Les jours d'école étaient les pires d'autant plus quand on était ce jour de mois d'avril.
Cours de français, auteur plus perché qu'un chat fuyant un chien.
Cours de biologie, le corps humain est trop complexe pour être étudier.
Cours d'anglais, les mots changent de place tout seul sans aucune raison.
Cours de maths, équation avec plus de lettres que de chiffres.Le professeur de math chiant au possible passait dans les rangs pendant qu'il dictait à l'élève au tableau le début de la solution. Cet homme avait bien vu la lycéenne être plus intéressée par des gribouillis sur sa feuille que son propre cours. Le livre du professeur claqua contre la table de la jeune fille ce qui la fit revenir à la réalité apeurée, les élèves intrigués s'étaient tous tournés vers elle cherchant le pourquoi du comment de ce geste brusque, ils ne l'avaient pas remarqué jusque-là sauf ce débile de professeur, ils n'avaient jamais fait attention à elle de toute façon, elle était invisible comme l'ombre.
- Si vous vous ennuyez de mon cours, sortez d'ici alors.
La fille s'excusa et essaya de se concentrer après le sermon de Monsieur Math qui continuait son tour de la classe. Elle le détestait lui comme tous ceux dans sa classe. Elle n'était pas d'humeur à suivre quoique se soit, elle voulait juste partir vite d'ici, revenir le lendemain, le surlendemain et oublier ce foutu jour, le pire de tous.
Sur le chemin du retour de l'école, elle fit un léger détour pour aller dans la petite supérette du coin qui était ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Foutu pour foutu avec cette pluie, elle serait dans tous les cas trempée jusqu'au os sans pouvoir rien y faire alors autant être au chaud un court instant, que de tomber malade. Même si vu comment fut sa journée, ça serait même pas étonnant qu'elle se finisse comme elle avait commencé.
Elle poussa la porte du bâtiment frigorifiée, ou alors elle exagérait, et rentra sous l'œil observateur du caissier qui la vit tel une voleuse prête à venir déranger ce début de soirée encore calme. La lycéenne prit un petit cupcake nature, le moins chère du rayon puis chercha une bougie, elle était trop grande pour le minuscule biscuit mais c'était la seule qui restait et qui rentrait dans le budget qu'elle avait sur elle.
Elle ne faisait pas attention aux regards mauvais que lui lançait la seule personne de la boutique avant de s'avancer en caisse. Le caissier passait les articles très méfiant sur sa caisse enregistreuse avant d'indiquer le montant à la jeune fille. Six euros quatre-vingt-dix-neuf et pas centimes de moins ou de plus. Les petites pièces de cupronikel, de maillechort, d'acier cuivré ou d'or nordique furent donné à l'homme, sûrement un étudiant, puis les articles furent rapidement mis dans le sac de cour abîmé par le temps, trois ans que ce valeureux guerrier gardait ses cours.
La pluie ne s'était pas arrêtée entre le moment où elle était rentrée dans la supérette et le moment où elle en sortait, la pluie avait même décidé de devenir beaucoup plus violente, de pire en pire cette journée.
Elle ne prit pas la peine de courir pour essayer d'échapper à cette eau, à quoi bon fuir quand elle nous a déjà attrapé ? Son chemin était assez long et les passants qui la bousculaient sans l'avoir vu et sans lui donner un quelconque regard le rallongeait d'autant plus. Elle ne les haïssait pas de ne pas faire attention, en même temps il pleuvait, dans ces moments-là on voulait juste rentrer au chaud entouré par nos proches, par les êtres qui nous ait chers.
Elle passa son portail qui fit un bruit digne des portes des maisons hantés dans les films d'horreur, qu'elle détestait ce portail, qu'elle détestait cette petite allée qui allait la mener à la porte d'entrée de la maison de sa famille qu'elle détestait aussi. Elle détestait tout et particulièrement en ce jour qui lui rappelait à quel point, elle était née pour être seule dans une différence qui l'avait tué. Elle n'était plus la même qu'avant ça c'était certain, mais pourquoi avoir autant changée sans qu'elle ne se rendre compte que l'Enfant et l'Adulte qu'elle était se confrontaient chaque jour pour avoir le dernier mot, que l'Enfant n'était jamais vainqueur face à l'Adulte ?
Que la vie est triste, que le réaliste est monotone.
