13 juin

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Mon coeur s'arrêta de battre. Mes mains s'arrêtèrent d'écrire. Mes yeux s'arrêtèrent de lire.
A peu près tout autour de moi se mit en pause.
Je sentis un frisson parcourir mon corps, un frisson comme ceux qu'on lit dans les livre, qu'on ne connait que par des phrases et dont on doute secrètement de l'existence.
Au bout d'un quart de seconde qui avaient duré une éternité, un bruit sourd résonna dans ma cage thoracique. Mon coeur reprit sa course contre la montre, et l'univers qui avait été suspendu retomba dans une lourdeur extrême. Il me devint si pesant que je n'arrivais plus à respirer. C'était impossible. Je me bascula en arrière dans un élan de frénésie, cherchant de l'air, cherchant un réconfort, quelque chose de chaud qui m'aurait soufflé : "Calme-toi, reprends tes esprits, il n'a que 19 ans, personne ne meurt à 19 ans. C'est une erreur, je te le promets". Pendant presque 5 secondes, je m'accrocha à cette promesse.
Une erreur, une blague. Tout le monde fait des erreurs, tous le monde fait de blagues.
Bien sûr, c'était une erreur.

Bien sûr, ça n'était pas une erreur. Mes yeux passèrent une seconde vie sur l'écran lumineux, comme s'ils espéraient que les mots changent de place, et qu'ils ne veuillent plus rien dire. "Désolé de l'annonce brutale, je vous annonce que Yanis est décédé le 2 mai 2021"
Lorsque cette phrase prit son sens dans mon cerveau, ce fût terrible. Un éclair venait de briser quelque chose en moi. Quelque chose qui ne s'est jamais refermé.
Je venais de perdre mon meilleur ami. Mon seul ami.

L'autre côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant