I.

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Voilà déjà 3 jours qu'il pleut sans arrêt. Mes vêtements sont trempés depuis un bon moment et assit dans un coin de rue, je grelotte et tousse pas mal.

- il..il faut vraiment que je trouve un endroit chauffé...

Je me relève un peu difficilement et récupère mon sac posé juste à côté de moi. Je me mets ensuite en marche sous la pluie battante. Il doit être au alentour des 9h00, mais dans la rue on fini par perdre la notion du temps. Je décide de m'enfiler dans le premier hall d'immeuble du centre ville dont la porte est ouverte et mis engouffre rapidement.

- Juste à espérer qu'il n'y a pas de vigile.

Je monte d'un étage et vais m'assoir par terre au bout du couloir après la dernière porte. Je m'installe bien dans l'angle des deux murs, puis je retire ma veste qui est complètement trempée et également mon pull, me laissant juste en t-shirt.

- Kof..koff.. Je recommence à tousser comme à mon habitude et essaye de calmer cette toux pour ne pas attirer trop vite l'attention sur moi, voulant rester le plus longtemps possible au chaud et à l'abris. Je grelotte toujours mais fini par m'endormir. Il m'arrive de temps à autres de toussoter pendant mon sommeil.

***

- Derek ? Je te prend quoi pour midi ? Je passe au restau chinois au bout de la rue, ça te tente ?

- Oui volontier, comme d'habitude s'il te plaît Lucie.

- D'accord, alors j'y vais vite. Elle prend son porte-monnaie, son manteau et un parapluie, puis sort du cabinet et au moment où elle se retourne pour fermé la porte à clé, elle m'aperçoit et sursaute. Elle rouvre rapidement la porte et se précipite vers son collègue. - Derek ! Il y a un SDF dans le couloire.

- Hein ? Il se lève de sa chaise un peu surpris. - T'as dis quoi ? Il y a un SDF dans l'immeuble ?

- Oui, il dort dans un coin. On fait quoi ?

- Je vais aller voir. Il se dirige à l'extérieur du cabinet et s'approche ensuite de moi. Lucie sort également mais elle reste sur le pas de la porte. Il s'accroupi pour être à ma hauteur. - Excuser moi ? Cela ne me réveil pas, il décide donc de secouer doucement mon bras, ce qui cette fois me fait me réveiller en sur saut.

- Hein ?! Kof...kof Je me remets assez violement à tousser, suffisamment pour que quelques glaires sortent de ma bouche. Il recule brusquement pour éviter que cela lui arrive dessus. - Kof...kof.. J'essaye de me redresser un peu, ma respiration est assez forte et saccadée. Mon visage est très pâle et surtout cerné.

- Je suis désolé, mais vous ne pouvez pas rester ici, vous êtes dans un immeuble privé. Il me dit cela plutôt calmement mais très sérieusement. Je ne répond rien et me relève en me tenant au mur. Je me rhabille avec mon pull et ma veste tous deux encore mouillés. Je passe une main dans mes cheveux, qui en 6 mois on déjà bien repousser, ils m'arrivent sur les épaules, étant donné en plus que je les laissais déjà pousser à l'époque. Puis j'empoigne mon sac et passe à côté des deux jeunes personnes, la tête baissée. Je tousse toujours de temps à autre en redescendant les escaliers.

- Derek ? T'en fait quoi de ton serment d'Hippocrate ? Lucie regarde fixement son interlocuteur et est un peu surprise qu'il ne m'est pas retenu.

- Ca va ca va, on a tous à un moment donner un rhume en hiver.

En effet c'est courant en hiver, mais ce qu'il ne sait pas c'est que je commence soudainement à manquer d'air et que je viens de m'effondrer dans le hall de l'immeuble juste devant la porte d'entrée. Heureusement pour moi un homme d'un certain âge entre dans l'immeuble peu de temps après. - Monsieur ?! Il vient me secouer un peu mais je ne donne aucunes réponses. Il doit être de l'immeuble, parce qu'il court directement jusqu'au premier étage pour aller sonner à la porte du fameux médecin. Lucie lui ouvre la porte.

- Un jeune homme est inconscient dans le hall ! A ces mots, Derek se lève précipitamment, bouscule un peu l'homme à la porte et court en bas les escaliers. En arrivant en bas il se stoppe quelques micros secondes.

- Et merde.. Il se précipite pour prendre mon pou, qui est faible mais existant. Je tousse toujours de temps à autre. - Je suis médecin et je vais te porter jusqu'à mon cabinet, donc n'es pas peur. Il me prend dans ses bras et se dépêche de remonter pour que je ne reste pas trop longtemps sur le dos. Une fois dans le cabinet, il me pose sur la table de consultation.

- Lucie, tu peux aller chercher son sac en bas s'il te plaît ? Je lui fais les premiers soins pendant ce temps. Elle s'exécute pendant qu'il retire ma veste et mon pull, il me place ensuite en position latérale de sécurité pour éviter tous risques que je puisse m'étouffer avec mes sécrétions de mucus. La jeune femme revient rapidement avec mes affaires.

- Alors ? Tu regrettes de pas m'avoir écouté pour une fois ? Lui lance t'elle d'un air agacé. - Comment il va ? Ou elle ? Il est si maigre plus la longueur de ses cheveux, le tout pourrais porter à confusion.

- Son état à l'air stable, mais il a tout de même un peu de peine à respirer. Je vais sortir la bombonne d'oxygène, heureusement son état n'est pas critique, donc je vais simplement le laisser ce reposer un moment, pas besoin de l'emmener à l'hôpital pour des soins supplémentaires.

Il va effectivement chercher une bombonne d'oxygène avec un masque adapté pour être branché dessus par un tuyau. Il position ensuite le masque sur mon visage en plaçant l'élastique derrière ma tête. Après avoir ouvert la valve de la bombonne, l'oxygène comprimé à l'intérieur commence à s'échapper jusqu'à l'intérieur du masque, ce qui me permet enfin de bien respirer et ce qui me soulage déjà après quelques minutes.

- Derek ? Tu pense que ça peut être quoi ? On est d'accord que ce pas juste un rhume ? Elle a l'air inquiète. Lucie a toujours été comme ça, facilement inquiète et à se faire du souci même pour des personnes qu'elle ne connait pas.

- Non on est d'accord. Après je préfère attendre que Andrew arrive pour voir ce qu'il en pense et de toutes manières une fois qu'il aura de nouveau des forces on l'enverra à l'hôpital pour qu'il fasse des examens supplémentaires. Andrew voudra pas qu'on s'en occupe nous même, il aura trop peur qu'on soit jamais payé.

- Je sais, mais je trouve vraiment stupide qu'il soit toujours question d'argent. C'est sûr qu'il n'a pas les moyens de payer les frais, sinon il ne serait pas là, il a sûrement pas d'assurance maladie non plus, mais c'est pas une raison de le laisser mourir...

Entre temps le jeune médecin à commencé à fouiller dans mon sac pour essayer d'en savoir plus sur moi et fini par trouver mon portefeuille, fourni d'un seul billet de 5$ et ma pièce d'identité.

- Il s'appel Miles, Miles Montane et il a à peine 19 ans.

Un souffle après la rueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant