Point de vue d'Anna
De penser à Justin depuis plus d'une semaine commençait à me retourner l'estomac. J'avais l'impression de ne pas être capable de penser à autre chose. C'était comme si compte tenu des circonstances il me paraissait comme étant un pur étranger et que nos retrouvailles n'étaient en fait qu'une rencontre banale sans lendemain. Pourtant, il était bien là, à quelques pâtés de maison de moi et tout ceci me torturait l'esprit. Pour être bien honnête, j'en avais déjà marre et j'en venais presque à regretter l'époque où il me manquait tout simplement.
— D'où est venu le fait que Tony soit autant protecteur avec toi ? questionna Élie me sortant de mes rêveries.
— En toute franchise, je n'en ai pas la moindre idée.
Il était vrai que nous nous entendions plutôt bien lui et moi. Bien qu'il avait tenté de me charmer au tout début, notre relation s'était vite transformée, plus comme celle d'un frère et d'une soeur. Nous passions pas mal de temps ensemble lui, Charles et moi, parce que nos tourtereaux Eden et Norah ne se lâchaient pas d'une semelle, Élie était plutôt casanière et Dorian toujours en mode chasse avec toutes les filles qu'il croisait.
Le fait que nous soyons tous seuls parmi de nouvelles personnes aidait certainement à tisser des liens plus rapidement et c'est ce qui s'était passé entre nous deux, je présumais. Il fallait dire qu'il me faisait penser à Justin quand nous étions plus jeunes. Drôle, gentil et protecteur, à la différence que lui ne m'attirait pas.
— Heureusement que moi je t'ai toi pour me porter secours.
— Charles, tu veux dire, stipulais-je en me redressant sur mes coudes dans mon lit pour la regarder en faisant sauter mes sourcils.
— Charles ? Mais.. Je ne vois pas pourquoi tu parles de lui..
— Fais gober tes salades à quelqu'un d'autre qu'à moi chérie. Tu étais sur le point de lui chatouiller les amygdales hier soir.
Elle n'osait pas me regarder et restait étendue dans son lit, mais j'arrivais tout de même à voir qu'elle était rouge écarlate. Évidemment, elle n'aurait jamais fait les premiers pas, mais je suis persuadée que si Charles lui laissait un peu de temps, elle ne serait pas contre l'idée de sentir ses lèvres contre les siennes.
— Il est charmant c'est vrai, mais rien de plus.
— Élie, sérieusement ! Vous vous dévoriez du regard hier. La tension entre vous deux se faisait sentir dans tout le bar.
— Note à moi-même, ne plus jamais accepter de prendre autant de shooters en votre compagnie.
— Rectification ma chérie. Me suivre à toutes les fêtes et boire jusqu'à ce que la gêne quitte ton corps, spécifiais-je en riant.
— Si ma mère venait à apprendre que j'ai bu hier elle m'enfermerait à double tour, c'est certain.
Je me redressais complètement en la fixant avec interrogations. Qu'est-ce que sa mère venait faire dans cette histoire ? Elle avait vingt ans, qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre qu'elle prenne un coup.
Élie s'assied à son tour dans son lit en se frottant les tempes. Je la comprenais, j'avais moi-même la tête qui cognait. Elle souffla de découragement et commença à jouer avec ses doigts en les fixant avec persistance.
— Mes parents sont, comment dire, très, voir trop protecteur. Je suis fille unique et ils m'ont toujours surprotégé. Pas le droit de boire, pas le droit de rentrer passé vingt-deux heures, pas le droit d'aller à une fête, pas le droit de fréquenter un garçon et encore moins d'en embrasser un.
VOUS LISEZ
Instable
FanfictionQu'est-ce que représentait réellement la définition de l'amitié, lorsque la seule personne avec qui nous partagions cette liaison si forte quittait définitivement notre vie ? Rien, tout simplement. Car sans lui, sans nous, je ne trouvais plus de sen...