jealousy jealousy

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Poème, pensée jalousie
Puis je pense que le titre est plutôt explicite ;)
***
La lame de la jalousie s'insinue sous ma mince armure,
Transperce ma peau comme si c'était de l'eau,
troublant tout sur son passage,
le lac est agité,
il remue,
il bouillonne de la voir rire avec cette autre fille,
plus fort qu'elle ne le faisait avec moi.
Les larmes sur ses cils,
les fossettes sur ses joues,
son sourire éclatant et le son de son rire qui autrefois m'était destiné,
Tout ça me donne envie de pleurer,
De me rouler en boule dans un coin et de sangloter et hurler ma peine.
Mais ma putain de fierté me fait fermer les yeux,
je dois réfréner cette boule qui me pèse sur l'estomac et qui va me faire couler,
petit à petit je m'enfonce,
ma tête passera bientôt sous la surface,
j'aurai beau crier et me débattre,
je continuerai de sombrer,
mes poumons se rempliront d'eau,
de cette eau sombre et poisseuse de la jalousie...
Je suis ridicule.
À me détruire de l'intérieur, à créer les fissures qui me tuent,
Pour quelqu'un qui n'en a que faire. Je pourrais disparaître que le monde continuerait de tourner,
Son monde n'en serait pas altéré, ces secousses sismiques qui me transpercent ne troubleraient pas son esprit.
Mais j'y croyais encore.
Cet espoir sournois que rien n'a changé,
que rien ne changera jamais,
que ce sera toujours nous contre le reste du monde.
Mais il n'y a plus de nous,
Je ne suis plus dans son nous en tout cas.
Elle a visiblement un nouveau nous.
Et je redeviens moi.
Mais peut être que j'ai toujours été moi.
J'étais peut être aveuglé par ce nous que j'idéalisais,
Trop pour ne pas voir que ce n'était qu'illusions.
Peut être que je n'étais pas si important,
Plus maintenant mais pas avant non plus.
Je ne sais pas,
Je ne sais plus,
Je ne suis pas sûr de vouloir savoir.
Est ce que les choses ont vraiment changé ?
Ou ai-je simplement ouvert les yeux? Je pensais que c'était réel.
Mais c'était ma réalité, ma perception,
c'était vrai, pour moi.
Mais pas pour elle, visiblement,
elle ne voyait pas les choses comme moi et je ne l'ai jamais vu.
Je me sens stupide avec ma jalousie à la con, à quoi bon ?
Ça me détruit silencieusement.
Et personne ne le remarque.
Ne me remarque.
Assis dans l'herbe, j'arbore sûrement un sourire factice.
Ma tête du je suis là physiquement mais je ne vous entends même plus,
Mais personne ne le voit.
Personne n'a jamais vu.
Mon corps se consumer de l'intérieur et personne ne me voit.
ça me tue à petit feu d'assister à leurs époumonnades de joie.
J'ai ce putain de poids dans l'estomac et je veux juste me casser,
Disparaître,
arrêter de les entendre,
j'aimerai juste pouvoir les étouffer dans un coussin jusqu'à ce qu'elles ne prononcent plus un seul mot.
Leurs petits yeux surpris me fixeraient pendant que je ne relâcherai pas ma prise...
La satisfaction que cela m'apporterait serait incroyable, je veux juste qu'elles se taisent...
Et qu'elles se rapellent de ma présence....
Je ne suis pas invisible...
Je soupire et fini par me lever.
Je ne peux pas rester une seconde de plus ici.
Je le supporterai pas.
Je récupère mes affaires et je semble avoir enfin attiré leur attention, elles lèvent un regard interrogatif sur moi.
-Qu'est ce que tu fais Astraël ? Me demande celle que je considère comme ma meilleure amie en essuyant ses larmes de joie.
-J'me casse.
J'ai lâché ça dans un murmure,
sec,
sans la moindre chaleur.
Je ne sais plus faire semblant.
Je dois me contrôler, ne surtout pas exploser et leur hurler toute ma rancoeur, toute ma colère d'être ainsi relayé au second plan.
Elle me regarde longuement, attendant peut être que je rajoute quelque chose.
Le silence que j'ai tant attendu et désormais étrange,
désagréable,
j'ai l'impression que ses petits yeux sombres me sondent,
mais je n'ai pas la force de dire quoi que ce soit de plus.
Je ne suis pas courageux,
je n'oserai jamais lui dire tout ce que je pense vraiment parce que malgré tout j'ai peur de la perdre.
Et c'est de là que vient ma jalousie, je ne veux pas totalement la perdre alors je me tais, je ferme les yeux sur le fait que c'est déjà le cas et que rien ne pourra faire revenir ce temps où c'était moi qui riait aux éclats avec elle.
Je suis stupide et j'ai juste envie de chialer dans un coin,
que tout le monde m'oublie,
pendant un instant du moins.
-Je dois rejoindre mon père. Lancé-je finalement sans les regarder tout en remettant mes chaussures.
La minute d'après je suis dehors, je me sens petit à petit respirer de nouveau, je détalle rapidement de devant chez elle,
D'elle.
Je sens que les larmes débordent sur mes joues, mon coeur aussi aimerait sortir, arrêter de ressentir cette douleur perfide de l'oubli.
Parce que c'est de ça qu'il s'agit,
elle m'a oublié,
remplacé
et maintenant je souffre parce que je n'ai pas le courage de voir les choses en face,
je suis seul désormais,
plus de messages,
plus de cinémas,
plus de rire,
plus de promenades,
plus de goûters,
plus rien d'autre que ma tête vide, mon cœur déchiré
et mon corps oublié

***
Écrit il y a longtemps mais relu et corrigé aujourd'hui.
J'essayais d'illustrer métaphoriquement des émotions, et franchement j'aime bcp celui là, évidement je ne vais étouffer personne, je précise au cas où :')

27/03/22

UNTITLEDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant