me laisser tranquille pendant ces moments là. Il faut dire que je n'attire pas grand monde de toute façon. Et puis ça ne me dérange, moi non plus je ne veux pas m'approcher des autres élèves.
Il est bientôt dix huit heures. Malgré le fait qu'on soit en automne, il fait plutôt chaud aujourd'hui et il fait encore jour.
Je me lève de ma place. Il faut que je rentre chez moi. Dans la rue, il n'y a que quelques derniers bambins qui jouent encore quelques instants avant de rentrer chez eux. C'est vers la gare que l'activité se fait sentir. Les gens pressés de retourner chez eux me bousculent. Ils se bousculent tous. Moi je trouve ça étonnant qu'on puisse croiser autant de gens sans les connaître. Je me demande combien de personne j'ai croisé dans ma vie, le nombre doit sûrement dépasser celui des mes heures de sommeil...
Je monte dans le train. Le wagon est moins bondé que ce à quoi je m'attendais. Il n'y a pas de places libres. De toute façon, je préfère toujours rester debout pour profiter des paysages, surtout lorsque le soleil illumine la ville de ses rayons rouges comme aujourd'hui. En plus le train passe souvent en hauteur, ce qui fait que la vue n'en est que plus avenante.
Dans deux arrêts je devrai descendre. Je regarde toujours au dehors. Un stade est remplie d'une foule. Je suppose que c'est un match inter-club. On entre en gare. Il ne reste plus qu'un arrêt. Le prochain paysage sera une panorama sur le canal. La vue ne durera que vingt secondes, mais c'est assez pour me faire sourire jusqu'aux oreilles. Le canal est encore plus beau aujourd'hui. Les rayons du soleil forment des reflets éclatants à la surface de l'eau. Il ne reste plus que dix secondes pour savourer ce moment. Je me retourne un  peu pour en profiter un peu plus.
C'est fini. On entre dans le tunnel. C'est ici que je descends. Dans environ quinze secondes les portes s'ouvriront. Au fur et à mesure que le train approche du quai, j'apperçois mon petit frère.
Que fait-il ici? Il doit aller quelque part? C'est bizarre, la nuit va bientôt tomber.
Soudain, je le vois, quelques secondes avant que le train ne s'approche de lui, il saute droit en avant sans aucune hésitation, il se fait happer et puis, je ne vois plus rien.
Je me demande vraiment comment j'ai basculé d'une fin d'aprés-midi calme à un début soirée cauchemardesque.

𝐉𝐮𝐬𝐭𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞̀𝐫𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant