Futilité

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Cette maudite lame d'argent poli
celle qui, il y a des années,
dans mon cœur s'est plantée;
celle qui, des nuit sans lunes, à minuit,

use de son aiguisée nouvelle;
la rouille par la larme lavée;
la chair à nouveau exposée,
puis l'eau salé au sang se mêle.

De ces voix ma tête inondée
et me dérobant du sommeil,
en envahissant mes pensées
de cet horrible poison vermeil.

Goute à goute pénétrant mes veines,
m'embraisant d'une douleur glacée,
cette chose se propage en moi.

Hideuse et difforme, cette graine,
celle que je m'efforce à tuer
et pourtant, plus forte, chaque fois
en moi vicieusement elle renait.

Bête malsaine, va t'en! Je te hais!
Fais taire ses voix, dans mon esprit,
raisonnant! Retire cette douleur!
Je te veux effacée, partie,
détruite, morte, brûlée, toi l'horreur.

Le coeur dont la souffrance t'amuse tant,
n'est qu'autre celui dont ta vie dépend.

Va, bête suicidaire, rejoindre les ténèbres eux tes vieux amis,
dans cette violente mer qu'est le monde, me débattre je réussi
bien sans toi, austère animal de la mienne douleur qui
se nourrit. J'espère qu'un jour seule j'errerai la vie.

Train de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant