La Mort et les trois frères

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Une silhouette se tenait sous un sureau. Sous le couvert de sa capuche, elle observait la rivière. Son nom d'origine avait fini par être oublié par les habitants du coin pour être remplacé par le Styx vu que personne ne parvenait à franchir vivant ses eaux.

La journée était particulière, l'être sous la cape le sentait. C'est d'ailleurs pourquoi il était à cet endroit. Et il comprenait enfin ce qui l'avait attiré ici.

Un pont venait d'apparaître de nulle part, reliant les deux côtés du Styx. Trois hommes venaient de le franchir. Trois frères. La créature savait ce qu'elle avait à faire.

- Félicitations messieurs! dit-elle d'une voix rauque comme si son propriétaire n'avait pas parlé depuis très longtemps. Vous avez réussi à tromper la Mort en personne! Vous méritez donc une récompense...

Les deux plus vieux étaient ravis, ils gonflèrent même le torse sous la fierté. Le plus jeune par contre se méfiait. Du haut de ses 17 ans, il ressentait encore des problèmes de confiance en soi. Mais ça allait lui être utile pour une fois.

- Alors, quelle récompense voulez-vous?

Le plus vieux des trois frères ne croyait qu'à la force. Il demanda donc une arme qui lui permettrait de vaincre tous les autres sorciers au combat. De la silhouette capuchonnée, on ne pouvait voir que son sourire étrange mais pourtant si beau. Un long frisson remonta le long de la colonne du plus jeune. Il s'apprêtait à s'enfuir quand la Mort, parce qu'il avait bien compris que c'était elle, fit un mouvement pour arracher une branche de l'arbre sous lequel ils étaient. Rapidement, l'écorce pourrit entre ses doigts, tombant par lambeaux. Bien vite, il ne resta qu'une baguette entre ses doigts pâles comme la neige. La seule baguette créée à partir de bois de sureau au monde, un bois puissant mais instable lors de la fabrication des baguettes, tuant la plupart des fabricants s'y risquant.

La mort fit une brève révérence en tendant le bout de bois à l'aîné. Celui-ci le prit du bout des doigts. Il ressentit une connexion immédiate avec l'artefact. C'était plus intense qu'avec sa baguette habituelle. On aurait dit qu'il ressentait la puissance s'échapper par tous les pores de sa peau, que le monde entier était à ses pieds.

Le second de la fratrie décida de pousser le bouchon encore plus loin. Si la Mort en personne avait obéi à sa brute de frère aîné, pourquoi pas à lui?

- Je veux quelque chose qui me permettre de communiquer avec les morts...

L'entité se pencha pour prendre un galet dans la rivière.

- Attendez! Je veux aussi pouvoir ramener les morts!

Le plus jeune des trois paniqua. Mais qu'est-ce que ses imbéciles de frères faisaient?! Ils allaient les faire tuer tous les trois! Le rire désabusé de la créature ne le rassura pas du tout.

- Communiquer avec les morts, je peux te l'offrir sans problème mais les ramener... ce n'est pas naturel pour moi... c'est vraiment ce que vous voulez?

L'avertissement aurait dû le faire changer d'avis sauf qu'il était trop sûr de lui, trop certain d'avoir le dessus sur l'autre.

- Faites-le!

Le galet entre les longs doigts d'un blanc étonnant sembla fondre par endroits. La partie fondue se métallisa et forma un anneau. Une bague rouge sang se tenait maintenant au creux de sa main. Il la mit au doigt du garçon, le faisant frissonner.

- Je...

C'était le plus jeune des Peverell qui venait de parler. Il semblait sur le point de pleurer. Mais il prit une grande inspiration pour se donner de l'assurance. Ses genoux tremblaient tout de même.

- Je voudrait quelque chose qui me permettre de ne pas être retrouvé par vous avant le temps, que je puisse me cacher... s'il vous plaît...?

La figure sous la capuche resta de marbre pendant quelques instants. Puis la Mort bougea.

- Pour toi, mon favori des trois, je t'offre ma cape. Prends-en bien soin. Et ne t'en fais pas, tout le monde a son heure...

La créature se mit sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur tout en retirant son bien de ses épaules, dévoilant son apparence juvénile.

- Et tu es destiné à vivre encore longtemps. Tant que tu ne t'amuses pas à mettre ta vie en jeu sans raison, je comte te laisser tranquille. Fais attention à toi.

Sur ces mots, la brume se leva. Quand elle disparut, les frères Peverell étaient seuls au bord de la rive. Pourtant, la Mort n'était pas si loin. Elle les regarda une dernière fois avant de repartir effectuer son travail. Elle savait de toute façon ce qui allait se produire. Elle l'avait toujours su. Elle se rappelait de l'histoire. C'était l'une des dernières qu'elle avait entendu avant de devenir l'incarnation de la mort, quand son identité était toujours Harry Potter.







Honnêtement, je me suis bien amusée à écrire cette histoire. J'espère que vous l'avez aimé autant que j'ai aimé l'écrire!

La Mort et les trois frères Où les histoires vivent. Découvrez maintenant