Chapitre 17: fin

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Cela faisait plusieurs jours que j'étais rentrée, plusieurs jours que j'avais vu Brooke et qu'on avait eu cette conversation.

Elle était partie, prétextant une excuse, me laissant seule dans ce parc à la regarder s'éloigner de moi.

Je ne lui avais pas couru après, elle avait le choix et elle avait choisi de partir. Je devais respecter sa volonté même si ça faisait un mal de chien. J'avais l'impression de la perdre une seconde fois.

J'étais, en quelques jours, redevenue l'ombre de moi-même. Je faisais les choses comme un robot qu'on aurait mis en pilote automatique. Je suivais ma routine de vie et je tentais, tant bien que mal, de l'oublier.

Mais évidemment tout est plus simple en théorie. En réalité, je ne passais pas une heure sans imaginer ce qu'elle pouvait être en train de faire, où elle se trouvait et bien sûr avec qui elle était. Tout cela tournait en boucle dans ma tête.

Je devais reprendre le contrôle de ma vie. Elle avait choisi, en partant sans me répondre, de laisser notre histoire là, de mettre un terme à celle ci, de la clôturer.

Quand j'y pense, elle avait sûrement raison. Comment me refaire confiance alors que je lui avais brisé le coeur? Comment faire fonctionner une relation avec autant de kilomètres ? Comment faire pour être avec une star qui est aimée de tout le monde? Comment faire pour gérer toute cette jalousie, ce sentiment découvert avec elle, et qui peut détruire un couple ?

Je me rendais compte qu'elle avait fait le bon choix, mais ça n'empêchait pas la douleur d'être présente dans mon coeur. Ce sentiment horrible de sentir son coeur se briser.

Après plusieurs jours à me morfondre sur mon sort, je me décidais à reprendre le contrôle de ma vie. Mon travail allait être ma bouée et j'allais tout donner pour faire avancer mes élèves dans la bonne direction.

Que j'aimais enseigner ! Voir tous ces élèves chaque matin et les accompagner. Aider l'élève qui bloque sur quelque chose et le voir s'illuminer quand il a compris comment faire.

Je me levai donc chaque matin, avec le sourire aux lèvres de savoir que j'allais les retrouver. Alors peut être que pour beaucoup, un travail n'est qu'un travail mais pour moi, être prof c'était plus que ça. C'est peut être pour cela que l'on parle de vocation.

Après une nouvelle journée de travail, je rentrais chez moi, fatiguée mais contente.

J'étais passée prendre un petit plateau de sushi dans un de mes restaurants préférés. J'avais envie de me détendre devant ma télé et ne rien faire du tout. Meg m'avait proposé de sortir mais l'envie n'était pas là. Il est vrai que je n'étais pas trop sorti depuis l'épisode avec Brooke mais je n'en ressentais pas le besoin. Je n'avais pas envie de noyer mon chagrin dans les bras d'inconnues comme j'avais fait auparavant. Je voulais prendre le temps de guérir et me recentrer sur moi même, le reste, on verrait plus tard.

Je sortis de l'ascenseur et j'aperçus de loin que quelqu'un se trouvait devant la porte de mon appartement.

« Je suis là si c'est moi que vous cherchez... »

Et elle se retourna, lentement, comme dans les comédies romantiques.

Mon coeur se serra d'un coup, comme pour me prévenir qu'il n'était pas encore guéri de cette personne.

Je m'approchais lentement de mon appartement ou d'elle, je ne savais plus trop. Que venait elle faire là ?

Arrivée devant ma porte, je ne savais toujours pas quoi faire et étant donné qu'elle n'avait toujours pas dit un mot, je mis la clef dans la serrure, j'ouvris ma porte, j'entrai à l'intérieur de chez moi et...

- Tu veux entrer? Lui propose-je alors.

Elle fit un petit signe de tête et entra dans mon appartement et je refermai la porte derrière elle.

- Que viens-tu faire ici ? demande-je en essayant de paraitre la plus neutre possible. Sa simple présence me perturbait, plus que je ne l'aurais voulu. 

Elle ne répondait toujours pas, ses yeux fixant ses pieds. Elle semblait en conflit avec elle même, se posant mille questions à la minute. Je ne l'avais jamais vue si démunie, elle ne savait pas quoi faire et moi non plus car je n'avais pas la moindre idée du pourquoi de sa présence. 

- Brooke, est-ce que ça va ? dis-je dans un murmure en m'approchant d'elle. Je ne pouvais pas la laisser dans cet état, cela me faisais encore plus de mal. Je ne souhaitais qu'une chose pour elle, son bonheur même si cela devait se faire sans moi. 

Tout doucement je m'approchais d'elle et délicatement je l'a pris dans mes bras. Je ne savais pas si c'est ce qu'elle voulait mais moi j'en avais besoin. Elle aussi surement car elle s'agrippa à moi et plaça sa tête dans mon cou. 

Après quelques instants, elle commença à bouger en relevant sa tête. Ses lèvres n'étaient qu'à quelques millimètres de mon oreille et elle murmura :

- Je ne peux pas vivre sans toi, j'ai essayé mais ce n'est pas possible. Tu fais partie de moi. Je pense à toi à chaque instant. J'espère qu'il n'est pas trop tard car je t'aime, je n'ai jamais cessé de t'aimer.

Elle se décala un peu pour être en face de moi, les yeux dans les yeux. Je ne savais même pas comment réagir tellement j'étais sous le choc de sa déclaration. 

La femme que je pensais avoir perdue était revenue à moi pour m'avouer que malgré le mal que je lui avais fait, elle m'aimait et qu'elle n'envisageait pas sa vie sans ma présence. 

Délicatement, je me penchai vers elle, vers ses lèvres qui m'avaient terriblement manquée. Au contact de celles-ci j'eus l'impression de revivre, de sentir mon coeur se reconstruire, de me rappeler la définition du mot bonheur.

- Je t'aime aussi Brooke, lui murmurai-je avant de la reprendre dans les bras. 



Depuis le retour de Brooke, j'ai l'impression d'avoir une vie complète et heureuse. Il ne faut pas croire que tout était facile, bien sur que non. Il fallait savoir jongler entre nos emplois du temps, car il était évident que je n'allais pas abandonner mon travail que j'aimais beaucoup et il en était de même pour Brooke. Dès que je le pouvais, je la retrouvais aux Etats Unis ou elle, elle venait me retrouver en France. Elle avait mis au clair sa relation avec Hilary. Elle avait parlé avec elle (en plusieurs fois car la première fois, je pense qu'elle lui a plus crié dessus), et le public savait maintenant qu'Hilary n'était qu'une collègue et que la femme de la vie de Brooke, c'était moi. 


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