- Mikasa ?Elle fixait un point au mur. Pourquoi avait elle laissé une tapisserie aussi laide sur le mur du séjour ?
- Mikasa ?
Elle ignora ce mur inutile. On l'appelait. Il fallait retourner dans le temps présent.
- Qu'est-ce que tu as dis ? Demanda-t-elle d'une voix dénuée d'émotion, mécanique.
Jean mis du temps à réfléchir comment reformuler ce qu'il venait de dire. Comment être moins direct ? Comment la ménager ? Existait-il des mots moins difficiles que d'autres dans ce genre de situation ? Il était perdu, lui-même sous le choc. Alors il se contenta de répéter la phrase qu'il venait de prononcer quelques secondes plus tôt, lorsque la jeune femme avait décroché le téléphone.
- C'est terminé, laissa-t-il tomber pour la seconde fois.
La voix de Jean était déformée par l'émotion. Comme elle l'avait été autrefois pour Marco, Sasha. Puis maintenant. Éternel chagrin, perfide mort. Elle gangrène telle une maladie à laquelle elle ne pourrait jamais échapper complètement.
- Viens dès que tu peux, arriva-t-il à articuler de sa voix enrouée. La veillée sera brève. La maladie ne l'a pas épargné comme tu peux t'en douter.
Une boule douloureuse obstruait sa gorge et elle du s'y reprendre à plusieurs reprises pour avaler sa salive.
- Mikasa, réponds-moi ...
- Jean ... ? Commença-t-elle avant de poursuivre. Jean ... Pardonne-moi.
Elle raccrocha et maintint quelques secondes le combiné appuyé contre son socle. Plusieurs émotions la traversaient.
Jeter le téléphone à travers la pièce.
Hurler.
Les deux à la fois.Elle ne savait pas. Elle inspira lentement et expira plus lentement encore tout en se parlant à elle même, intérieurement.
Ne pas craquer.
Pas encore, pas tout de suite.Elle caressa l'écharpe rouge décousue par endroits avant de répéter pardon et de claquer la porte définitivement.
*
Ailleurs, à quelques kilomètres de là
- LivaïJe raccroche et repousse le combiner plus loin sur mon bureau.
Putain.
Merde.
Putain de bordel de merde.Je serrais mon poing et voulu me mordre jusqu'au sang. Le sang. On ne le voyait plus, pourtant la mort continuait de sévir.
Le secrétaire d'Historia venait de m'annoncer le décès d'un ancien soldat. Pas n'importe lequel, de toute manière il n'en restait pas masse, il restait même pour ainsi dire personne. Quelques années après le grand terrassement, la mort sévit toujours injustement auprès des rares survivants.
Après une longue maladie ponctuée d'agonies terribles, Armin Arlet a succombé m'avait-on appris à l'instant. J'apprenais sa mort alors même que j'ignorais le mal qui rongeait le blond.
Double peine.
Je restais quelques longues minutes assis à mon bureau, cherchant à jauger comment je prenais la nouvelle. Ce fut vains, j'étais perdu, blasé et fatigué. Pourtant je pris mon manteau et me rendis sans réfléchir auprès de mon ancienne escouade ou du moins ce qu'il en restait.
Plus tard.
- Caporal ? Je veux dire, Livaï ?
- Salut Jean. Je peux entrer ?
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Juste ensemble
FanfictionUn drame de plus attendait Mikasa, des années après le grand terrassement. La perfide mort rôde toujours et lui retire ce qu'elle pense être sa dernière famille. Mais c'est sans compter un refuge inattendu éveillant en elle la vie et avec elle l'es...