Chapitre 2

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Les boulevards scintillants de la ville sont recouverts d'une épaisse couche de neige. La nuit est déjà tombée depuis une bonne heure, quelques étoiles apparaissent dans le ciel noir. Un ruban de nuages s'enroule autour de la lune, claire, et l'air glacé m'agresse le visage. Les flocons qui tombent du ciel et s'accrochent dans mes cheveux bruns, rendent cet instant magique.
Je regarde ce paysage magnifique, pensive.
Lorsque je repense à tout ce que j'ai perdu ce jour là, une larme roule sur ma joue.
C'était il y quelques mois. Il pleuvait des cordes dehors et ma soeur, et moi étions très en retard. Nous devions partir au collège, il ne nous restait que cinq minutes pour y être, et nous n'étions pas encore habillées. Mon père décida alors de nous emmener à l'école en voiture.
Une fois prêtes, nous montions dans le véhicule rouge et partions en direction du collège. Il était assez tôt, il faisait sombre et les rues étaient peu éclairées. Une voiture gris clair était devant nous et roulait très lentement. Mon père klaxonna pour faire comprendre au chauffeur que nous étions pressés. Soudain, le véhicule gris s'arrêta. Mon père, prit par surprise, tenta d'immobiliser la voiture mais le sol était trop glissant. Il fit tourner le volant brusquement, le véhicule dérappa et se mit à tournoyer avant de s'écraser sur le sol. Je fus projettée contre le pare brise qui se brisa. Ma tête heurta violemment le sol humide et je m'évanouie. Avant de fermer les yeux j'avais eu le temps de voir le visage terrifié de ma petite soeur et celui ensanglanté de mon père.
Mon coeur cessa de battre quelques heures après.

Je suis sur le balcon de l'appartement où je vivais. Je me retourne et m'approche de la porte vitrée. Avec la manche de mon manteau, j'essuie la buée sur la vitre et y colle mon front. J'aperçois ma mère assise sur le canapé, elle regarde un album photo, les larmes aux yeux. Mon père la tient dans ses bras, il enfouie son visage dans ses cheveux blonds. Ils restent ainsi un long moment.
Moi: Maman! Papa !
Je crie de toutes mes forces mais ils ne peuvent pas m'entendre. Je suis devenue un fantôme, une âme condamnée à errer jusqu'à la fin.
Je sens un souffle dans mon coup, je me retourne. C'est Marguerite. Des larmes roulent sur ses joues roses, elle me regarde tristement. Je la prends dans mes bras.

Une seconde chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant