Quand les lys sont tombés

Introduction : "on vous demande"

La mission commençait à peine : débusquer la reine du Wessex, Iris Cidercing. Le roi de Normandie Aquila Vae, duquel était épris d'une profonde haine envers cette dernière, abandonna finalement ses recherches et voulu reprendre la mer pour retourner en son royaume. Là n'était pas la volonté de sa promise, Diane Tranchelion : refusant de quitter le sol saxon tout temps qu'elle n'aurait pas eu de réponse, elle convia son roi et futur époux à attendre quelques temps de plus. Alors, la jeune femme sella ses chevaux et, accompagnée d'une escorte de quelques-uns de ses proches soldats, débuta sa partie de chasse.

Ici commence alors l'épopée de la Lionne de Normandie, ainsi surnommée dans ses terres. Combattante acharnée et proche de ses troupes, Diane n'est en effet pas de ces dames courtoises et disciplinées de la cour normande. Sa carrure saillante, à faire pâlir et jalouser quelques hommes, laisse paraître son attrait pour la brutalité. C'est ainsi qu'elle se confond à ses soldats, desquels elle entretient une forte amitié et un profond respect. Ceux-ci alors chevauchent sur les routes poussiéreuses en direction de la première ville dans laquelle ils enquêteront.

C'est lorsque le tintement des cloches de la bourgade retenti que la troupe décide de monter le camp. Quelques tentes levées, les montures dessellées, un feu allumé. Le soleil indique la fin d'après-midi, il est inutile de se presser aujourd'hui. Les hommes et femmes des rangs s'installent tranquillement, et déjà le bruit de quelques bouteilles retenti. On sort les chopes, on s'assoit ou s'allonge ici et là... La soirée ne tarde pas, et du camp s'élèvent les rires, les chansons entonnées en cœur, les chopes s'entrechoquant. Diane se prête évidemment au jeu : autour du feu, bouteille à la main, elle conte peut-être pour la cinquième fois comment elle s'est retrouvée dans la chambre de son altesse Vae, ne cessant de rire de cette situation. Le vin est tiré, coule à flot, tandis que la nuit tombe. Fatigués du voyage, tous viennent peu à peu en leur quartiers, laissant la lumière des braises s'atténuer dans le noir. A peine eut-elle poser son dos sur un lit de fortune, Diane est interpellée par un mouvement suspect. Sans trop crier garde, elle sort tranquillement de sa tente, où l'attend dehors un étranger. Celui-ci lui tend une lettre et, dès lors que la jeune femme s'en empare, il disparait.

Dame Tranchelion,

Retrouvez-moi à la fontaine au Nord de la ville.

Venez seule.

D'abord hésitante, il ne faut finalement pas longtemps avant qu'elle enfile son armure de cuir, gants et cape, et selle discrètement sa monture. Sans éveiller la moindre attention, Diane s'esquive en dehors du camp, au pas son cheval empreinte les petites ruelles de la ville. Eclairés par la lumière de la lune, le destrier et sa cavalière feintent habilement les rondes monotones des gardes.