Le jour de la rentré, j’étais perdue, comme toute personne nouvelle dans une école. J’avais quitté le général, mes amis, mes habitudes pour une école inconnue.
Je n’avais pas peur, c’était ce que j’avais choisi.
J’ai vite rencontré les garçons de ma classe, j’étais la seule fille. Ensuite, j’ai fait la connaissance des garçons des autres classes de mon année avec qui on avait certains cours communs.
Mais parmi tous, seul un d’eux a vraiment retenu mon attention ! C’était le genre de gars qui ne participe pas aux cours, qui reste dans le fond de la classe et qui ne fait pas ses devoirs. Le genre mauvais garçon, vraiment beau avec ses cheveux blond mal coiffé et ses yeux océan. Il n’avait pas froid aux yeux et se vantait de ses exploits. En classe, il lui arrivait de prendre de la poudre blanche. Il appelait « ça » de la MD.
Étant la seule fille de toutes les classes de mon année, je n’avais pas gym. Et il en profitait pour ne pas le faire aussi. Un jour, il m’a emmené au bar, puis encore un, et encore un autre. J’avais peur qu’il ait des problèmes par ma faute. Mais lui, il s’en foutait pas mal ! Il disait que s’était son truc, qu’il gérait tout. Et moi, j’avais confiance.
Une autre fois où nous étions au bar avec deux autre mecs de ma classe, on s’amusait vraiment bien. On jouait aux fléchettes et au baby-foot. Et je pense qu’on avait un peu trop bu. J’avais peur de tomber dans l’escalier qui menait aux toilettes alors, il m’a accompagné.
Et il m’a embrassé.
Je pense qu’on ne m’avait jamais embrassé comme ça, j’avais beau avoir les idées embrumées, je savais très bien ce que je faisais et je savais aussi que ça ne devait plus se reproduire.
Après ça, il y a eu les vacances et pendant toute la semaine je n’ai plus pensé à ce baiser. À la rentré, il n’était pas là, et je me suis rappelé qu’il m’avait dit que pour son opération il devait rester « clean ».
Quand il est rentré, je lui ai demandé comment ça s’était passé. A merveille d’après lui !
Il m’a montré ses cicatrices sur le dessus de sa tête. J’ai longtemps passé mes mains dans ses cheveux, si doux et si blond. Ils avaient une odeur poivré qui me plaisait tant.
C’est là que j’ai compris. J’ai compris, comme si ça avait toujours été évident. Je ne voulais pas le perdre, et dans mon ventre, j’avais cette boule qui m’empêchais de respirer.
J’avais beau ne pas être amoureuse de lui, j’appréciais qu’en sa présence les côtés inexplorés de mon être faisaient surface.
Un autre vendredi, durant les heures de gym, plus de la moitié ma classe nous a accompagné au bar habituel. On était bien une dizaine. Certains avaient de l’herbe, d’autres pire. Mais moi, je m’en foutais, ce n’est pas moi qui fumais ou qui me droguais. C’était leur truc, et moi, j’étais la partie soft de tout ça.
Il m’a déjà demandé pourquoi je ne prenais rien, mais il s’est surtout moqué de moi quand j’ai dit que j’étais là pour eux, au cas où.
Et là, il m’a à nouveau embrassé.
Je savais qu’il avait déjà pas mal consommé et que s’était pour lui sans sentiments. En plus, il avait une copine !
En fin de compte, je ne savais plus quoi penser.
Du week-end, je me suis mise en tête que ça devait changer. Ou qu'il devait changer! Je voulais lui imposer mes conditions, plus de drogues quelles qu’elles soient ! Plus de chimique, puisque c'est surtout celle la qu'il prend et aussi la rélatine parce que je suis sûr, il arriverait à me sortir un truc dans le genre :
- Mais la rélatine, c'est pas de la drogue !
Quand je lui ai dit ça le lundi matin ,il s'est mis en colère, il criait que ce n'était pas mes affaires, que si ça ne me plaisait pas je pouvais partir, qu'il ne me retenait pas !
