Les Chroniques De L'Agersie.

.Hope Trathuil.

(Run Boy Run by Woodkid) 

-???-

  Dans les bois courait une femme, perdue, effrayée. Elle regardait derrière elle le danger qui semblait la guetter de très près. Effectivement, non loin d'elle se faisait entendre des bruits de sabots tonitruants ainsi que des cris d'hommes et de femmes. Des flèches fusaient à travers les arbres et la pourchassée les esquivait du mieux qu'elle le pouvait.

  Ils n'étaient qu'à quelques mètres et, à pieds, elle ne pouvait sûrement pas les semer. Les sons se rapprochaient, les hurlements se faisaient de plus en plus forts et impressionnants. La jeune femme essayait de courir plus vite mais, lorsqu'elle ressentit une vive douleur au mollet, elle tomba à terre.

  Ses ennemis la rattrapaient alors elle tenta de se redresser. Un râle franchit ses lèvres alors qu'elle repartait le plus vite possible, passant outre son boitement fortement présent. Mais elle n'était plus assez rapide pour ses rivaux, ceux-ci la dépassèrent bien trop brièvement.

  La troupe aux destriers s'arrêta et ce qui paraissait être le chef s'approcha de la femme à terre. Elle se recula, ne quittant pas son bourreau des yeux, il n'arrêta pas d'avancer tandis qu'elle continuait de le dévisager.

  Elle était visible grâce aux rayons du soleil qui transperçaient le feuillage des arbres. Ses cheveux étonnement blancs étaient transportés par un filet de vents et cachaient son corps nu et éraflé, son teint pâle faisait ressortir ses yeux bleus glaçants. Ses mains étaient crispées mais elle ne tremblait points face à l'être brun devant elle.

  Lui était grand et imposant, fort et ténébreux. Ses cheveux noirs en bataille s'accordaient quelques peu à ses iris bruns. Son regard à lui était impassible, intransigeant. Tous deux se toisaient du regard, aucun d'eux ne détourna les yeux.

  Pendant l'analyse de l'un et de l'autre, les cavaliers s'occupèrent de recouvrir et d'attacher la dam en lui couvrant la bouche d'un bâillon et lui liant les mains dans le dos. Le chef remonta sur son cheval tandis que son second faisait grimper l'inconnue se débattant sur le sien.

  Ils se mirent en route, prenant des chemins boisés puis les rues pavées de la ville de Tithoris. La fille regardait autour d'elle, scrutant chaque animaux, chaque habitants, chaque dragons. Elle tentait, depuis le début du voyage, de se défaire de ses cordes, en vain. Elle grognait de frustration alors que les passants la regardaient avec inquiétude. Certains la jugeaient, mettant en rogne la jeune femme.

  Alors qu'ils arrivaient devant le château de la ville, le grand brun descendit à nouveau de sa monture, faisant le suivre tous ses subordonnés. Son second porta rudement la femme et la déposa sur la pierre  avant de prendre les rênes de son destrier ainsi que celles du cheval de son supérieur. 

  Le brun s'empara brusquement du bras de la femme et la fit avancer jusqu'à un bâtiment de pierres et de briques. C'était entouré d'arbre, de fougères, le lierre montait le long des murs, rendant la bâtisse bien plus qu'effrayante. L'homme ouvrit la porte et conduisit l'inconnue dans les escaliers avant de la pousser méchamment dans une étroite pièce. Dans celle-ci ne se trouvait ni fenêtre ni trou qui lui aurait permit de sortir.

  La salle était vraiment très, très petite, et aucune lumière ne passait. La porte blindée ne laissait rien aller ou venir, et les murs isolaient toutes sortes de bruits. Aucuns espoirs se présentaient à la femme qui venait d'être arrêtée et enfermée. 

  Sous la force surhumaine de l'homme, la femme aux cheveux blancs s'écrasa lourdement au sol, le brun ne parla pas. Il prit le manteau verdâtre recouvrant la criminelle et ferma la cage brutalement en partant avec confiance et mépris. La prisonnière se blotti dans un coin de la pièce et s'allongea sur la paille se jetant dans les fins bras de Morphée.