La Boîte de Pandore | Le pacte

Whisky pas saoulant

Pourquoi avoir créer l'oubli s'il nous faut garder des souvenirs ?

[Ext - Rue de la ville - Après midi]
Je descendais donc de ce grand et vieux bus et je marchais lentement comme un condamné à mort ! J'avais ces rêves récurrents, et j'étais sur le carreau à dépenser chaque fois pour les séances avec le psy. J'avais l'esprit embrouillé et la gorge sèche. C'est alors que je décidais de me rendre dans le bar où travaille Vénus le week-end, histoire de boire un verre.

[Int - Bar - Midi]
C'était un petit bar mais dont la clientèle était abondante en raison de sa décoration sobre et distinguée. Les tables et le comptoir étaient faits d'un bois rouge vernissé, l'éclairage était peu fourni, ce qui créait une ambiance chaleureuse et agréable même en plein jour. Le carrelage était fait de vieilles pièces comme on en trouve plus, il n'y a pas que le vin qui se bonifie avec l'âge.

Mais ce qui faisait encore plus la fierté de ce bar, de jour, c'est sa magnifique barmaid. Elle est d'une beauté majestueuse, elle dégageait toujours la même odeur d'eau de cologne très subtil et apprécié de tous. Elle était taciturne mais savait s'occuper de ses clients avec le plus beau des sourires. Sans artifices, ni de maquillage chargé, elle s'arrangeait à ce que tout sur son comptoir soit magnifiquement bien rangé , c'était Orlane !

J'entrais alors dans le bar et me dirigeais directement vers le comptoir. Assis sur de longues chaises en bois, je regardais continuellement ma montre sans passer ma commande :

- Tu comptes regarder ta montre encore longtemps, ou alors tu préfères que je te serve à boire ? me demandait Orlane avec un petit sourire.
- Euh. Excuse moi ! J'étais perdu dans mes pensées.
- Une peine de cœur ?
- Je dirais une peine de cerveau mais ça n'a pas vraiment d'importance.
- Vermouth Martini !
- Pardon ?
- Vermouth Martini ! C'est soft et c'est parfait pour les peines de cœur et de cerveau. Et je te rassure que sans glaçons le goût est meilleur ! disait elle avec plus d'entrain.
- Va pour un Martini.
- Savais-tu qu'on peut être ivre à seulement un verre de whisky ? Tu dois le savoir vu que tu en prends. Après Martini c'est quand-même 14.4 degrés d'alcool et en plus il est d'origine italienne ! Les Italiens je les adore ! Martini serait le nom d'un des fondateurs de la marque...

Je l'écoutais déblatérer toutes ses histoires sur les vins et les whisky avec tellement de passion et c'était bien la première fois que cette fille parlait autant. Tous les clients s'étaient arrêter pour l'entendre : enfin la beauté qui parle ! De plus, Orlane avait l'accent allemand et ses petites lèvres laissaient s'écouler un bruit agréable. Après cinq bonnes minutes non-stop, elle s'arrêtait :

- J'en ai trop dis c'est ça ? me disait-elle l'air confuse
- Ce n'était pas pour me déplaire et à eux derrière non plus.

Les clients se levaient et applaudissaient comme pour célébrer un but d'un match de football. Les hommes c'est comme ça ! Néanmoins, pendant qu'elle parlait, j'eus le temps de finir mon verre.
- Je t'en sers un autre ?
- Non ça va. Je crois que je vais rentrer. Il faut que j'aille m'occuper de ma sœur.
- Le grand frère aimant ! Tu vis dans le coin ?
- Oui je suis plus loin en bas de la rue.
- Parfait ! J'ai fais service de nuit hier et donc je termine dans cinq minutes. Je suis à dix mètres du bar, j'ai un appartement sur la grande avenue.
- D'accord, donc à la prochaine fois.

Je me levais pour partir quand elle m'arrêta en me prenant par la main :
- Ça te dit de me raccompagner chez moi ? Je suis Orlane
- Castor.

[Ext - Rue de la ville - Après midi]
Le temps était sec et frais pour un après-midi. Pas de soleil à l'horizon ! Je raccompagnais Orlane jusqu'à chez elle et on discutait longtemps en marchant. Les grands bâtiments de la construction française surplombait chaque côté de la rue : des bâtiments grisâtre et noirâtre, ce qui rendait les environs triste et sobre.
Échanger avec Orlane était super mais cet échange était freiné sans par le même point : Ma sœur ! Orlane finit par se lasser et exprimer son mécontentement.
- Stop ! C'est quoi le problème avec moi Castor ? me demandait elle en s'arrêtant devant une porte en bois rouge massif.
- Ah c'est ton appartement ? répondais-je à mon tour
- Ne suis-je pas assez attirante pour toi ?

Orlane avait un teint basané avec un parfait éclat. Elle avait de longs cheveux noirs tressés avec sur l'une des tresses, six perles rouges. Elle avait de grands yeux bleus clairs comme le ciel, un air innocent et en même temps celui d'un prédateur. Mince, de grandes jambes enveloppées dans des jeans moulants, laissant apparaître la véhémence de ses courbes. Tout le monde voulait d'Orlane sauf moi.

- Mon âge te fait-il défaut ? J'ai peut-être 20 ans mais je sais comment ça marche.
- Ce n'est pas ça Orlane.
- Tu n'aimes pas mon teint ? Tu parles sans cesse de ta sœur et t'es même pas fichu de voir que je te fais du rentre dedans !
- Mais non, c'est juste que ma sœur a...
- Encore ta sœur ! Sors avec elle tiens ! s'exclamait-elle en colère avant de disparaitre derrière sa porte.

Je l'avais blessé mais au fond de moi je sentais que rien d'autre ne me ferait plaisir à cet instant que de voir ma petite sœur.

... à suivre...