Chris sortit en trombe du bâtiment de bureaux. Dans son empressement de rejoindre ses amis, il ne remarqua pas le jeune homme qui marchait sur le trottoir. Par conséquent, il lui rentra dedans de plein fouet. Sous la violence de l'impact, ils tombèrent tous les deux au sol.
- Hé, faites gaffe, marmonna l'inconnu, en se relevant d'un bond gracieux.
- Désolé, pardon, je ne vous avais pas vu, balbutia Chris, qui se confondait en excuses.Il se releva à son tour, en époussetant son costume. Dans son mouvement, il posa les yeux sur le jeune homme qu'il avait bousculé. Lorsque leurs regards se croisèrent, ils se figèrent tous deux, en se regardant dans le blanc des yeux.
- Matthew, chuchota Chris, comme s'il avait peur que celui-ci ne soit qu'un mirage.
- C'est bien moi, confirma le-dit Matthew dans un sourire triste.
- Que fais-tu là ? demanda le blond, en se retenant de se jeter dans les bras de son vis-à-vis.
- Je voulais te revoir une dernière fois, répondit le brun avec nostalgie, tu n'as pas changé, Chris.
- Tu va enfin m'expliquer ?
- Oui, je vais t'expliquer, c'est pour ça que je suis là. Tu ne connaitrais pas un endroit calme où on pourrais aller ?
- Suis-moi, l'entraina Chris, je connais l'endroit parfait.Il emmena Matthew dans un café tout proche. Ils s'assirent, et après qu'ils ont reçu leur boissons, le brun commença son récit, sous le regard attentif de Chris.
- C'est mon père, attaqua-t-il de but en blanc, c'était le lendemain de notre première - et dernière - nuit ensemble. Il a apprit pour nous deux et ça l'a mit dans une colère folle. Alors, pour me "guérir", il m'a envoyé dans un pensionnat militaire. J'y suis rester pendant une horrible année. Après m'avoir fait promettre de ne plus me "pervertir", nous avons déménagé. Je lui ai obéis, mais en six ans je n'ai jamais cessé de penser à toi, Chris.
- Pendant toutes ces années, j'ai cru que tu m'avais abandonné, bégaya le-dit Chris, les yeux brillants de larmes retenues.
- Je sais. Et j'en suis désolé. Vraiment. Mais mon père m'avait interdit de te recontacter.
- Alors, pourquoi ? Pourquoi revenir maintenant ?
- Je suis malade, Chris, je vais bientôt mourir.Le blond ne répondit rien, cherchant une trace de plaisanterie dans le regard de son vis-à-vis. Il éclata en gros sanglots en comprenant qu'il ne trouverait aucune trace de ce genre. Le brun ouvrit alors ses bras, et Chris n'hésita qu'une seconde avant de s'y blottir. Sachant que leurs moments étaient comptés, les deux amants se redécouvrir, retrouvant leur complicité d'antan. Il leur semblait que quelques heures seulement étaient passée lorsque Chris dû emmener Matthew à l'hôpital. Celui-ci, sentant son heure proche, attira Chris contre lui dans le petit lit hospitalier, et lui chuchota:
- Sache que faire cet exposé sur le cycle de l'eau avec toi a été la meilleure chose qu'il ne me soit jamais arrivé. N'oublie jamais que je t'aime, Chris.
Ce dernier comprit que ces mots étaient des adieux, et il se mit à pleurer, en serrant Matthew dans ses bras. Il se contenta de sangloter en lui caressant les cheveux, jusqu'au moment où le BIIIIIP continu du moniteur indiqua que le brun ne se réveillerai plus jamais. Alors, le blond serra la main de son amant dans la sienne, et chuchota:
- Moi aussi je t'aime, Matt. Plus que tout...