Ma bibliothèque

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À cette époque là, il est dur de savoir lire. Même parmi les hauts rangs sela est rare. En règle générale seuls les savants savent lire, ainsi que leur apprentis.

-Shinda !! Hurle une voix qui m'est familière.

Gaetan, me tire de ma rêverie au son de sa voix roque. Je m'extirpe du petit coin dans le quel je me suis mis. Je referme le livre dans le quel je m'étais plongé, et le replace sur l'étagère. Je traverse ensuite la petite remise du fond pour me rendre dans la bibliothèque principale. Alors que je finis d'attacher le dernier bouton de ma chemise, il me regarde avec un air mi-agacé par mon manque de professionnalisme, mit-résolu par l'habitude.

- Les grands sages Manon et Mathis demandent à te voir.

Je ne réponds pas. Et il n'attend pas de réponse non plus. Lorsque ces deux là m'appellent, en même temps, ce n'est pas normal. Ils ne peuvent pas se supporter. Alors travailler ensemble... Quel ironie.. Je monte le grand escalier en colimaçon qui mène à la tour du savoir. Arrivé devant la grande porte en bois couverte de métal, je sens le stress monter en moi... Je pousse les portes avec douceur. Comme une souris qui voudrais entrer sans se faire voir, pour piquer un bout de fromage. Seulement, je n'arrive pas à être discret et je ne suis pas là pour manger.

Lors que je pénétre dans la grande salle, un silence de plond se fait entendre. Leurs quatres yeux persants se posent sur moi comme des couteaux. Je me poste au centre de la pièce, encre mes pied dans la sol et soutient leur regard. Les multiples fenêtres - qui parsement le haut de la pièce circulaire - laissent entrer une lumière pale mais aveuglante. Les deux sages se replacent sur leur grande chaise. Mathis se racle la gorge avant de commencer à parler.

- Shinda.. Sais tu pourquoi nous t'avons appelé ?

- Non. Dis-je. Même si je sais parfaitement pourquoi je suis ici.

- Je vais t'expliquer. Commence Manon.

- Nous.. La coupe Mathis.

- Oui oui, nous... NOUS avons constatés que les missions auxquelles nousnous t'affectons, n'ont pas l'air de t'apporter grand chose..

- Nous avons donc décidé de t'affecter au service de restitution de lecture. Cette tâche consiste à ce que tu lises tous les livres de la réserve et que tu nous indique quel est leur contenu.

- Tu seras donc sous ma tutelle. Dit Manon en se redressant sur sa chaise.

- Pardon ? Nous avions dit MA tutelle. Enchaîna Mathis avec un ton irrité.

- Je ne crois pas non..

- Je ne crois pas que tu soit apte à remplir cette tâche la vieille
- La vieille ! S'offusqua Manon. Et toi l'ancêtre c'est encore pire !

- L'ancêtre tu te moque de moi, vielle bique !

- Vieux rabougrit !

- Excusez moi ! Dis je assez fort pour qu'ils m'entendent. Vous savez, j'ai besoin de la tutelle de personne pour faire ça. Je me débrouillerais très bien seul.

Sur ces mot je fait une petite révérence provocatrice et quitte les lieux sans plus attendre. En ferment le battant de la porte je les entend encore se chamailler.. Pire que des enfants...

- Ancêtre !!

- Vielle peau !!

Je ne m'occupe pas plus d'eux et me rend à nouveau dans la remise du fond. Cette fois ci je pourrais y être tranquille. Je passe devant Gaetan et lui fait mon plus beau sourire.

- Les grands sages m'ont affecté à la remise. Alors je vais y passer ma vie ! Et cette fois tu ne pourras rien me dire.

- C'est ça ouais. Aller vas faire ton hermite.

Je ris et pousse la porte pour aller me réfugier dans mon coin de paix. Je me rends tout au fond derrière la dernière rangée. Je passe près de l'échelle et l'effleure légèrement. Je m'assoie sur le tabouret en boit noir. Je remonte légèrement mes manches. Déboutonne les premiers boutons de ma chemise. Je prend l'un des livres, sur les nombreuses piles qui se trouvent près de moi. Je pose ma jambe gauche sur mon genoux, ouvre le livre et contemple le fil de lumière qui perse à travers le veluxe. Les doux rayons pâle du soleil viennent chauffer avec douceur ma peau. Je reste ainsi quelques minutes, avant de replonger dans mon monde et mes lectures.

*Petit point info :
Pourquoi Shinda ?
Shinda signifie « mort » en japonais.

Shinda a été abandonné par ses parents alors qu'il savait à peine parler. En effet un vieux fou leurs avait dit que cet enfant allait leur apporter le malheur. Ils l'ont donc appelé Shinda et abandonné au près des grands sages.

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