En poussant la porte de chez elle, son père était déjà là devant la télé à débattre sur les débats politiques d'une chaîne télé qui étaient animé par deux opposants politiciens. Qu'être un adulte est ennuyeux, demande sur demande, déception sur déception, regret sur regret, travailler et encore travailler pour un miséreux bout de pain. C'était pas aussi fun que les gens le pensaient d'être un adulte. Sa mère devait déjà être partit chercher sa petite-sœur dans son école spécialisée, elle allait donc rentré tard dans la soirée et son petit-frère devait être quelque part dans les parages, la lycéenne ne suivait plus vraiment le train-train de la vie familiale.
Elle salua très rapidement son paternel qui ne l'entendit même pas, qui ne la vit même pas trop absorbé par les deux hommes qui se criaient dessus pour avoir raison plutôt que de débattre. Elle monta les marches vieilli par le temps de l'escalier, rentra dans sa chambre, son petit cocon de bien-être, posa simplement ces affaires près de son bureau pour aller se doucher pour essayer d'un minimum de réchauffer et d'éviter une crève maintenant. C'était vraiment pas son jour. Sans attendre trop hors de la douche, elle se vêtit rapidement d'un simple t-shirt et d'un bas de survêtement prête à faire le peu de devoir qu'il lui restait.
Deux heures après, elle descendit dans la cuisine prendre des restes qui trainaient dans le frigo pendant que son père était toujours devant cette écran à gueuler aux candidats qu'ils ont torts comme s'ils allaient l'entendre... Son père l'exaspérait beaucoup et de plus en plus maintenant qu'elle était grande, qu'elle ne pouvait pas le supporter. C'était évident qu'ils ne s'adressaient jamais la parole pourtant petite, elle avait essayé de créer un lien que son père aimait bien détruire dès que possible on dirait, elle avait fini par arrêter d'espérer un quelconque regard de sa part et faisait sa vie de son côté sans paternel. Elle avait des "daddy issues" comme on pourrait dire.
La dernière bouché avalée, elle remonta dans sa chambre pour enfiler son véritable pyjamas, un pyjamas piloupilou très réconfortant qui l'entourait d'une douce chaleur comparée à sa chambre sans couleur plongée dans le noir avec seulement une fenêtre qui lui montrait l'extérieur apocalyptique. La lycéenne prit de sur son lit, son doudou, celui qui écoute tout, sait tout, voit tout, connaît tout mais dit rien, exprime rien, hurle rien. Ce lapin en peluche qui la suivait depuis sa naissance, cette peluche rose bonbon délavée qui était toujours en bon état malgré le temps qui passait sans une seule minuscule et infime pause. La peluche dans les bras de la jeune fille qui commençait à sortir le petit cupcake, la bougie achetés plus tôt et le briquet piqué dans la cuisine dans le dos de ses parents.
Le pauvre biscuit était à moitié écrasé de façon à ce qu'il n'y ait plus de petit dôme au dessus, jusqu'au bout la journée de la fille fut bancale, la bougie trois fois trop grande qui arrivait à tenir droite sur le gâteau, fut mise puis allumée. La petite flamme illuminait son visage au sourire triste tout comme la pièce qui était plongé dans le noir. Le lapin rose bonbon toujours dans ses bras, elle joignit les mains entre elles pour faire un vœu avant de souffler sur la seule source de lumière de la chambre qui fut éteinte cachant la larme qui tombait toute seule, silencieusement mais qui témoignait le peu de sentiments qui étaient restés et les hurlements intérieurs habitant sa carapace.
Dehors la pluie avait prit place partout dans la ville déferlant son sadisme de voir les visages aux sourires malheureux dès qu'elle arrivait. Pourtant cette jeune fille aimait la pluie, aimait voir les gouttes de pluie contre sa vitre faire une course-poursuite, aimait écouter sa musique son lapin dans ses bras en regardant l'extérieur comme si c'était un autre monde. L'Enfant arrivait à se faire entendre, sa petite voix meurtri parlait toujours derrière celle de l'Adulte.
Happy worst day petite étoile.
-Lapinou-💎-
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Happy ... day
General FictionUne journée des plus banales qui peut se transformer en un des jours le plus important pour tout le monde. Mais pas pour elle. [Fini le 15 avril 2022]