Il ne m'avait encore jamais parlé comme ça, et dieu sait comme il m'a déjà mal parlé. J'ai fait volte-face, les larmes aux yeux, je ne voulais pas qu'il me voit dans cet état. J'ai fait quelques pas, bien décidée suivre son conseil. J'ai senti qu'on me retenait par le bras, je me suis retournée, je ne voyais plus rien tellement mes larmes me brouillaient la vue. Mais c'était lui, j'ai reconnu son parfum immédiatement. Il m'a pris la tête entre ses mains et a posé son front contre le mien en murmurant un « je suis désolé ! » plutôt convaincant. Mais je ne savais pas si c'était un « je suis désolé ! » de me droguer ou un « je suis désolé ! » de t'avoir crier dessus? Ou les deux ? Nos lèvres étaient toutes proche et je me suis mise à espérer qu'il m'embrasse à nouveau. Mais nous étions dans le couloir et il y avait des gens maintenant. Alors, il m'a juste embrassé sur la joue en me disant « reste juste ma soft à moi ». Est-ce qu'il venais de me supplier ? En tout cas, ça en avait l'air ! Et je l'ai regardé s’éloigner.
Les deux semaines qui ont suivit, il n'est pas venu en cour. J' allais au bar avec les autres gars qui séchaient la gym, mais sans lui ce n'étais pas la même chose donc j'ai décidé d' arrêter d'y aller. Et lui avait décidé de ne plus sécher gym. En somme, on ne se voyait plus qu'aux cours qu'on avait en commun.
Malgré le froid qu'il y avait entre nous, je voyais bien qu'il faisait des efforts pour moi ! Il avait changé du tout au tout, il devenait régulier dans son travail, il participait en classe. Mais il m'évitait et je ne savais pas pourquoi ! Alors, un jour, je l'ai coincé dans le couloir, je voulais savoir !
Il m'a dit qu'il m'aimait et que c'était dur d’arrêté.
Je ne savais pas trop si il parlais de la drogue ou de m'aimer. J'ai préféré penser qu'il parlait de la première.
- Mais parle moi, répond-je, je peux t'aider !
-M'aider ? Mais je suis le seul à pouvoir m'aider ! Dit t-il en partant, de tout façon, j'irai en enfer !
Les semaines ont passé et les vacances arrivaient à grands pas. J'étudiais beaucoup pour mes examen mais ça me m’empêchait pas de pensé à lui. Je ne l'avais pas vu le dernier jour des classes ni à la remise du bulletin. Je voulais voir si il n'arriverait pas bon dernier pour m'éviter. J'ai longtemps attendu, et j'aurai surement encore attendu si une jeune femme blonde n'était pas venue me voir avec une boite dans les mains.
- Lola ? Demanda-elle.
- Oui, c'est moi.
Elle m'a expliqué qu'elle était sa sœur, qu'il aurait aimé me dire au revoir. Je ne comprenais pas, pourquoi est-ce qu'elle conjugue tout au passé ? J'ai mis du temps à comprendre ce que je ne voulais pas qu'il arrive. Elle m'a prise dans les bras quand j'ai fondu en larmes et elle m'a serré fort.
Il était mort, il est mort ! Une overdose.
Quand elle est partie, j'ai ouvert la boite, à l’intérieur, il y avait des centaines de pilules, sacs de poudre et tout au dessus une feuille plier en deux, sur une face était noté mon nom. J'ai pris le papier et j'ai lui :
Lola,
Je sais que tu seras effondrée quand tu liras ce mot, c'est pour ça que je te demande de me pardonné, mille fois pardon ! Tu as été la seul à croire en moi, et je suis tellement désolé de ne pas avoir été celui que tu voulais !
Merci !
Je t'aime plus que tout.
Roy.
P.S. On se revoit en enfer.
Et j'ai pris une des pilules dans la boite.
VOUS LISEZ
Le tox et moi
Short StoryUne jeune fille arrive dans une nouvelle école et fait la rencontre d'un garçon qui ne la laisse pas indifférente. le soucis est que ce jeune garçon se drogue! ce qui ne l’empêche pas de tomber follement amoureuse de lui.