Chapitre 2

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Je suis l'artiste du coït lesbien
Et des unions nymphiques...

Celle qui lèche les cuisses des prostituées pucelles

Ou la priotrine frauduleuse des sœurs d'église

Je façonne, refaçonne , fait , défait refait , embrasseatteint et jouit

Dans les limbes du sexe empirique
Dressé et brûlant d'art

Dans le mont de Vénus de la musique
Dans l'anal rosé de la littérature

Je suis l'éveil du plaisir....

- Je peux pas savoir si tu es horny ou juste talentueuse. 

Je souffle et ferme le cahier dans lequel j'ai inscrit mes mots . Roséanne  fait une grimace de mécontentement,  elle n'aime décidément pas quand je me cache .

Aujourd'hui elle a coiffé ces cheveux de manière plus féminine  c'est la demande mensuelle de sa mère pour compenser son côté garçon manqué.

Ces cheveux mis-longs encadrent son gracieux petit visage de gouine penché sur mon cahier fermé  .

Elle a la peau chaude mais le coeur glacé
Elle a les yeux brillants mais l'âme meurtrie

- Pourquoi tu t'obstines ? Il n'est pas finit je te l'ai dit .

- Baby je ne peux pas résister à ta plume

Roséanne appelle le monde "baby" ça l'a rend plus charmante et plus amicale . Elle est populaire auprès de tout le monde pour ça . La fille au sourire d'ange qui peut charmer tout le monde même moi...même moi.

La pluie tombe dehors et ça tape fort sur les fenêtres sales d'une bibliothèque perdue au fond d'une pension de filles malheureuses.  La senteur des livres se mélangent au parfum de Roséanne et lui donne cette senteur particulière , l'odeur de l'amour .

- Tu es bien polie aujourd'hui et très flatteuse.

- je le prends comment ?

- comme tu voudras baby !

Elle se mord la phalange de son pouce droit dans un geste incroyablement sexy signe que son côté masculin prend le dessus.

- ouah mon cœur t'as changé hein?

Mon cœur... le mien se réchauffe et mes yeux brillent.  C'est flatteur. C'est réconfortant d'être le quelqu'un de quelqu'un. Son pouce est mutilé par ces dents ni blancs ni jaunes et je n'aurais presque pas remarqué le regard qu'elle porte au personnage sans visage qui passe la porte de la bibliothèque. C'est bref,  fugace et volatile mais assez pour que  l'électricité dans ses yeux s'allument.

Roséanne est belle quand elle convoite

Et la gouine que je suis ? N'est-elle pas assez belle lorsqu'elle convoite? Ou alors mes yeux ne s'allument t'ils pas assez ?

GouineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant